Afin d'augmenter la productivité de ses abeilles, le Brésil importa en 1956, de Namibie (ou de Tanzanie), des reines de la sous-espèce africaine Apis mellifera scutellata. Le croisement de ces reines avec l'abeille européenne utilisée jusque là au Brésil (Apis mellifera ligustica et Apis mellifera iberiensis), donna naissance à une lignée hybride, l'abeille tueuse, également appelée abeille africanisée. Ces abeilles tueuses se répandirent dans la nature par mégarde.
Ces abeilles métisses sont plus agressives que les abeilles des races dont elles sont issues.
Leur venin est identique à celui des autres abeilles mais leur agressivité entraîne un grand nombre de piqûres (de 200 à 1000 piqûres simultanées, avec parfois l'attaque de tout l'essaim).
Ces abeilles tueuses peuvent poursuivre une victime sur près d'un kilomètre alors que les autres variétés ne le font habituellement que sur une cinquantaine de mètres.
On rencontre actuellement ces hyménoptères en Amérique du Sud et dans certains États du sud des États-Unis.
Cette métisse invasive va coloniser le continent sud-américain dans les années 1960, atteindre le Mexique en 1985 et envahir le sud des États-Unis au début des années 1990.
Actuellement, l’invasion continue sa progression vers le nord des États-Unis.
Les abeilles tueuses corrompent la génétique des abeilles exploitées par les apiculteurs. De plus en plus de mâles de cette lignée métisse s'accouplent avec les abeilles européennes des apiculteurs américains et contribuent à changer la nature de la population d'abeilles américaines.
Néanmoins, il semblerait que les abeilles tueuses se propagent moins dans les régions du nord des États-Unis. On pense qu'elles s'adaptent moins au climat des régions montagneuses et désertiques.
Morphologiquement, l'abeille tueuse et l'abeille européenne se ressemblent beaucoup. Néanmoins elles diffèrent sur quelques points :
En cas d'empoisonnement grave, l'hospitalisation est nécessaire. Le traitement est symptomatique et il n'existe pas de sérum antivenimeux spécifique contre la piqûre d'abeille.
Après quelques piqûres la victime peut faire une simple réaction, mais après plusieurs centaines de piqûres on peut voir des cas d'empoisonnement mortels par myolyse, hémolyse et insuffisance rénale aiguë.
La dose létale correspond à environ 1500 piqûres pour un homme de 70 kilos. On a toutefois constaté des décès survenus après 500 piqûres et on rapporte des cas de personnes ayant survécu après plus de 1500 piqûres.
Le documentariste Michael Moore a relevé le caractère spécieux et orienté du terme « Africanized bees » pour désigner ces abeilles au comportement violent dans les médias télévisés américains (voir le documentaire Bowling for Columbine).