Abbaye - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Les chanoines augustiniens

Les communautés de chanoines augustiniens (dits chanoines noirs à cause de la couleur de leur habit) possèdent quelques particularités qui les distinguent. L'ordre a son siège à Colchester, en Angleterre, où une maison des augustiniens a été fondée autour de 1105 avant que l'ordre ne se diffuse très rapidement. Ordre régulier du clergé occupant une position intermédiaire entre les moines et le clergé séculier, et communauté ressemblant à une communauté de prêtres de paroisse vivant sous une règle commune, les augustiniens ont adopté des nefs de grande taille afin de pouvoir héberger de grandes congrégations. Le chœur est généralement long, et parfois, comme à Llanthony et Christchurch (Twynham), il est entrecoupé d'allées, ce qui n'est pas le cas à Bolton, Kirkham ou ailleurs. Chez les communautés les plus septentrionales, la nef n'a souvent qu'une aile nord, comme à Bolton, Brinkburn ou au prieuré de Lanercost. La disposition des bâtiments réservés à la vie monastique suivait le plan classique. La maison du prieur était invariablement rattachée à l'angle sud-ouest de la nef.

Bristol abbey.png

      Abbaye Saint Augustin, Bristol      A. Église abbatiale et sacristie      B. Grand cloître      C. Petit cloître      D. Salle capitulaire ou du chapitre      E. Chauffoir et scriptorium      F. Réfectoire      G. Parloir      H. Cuisine      I. Cour de la cuisine      K. Cellules des moines      L. Salle de l'abbé      P. Porte d'entrée de l'abbé      R. Infirmerie      S. Bâtiment des convers      T. Salle du roi      V. Hôtellerie      W. Porte d'entrée de l'abbaye      X. Écuries et autres dépendances      Y. Bains      

Ci-dessus, le plan de l'abbaye Saint-Augustin à Bristol (aujourd'hui cathédrale de la ville) montre la disposition des bâtiments, qui se démarque par quelques aspects du modèle bénédictin classique. La maison des chanoines augustiniens à Thornton, dans le Lincolnshire, est remarquable par la taille et la magnificence de son entrée, les étages supérieurs formant l'hôtellerie de l'établissement, ainsi que par sa maison du chapitre octogonale.

Les cisterciens

L'abbaye de Neuberg

Le renouveau monastique suivant a été celui des cisterciens, qui s'est développé au XIe siècle. L'ordre a bénéficié d'une diffusion plus étendue et d'une existence plus durable. Il doit sa véritable origine à une communauté distincte de bénédictins fondée en 1098 par Robert de Molesme et Étienne Harding (1060-1134), (natif du Dorset, éduqué au monastère de Sherborne). Son nom dérive de Cîteaux (Cistercium), une contrée de Bourgogne proche de Beaune et de Nuits-saint-Georges. L'étymologie de Cîteaux viendrait selon l'explication la plus communément admise, de «  cistels », roseaux qui poussent dans les régions marécageuses.

La croissance rapide et la célébrité que connaît l'ordre sont sans aucun doute dues en grande partie à la piété enthousiaste de saint Bernard, abbé de la première communauté cistercienne, laquelle s'établit à l'abbaye de Clairvaux en 1116. La règle rigide privilégiant l'abnégation régissait entièrement cette congrégation, et s'est ensuite étendue aux nouvelles communautés affiliées.

Les deux caractéristiques centrales des abbayes cisterciennes sont donc leur simplicité poussée à l'extrême et leur sobriété très étudiée. Une tour centrale unique était permise et devait être aussi basse que possible. Les artifices superflus et les tourelles étaient également interdits. Un triforium, de même, était à exclure. Les fenêtres devaient être claires et non divisées, et il était interdit de les décorer avec des vitraux. Tout ornement inutile se voyait ainsi proscrit. Les croix se devaient d'être en bois, les chandeliers en fer. La renonciation au monde devenait de ce fait une évidence pour tout ce que rencontrait l’œil.

Le même souci s'observe dans l'implantation géographique des monastères, encore de nos jours : plus un lieu est sauvage, isolé et éloigné de toute civilisation, meilleures sont ses chances d'accueillir une communauté. Il ne faut néanmoins pas seulement considérer les cisterciens comme des ascètes, mais aussi comme des précurseurs ayant permis certains progrès. Les monastères cisterciens sont en effet construits dans des vallées profondes et bien irriguées, généralement au bord d'un cours d'eau, parfois plus en hauteur. Ces vallées, à présent si riches et si florissantes, présentaient un aspect bien différent quand les frères les avaient choisies comme lieu de retraite. Grands marais, marécages profonds et forêts impénétrables étaient des critères de choix ! La « claire vallée » de Clairvaux était réputée comme une vallée recouverte de forêts et remplie de brigands. « C'était une solitude si morne et si sauvage, une terre si stérile qu'au début, Bernard et ses compagnons en furent réduits à vivre sur des feuilles de hêtres ».

Page générée en 0.320 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise