Aéroport Paris-Orly - Définition

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Projets de rénovation et d'extension

  • L'année 2010 démarre sur un vaste projet nommé « Cœur d'Orly ». L'objectif d'Aéroports de Paris est de créer un quartier d'affaires international sur 15 hectares qui comprendra notamment des bureaux, un centre de congrès international, un hôtel quatre étoiles et un pôle de commerces et de services. Le « Cœur d'Orly » se développera autour de l'ex-route N7 (à l'est de la N7 actuelle) et sera accessible par les dessertes actuelles (RER, VAL) et à venir (tramway Villejuif - Juvisy, TGV). Sur le long terme, Aéroports de Paris dispose d'un terrain d'une superficie de plus de 100 hectares pour développer la totalité de ce quartier d'affaires.
  • Aéroports de Paris prévoit la rénovation des halls 3 et 4 de l'aérogare ouest pour la mi-2015, puis la rénovation du hall 1 pour la mi-2019.
  • À Orly-Sud, un nouveau satellite, destiné au trafic international, pourrait entrer en service en 2020.

Histoire et dates

Les débuts

Port-Aviation, installé à Viry-Châtillon, au bord de la Seine, est le premier aérodrome organisé au monde. C'est là que se tiennent la plupart des meetings aériens de l'époque. Le site de l'actuel aéroport de Paris-Orly, le plateau de Longboyau, situé à l'est de la route nationale 7, est alors occupé par des champs. Ces champs vont servir de terrain de secours à Port-Aviation, comme par exemple lors des inondations de 1910 qui l'ont rendu inutilisable. Au début de la Première Guerre mondiale, le site, facilement repérable et accessible, sert de terrain de secours aux avions alliés, et les agriculteurs du plateau les voient fréquemment se poser.

Le 1er janvier 1918, le ministère des Armées réquisitionne onze hectares sur le plateau de Longboyau, et un hangar s'y installe. C'est le début du camp d'aviation d'« Orly - Villeneuve ». De plus en plus d'avions sont envoyés sur le front à partir de ce terrain. Le 31 mars 1918, pendant la Première Guerre mondiale, les Américains établissent leur base aérienne sur le plateau d'Orly. Il devient un terrain militaire où Français, Belges et Américains se côtoient jusqu'en 1919.

Après 1918

Aérodrome d'Orly vers 1926.

Après la Première Guerre mondiale, le terrain a une vocation essentiellement militaire pour la Marine. Deux immenses hangars sont construits pour accueillir des dirigeables, versés à titre d'indemnités de guerre par l'Allemagne à la France. Mais les dirigeables sont perdus en Méditerranée, et les hangars seront occupés par des avions. Le pilote Henri Guillaumet a été formé à l'école militaire d'Orly.

Déjà, un aéroport civil est installé au nord du site, accueillant des avions de passagers civils. Plusieurs écoles de pilotage sont installées à Orly, comme celle de Charles Nungesser, dans laquelle l'aviatrice Hélène Boucher fera ses premiers vols. Le terrain accueille en outre la plupart des rencontres aéronautiques de l'époque.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le terrain est d'abord attaqué par la Luftwaffe, puis devient ensuite une base militaire allemande. Il est systématiquement bombardé par l'aviation alliée, et le 23 août 1944, l'US Air Force s'installe à Orly. C'est à ce moment que l'ancienne tour de contrôle est construite, encore visible aujourd'hui, ainsi que les pistes nord-sud (02/20) dont l'une est désormais abandonnée, mais toujours présente.

L'après-guerre

Ancienne tour de contrôle d'Orly, toujours visible aujourd'hui. Le radar TA23 à gauche n'existe plus et a été démonté pour être remplacé par un radar STAR 2000.

En 1945, la société Aéroports de Paris est créée, chargée d'exploiter les aéroports autour de Paris. Le 7 novembre 1946, les Américains rendent la gestion de l'aéroport à la France. Une aérogare provisoire, juste à côté de l'ancienne tour de contrôle, est construite, de même que la piste 3 longue de 2 100 mètres. En 1948 est inaugurée l'aérogare nord, détruite aujourd'hui. L'aéroport du Bourget reste encore, pour peu de temps, l'aéroport principal de Paris. Le salon de l'aéronautique se tient à Orly.

En 1947, la marine revient à Orly. En 1950 a lieu le dernier meeting aérien sur le site. Mais dès cette époque, le besoin d'un nouvel aéroport civil proche de Paris va donner un essor, et la prédominance définitive à l'activité civile. Air France quitte l'aéroport du Bourget pour Orly le 28 novembre 1952. L'aéroport du Bourget récupère le meeting aérien, devenu depuis le fameux Salon aéronautique du Bourget. Cette année-là, avec 1,2 million de passagers, Orly accueille déjà deux fois plus de passagers que l'aéroport Paris-Le Bourget. L'ère de la marine prend définitivement fin le 1er mars 1954. Orly devient alors un aéroport entièrement civil.

L'armée française et l'armée américaine continuent cependant à utiliser parfois l'aéroport de Paris-Orly, et ce, jusqu'à aujourd'hui. Par exemple, c'est d'Orly que sont parties les dernières troupes françaises pour l'Indochine, le 3 mai 1954.

La Marine à Orly entre 1927 et 1954

Aérodrome d'Orly vers 1938.

Dans les années 1920, La Marine nationale créée ce qui s’appelle alors L’aviation Maritime et qui est de nos jours L’Aviation navale ou Aéronavale. Les constructeurs en aéronautique étant quasiment tous installés en région parisienne, la Marine cherche donc un lieu lui permettant de réceptionner les avions en pièces détachées, les monter et les tester avant de les envoyer à leurs lieux d'affectation.

Ce sera tout d’abord à Nanterre, puis ensuite sur l’aérodrome de Saint-Cyr-l’École dans les Yvelines que les marins s’installeront. Enfin et par besoin d’extension de ses locaux, la Marine arrive à Orly le 1er avril 1927. Elle récupère les infrastructures devenues libres du fait de l’arrêt d’exploitation des ballons dirigeables civils, dont les deux immenses hangars en béton construits par l’ingénieur Eugène Freyssinet. Cette nouvelle base marine devient L’Entrepôt Général de l’Aviation Maritime puis plus tard l’Entrepôt général de l’Aéronautique navale.

En juin 1940, suite à l’avancée des troupes nazies sur Paris, la Marine évacue l’EGAN vers Rochefort en Charente-Maritime puis le transfère à Cuers dans le Var. À la Libération de Paris, les Américains s’installent à Orly. L’amiral Nomy, chef de l’Aéronautique navale, réclame auprès des américains le retour de la Marine à Orly. Ce n’est pas sans difficulté qu’il obtiendra que l’escadrille 31S, alors basée aux Mureaux dans les Yvelines, puisse créer à Orly une escale pour ses plus gros avions et entre autres les quadrimoteurs Bloch 161 Languedoc et SO 30P Bretagne. Cette escadrille est alors chargée de transporter le personnel de la Marine, principalement de la Métropole vers l’Afrique du Nord. Ce retour de la Marine à Orly sera toutefois de courte durée car en 1954, la 31S devra migrer vers Dugny-Le Bourget afin de laisser la place aux engins de travaux publics qui vont entamer la construction de l’aéroport international Paris-Orly et l’aérogare d’Orly Sud.

Jusque dans les années 1980, un arrêt de bus de la RATP baptisé La Marine rappelait encore cette présence à Orly. Quelques habitants des communes voisines ont aussi, aujourd’hui toujours en mémoire l’image des immenses hangars à dirigeables. Certains d’entre eux ont même travaillé sur le camp d’Orly pour la Marine nationale.

L'aérogare Sud, les « dimanches à Orly »

Vue sur l'aérogare d'Orly Sud et la tour de contrôle. Au premier plan, on peut voir le VOR/DME OL de l'aéroport. Au-dessus de la tour de contrôle, on peut voir le radôme abritant le radar de sol Astre 2000.

L'aérogare Sud (1957-1960) consacre une évolution marquée. Elle a été officiellement inaugurée le 24 février 1961 par le général de Gaulle. Son architecture est innovante (). Pour pouvoir agrandir l'aéroport, de nombreux terrains ont été réquisitionnés, et continueront à l'être dans les années suivantes. La Nationale 7 est déviée vers l'ouest pour la faire passer juste en-dessous d'Orly-Sud. Ceci permet une desserte plus rapide de l'aéroport depuis Paris.

Dans les années suivantes, l'aérogare Sud est visitée par des touristes qui viennent passer leur « dimanche à Orly ». De nombreux commerces dans l'aérogare, qui accueille de plus un cinéma avec deux salles, attirent touristes et locaux. Une célèbre chanson de Gilbert Bécaud parle de ces dimanches à Orly. L'aérogare Sud est alors un symbole de luxe et de modernité, une vitrine de la France, qui ne cesse de faire rêver. On y croise parfois les plus grandes vedettes qui se font photographier. En 1963, plus de trois millions de visiteurs non passagers sont venus, faisant de cette aérogare le monument le plus visité de France, devant la tour Eiffel. Le nombre des touristes atteint même 4 millions en 1965.

L'aéroport s'équipe progressivement des installations adéquates. En 1953, le premier radar est mis en place. En 1957, un VOR est installé, permettant une approche plus précise sur l'aéroport, et ce à la grande satisfaction des riverains qui se plaignent du bruit.

Le 3 juin 1962 le Boeing 707 F-BHSM d'Air France affrété par un groupe culturel d'Atlanta et à destination de New York s'écrasa durant le décollage. Il y avait 132 personnes à bord ; 130 furent tuées. Les seules survivantes furent deux hôtesses de l'air qui étaient assises à l'arrière de l'appareil. Elles furent seulement légèrement blessées. À cette époque, c'était le record du plus grand nombre de morts dans l'accident d'un seul avion.

La croissance du trafic est telle que l'aérogare Sud accueille 6 millions de passagers en 1965, et 9 millions en 1969, soit moitié plus que sa capacité théorique. En 1966 est inaugurée une nouvelle tour de contrôle à Orly, toujours en service actuellement. Dans le même temps, une nouvelle piste, dite 'piste 4' est construite. De plus, le transfert à Rungis du marché international favorise la croissance de l'activité de fret.

Mais déjà, la forte urbanisation de la banlieue parisienne rend difficile la cohabitation entre les riverains et l'aéroport. Le couvre-feu nocturne de 23 h 30 à h 0 du matin entre en vigueur en avril 1968, par décision ministérielle.

À partir des années 1970

Pour faire face à un trafic passagers toujours en hausse, la construction de l'aérogare Ouest, conçue elle aussi par Henri Vicariot, est lancée en 1967. Elle entre en service le 26 février 1971, après 40 mois de travaux. Elle est organisée selon un schéma nouveau pour l'époque : les départs au premier étage, et les arrivées au rez-de-chaussée. L'aérogare d'Orly Sud sera réorganisée plus tard selon un schéma similaire. L'aérogare Ouest connaîtra de nombreux agrandissements par la suite.

Mais l'aéroport de Paris-Orly manque alors d'espace pour s'agrandir, la zone étant déjà fortement urbanisée, et les terrains disponibles limités. Pour faire face à sa saturation annoncée, l'aéroport de Paris-Roissy entre en service en 1974.

Le 11 juillet 1973, un Boeing 707 de la compagnie brésilienne Varig effectuant la liaison Rio-Paris s’écrase près d’Orly après qu’un incendie se fut déclaré à bord. On compte 123 morts sur 134 personnes à bord.

Le 3 mars 1974 le vol 981 de Turkish Airlines pour Londres s'écrase dans la forêt d'Ermenonville, peu après avoir décollé d'Orly. Cet accident, connu sous le nom de catastrophe d'Ermenonville, est dû à un problème de fermeture de porte. Le décompression fit exploser le MacDonnell Douglas DC-10, et tua les 346 passagers à bord.

La cible d'attentats

Le 13 janvier 1975 a lieu un attentat à Orly. Des terroristes soutenus par le FPLP, avec Carlos à leur tête, tirent avec un lance-roquettes sur un avion de la compagnie israélienne El-Al, mais le ratent. Un avion yougoslave est touché, faisant 3 blessés. La terrasse d'Orly Sud sera fermée au public à la suite de cet événement. Progressivement, beaucoup de compagnies quittent Orly pour Roissy. Peu à peu, l'aérogare perd sa fréquentation touristique, et le cinéma est définitivement fermé en 1992. C'est la fin des « dimanches à Orly ».

Le 19 janvier 1975, Carlos revient avec deux autres personnes. Ils attaquent l'aéroport et prennent deux personnes en otage. Ils demandent et obtiennent un avion pour partir à Bagdad. Cette attaque a fait 21 blessés.

Le 20 mai 1978, une fusillade éclate dans la zone internationale de l'aérogare Sud, au comptoir d'El Al, tuant quatre personnes, dont les trois terroristes.

Le 12 juin 1980, Action directe commet un attentat contre la consigne de l'aéroport, blessant 8 personnes.

Le 15 juillet 1983, un attentat à Orly organisé par le groupe terroriste arménien ASALA, visant le comptoir de la compagnie Turkish Airlines, fait 8 morts et 55 blessés.

Le 7 juillet 1983, Orly recoit pour la première fois un appareil détourné. Il s'agit d'un Boeing 747 d'Iran Air dont le contrôle a été pris par six moujahiddins dotés d'armes et d'explosifs et opposés au régime politique iranien. Cet événement s'achève sans faire de victimes après qu'un responsable moujahiddin présent en France arrive, depuis la tour de contrôle, à convaincre les terroristes de se rendre.

À partir des années 1990

En 1991 est créée la liaison Orlyval permettant de relier l'aéroport à la gare d'Antony. Elle utilise le système de transport automatique VAL qui fut mis au point pour le métro de Lille et est aujourd'hui également utilisé à Rennes, à Toulouse, aux États-Unis et à Paris-CDG.

Ces années 1990 marquent un tournant dans l'aéroportuaire parisien. En effet, avant 1992, Orly est l'aéroport « leader » de l'agglomération alors que Roissy-Charles-de-Gaulle est considéré comme une plate-forme éloignée reservée à quelques vols long-courrier. La compagnie Air France, dirigée à l'époque par Christian Blanc, bâtit néanmoins à Roissy son hub. C'est une véritable plate-forme de correspondance visant à assurer une connexion permanente entre vols long-courrier et moyen-courier pour récupérer de nombreux passagers aux compagnies étrangères. Cette stratégie se révèle redoutablement efficace et attire de nombreuses compagnies qui veulent se rapprocher de ce hub. Progressivement, l'activité d'Orly se réduit au profit de Roissy qui accueille rapidement plus de passagers. Roissy passe alors en tête des aéroports parisiens et la priorité de développement lui est donnée.

Orly change alors de vocation. Il devient un aéroport essentiellement vers les destinations métropolitaines, le Maghreb et les DOM-TOM après le départ pour Roissy de nombreux vols long-courriers et d'une grande partie de l'activité de fret. Cette vocation est confirmée avec la création des navettes d'Air France qui desservent les plus grandes villes françaises : Toulouse, Nice, Bordeaux et Marseille. Les navettes fréquentes et les compagnies low-cost démocratisent peu à peu le transport aérien et le rendent plus facile.

Également, durant la décennie 1990, Orly a failli connaître à 2 reprises une catastrophe aérienne.

  • Le 22 octobre 1993, un Airbus A320 d'Air Inter décolle avec précipitation pour échapper à des manifestants grévistes en zone réservée d'Orly. Dans la confusion, l'équipage oublie de rentrer le train et ressent rapidement des vibrations dans l'avion. L'équipage croit à une défaillance des moteurs et les coupe successivement transformant l'Airbus en planeur. Réalisant son erreur, le pilote redémarre les moteurs à moins de 500 m du sol et rentre à Orly.
  • Le 24 septembre 1994, un Airbus A310 en provenance de Bucarest, en fin d'approche sur la piste 26 d'Orly effectue une montée brutale suivie d'un décrochage et d'un piqué vers le sol que le pilote rattrape à 240 m du sol seulement. Les 186 passagers et membres d'équipage s'en tireront sans blessures et remercieront l'équipage. C'est néanmoins une erreur de pilotage (confusion de commandes) qui est à l'origine de cet incident.

Durant les années 2000, de vastes travaux de rénovation des aérogares, des pistes et du tarmac sont lancés. Le hall 2 de l'aérogare Ouest est rénové en 2006. En 2008, les circuits internationaux de l'aérogare Sud sont réorganisés : les flux de départ et d'arrivée sont séparés, une grande zone commerciale et un espace unique d’embarquement sont créés.

Du 16 au 19 avril 2010, Orly a dû être fermé au trafic aérien en raison des éruptions du volcan islandais Eyjafjöll. Le nuage de cendres émis a transité par la France et la traversée de ce nuage présente un danger pour les avions.

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