Abu Al-Qasim était un médecin à la cour du calife Al-Hakam II. Il dévoua sa vie entière à l’avancement de la médecine, en particulier la chirurgie. Sa grande œuvre, le Al-Tasrif (La pratique) est une encyclopédie médicale de trente volumes qui fait le bilan des connaissances médicales de son époque et les confronte à son expérience personnelle.
L’influence Abu Al-Qasim s’étend en Occident sur plus de cinq siècles : Al-Tasrif est traduite en latin au XIIe siècle et devient la référence médicale. Au XIVe siècle, le chirurgien français Guy de Chauliac fit référence à l’Al-Tasrif plus de deux cent fois. Pietro Argallata dépeint Al-Qasim comme étant « sans l’ombre d’un doute le roi des chirurgiens ». Lors de la Renaissance, son œuvre est toujours citée, notamment par le chirurgien français Jacques Delechamps.
Le Kitab al-Tasrif (كتاب التصريف لمن عجز عن التأليف ; La méthode en médecine), ouvrage majeur d’Abu Al-Qasim en trente volumes couvre de nombreux domaines, dont les soins dentaires et l’accouchement, y ajoutant de nombreuses données personnelles issues de près de cinquante ans de carrière. Il souligna dans son ouvrage l’importance d’une relation médecin/patient positive et écrivait avec affection au sujet de ses étudiants, qu'il appelait « mes enfants ». Il insistait également sur l’apport des soins sans se soucier des différences de statut social. Il était partisan de l’observation approfondie de chaque cas afin de pouvoir établir le diagnostic le plus précis possible, et donc préconiser le traitement le plus adapté.
L’Al-Tasrif est divisé en trois parties :
L’Al-Tasrif fut traduite en latin et illustrée au XIIe siècle par Gérard de Crémone. Elle fut la principale source médicale en Europe et servit comme référence aux médecins et chirurgiens pendant plusieurs siècles.
Abu Al-Qasim n’a pas toujours obtenu le mérite de ses avancées médicales : il avait déjà décrit dans son Al-Tasrif la méthode que l'on appelle aujourd'hui « Kocher » pour le traitement d’une épaule disloquée, ainsi que la position « Walcher » en obstétrique. Il avait déjà décrit comment ligaturer des vaisseaux sanguins des siècles avant qu’Ambroise Paré ne popularise la méthode. Il fut également le premier à écrire des livres sur les appareils dentaires et à avoir décrit la nature héréditaire de l’hémophilie. Il est également le premier, en 963, à avoir décrit la grossesse extra-utérine, alors mortelle.