Un spécimen de Crataegus monogyna (aubépine à un style, ou aubépine monogyne) trouvé à Glastonbury, mentionné pour la première fois dans un écrit anonyme du début du XVIe siècle Lyfe of Joseph of Arimathea (la vie de Joseph d'Arimathie), avait ceci d'inhabituel qu'il fleurissait deux fois par an, une fois comme à la normale au printemps (sur l'ancien bois), et une autre fois en hiver (sur le nouveau bois arrivé à maturité). Cette floraison de l'aubépine de Glastonbury dans un temps doux juste après le milieu de l'hiver était considérée comme miraculeuse.
À l'époque de l'adoption du calendrier grégorien révisé en Grande-Bretagne en 1752, le Gentleman's Magazine rapporta que des curieux allèrent vérifier si l'aubépine de Glastonbury conservait son rythme sur le calendrier julien ou adoptait le nouveau calendrier:
« Glastonbury. — Un nombre important de personnes alla observer l'aubépine le jour de Noël, nouveau calendrier ; mais à leur grande déception il n'y eut aucune floraison, alors qu'ils se trouvaient autour du 5 janvier, le jour de Noël de l'ancien calendrier, quand les fleurs apparaissaient normalement. »
Cet arbre a été largement diffusé au moyen de greffes diverses, avec le cultivar appelé 'Biflora' ou 'Praecox'. Une preuve assez ancienne de ceci a été donné par Mr Eyston dans History and Antiquities of Glastonbury, (Histoire et Antiquités de Glastonbury) en 1722 : « il y a une personne à Glastonbury qui en possède une pépinière et qui, selon ce que Mr. Paschal en apprit, vends les greffons pour une couronne chaque ou contre ce qu'il peut obtenir. » [1].L'actuelle "aubépine sainte" de l'église de St John à Glastonbury provient d'une greffe locale, comme beaucoup d'autres dans le voisinage.
La véritable aubépine de Glastonbury fut abattue et brûlée (au titre de relique provenant d'une superstition) par les troupes de Oliver Cromwell durant la Première révolution anglaise (en anglais English Civil War), copiant l'élan inconscient, joyeux et triomphal d'abattage et de destruction de tous les arbres sacrés décrété par les chrétiens au IVe siècle à travers l'Europe, de Dodone en Grèce jusqu'en Angleterre.
La coutume d'envoyer une branche bourgeonnée de l'aubépine de Glastonbury à la reine au moment de Noël a été lancée par James Montague, évêque de Bath et Wells, qui envoya donc une branche à Anne de Danemark, l'épouse du roi Jacques Ier d'Angleterre.
Un germe d'aubépine venant de l'arbre saint de Glastonbury était envoyé au souverain au moment de Noël par le vicaire et maire de Glastonbury. Mais l'arbre mourut en juin 1991, et fut coupé le mois de février suivant. Cependant, de nombreuses greffes ont pu être réalisées avant cette coupe. L'aubépine d'avant 1991 dans les terres de l'abbaye de Glastonbury passe pour avoir été une greffe venant de l'aubépine qui fut plantée en secret après que l'originale fut détruite. Maintenant, seuls des arbres venant de greffes originales subsistent, et ceux-ci bourgeonnent deux fois par an, en mai et à Noël. Les fleurs venant des bourgeons de Noël sont d'habitude plus petites que celles de mai et ne produisent pas de fruits. Il est également à noter que les plantes venant des fruits ne gardent pas les caractéristiques de la plante originale.
Beaucoup ont essayé de reproduire l'aubépine de Glastonbury, crataegus monogyna biflora (ou crataegus oxyacantha praecox), par le biais de graines ou de greffes, mais toutes les tentatives récentes n'ont abouti qu'au type normal d'aubépine, à savoir avec une seule floraison au printemps.
Le grand arbre présent dans le cimetière autour de l'église existe depuis 80 ans. Il a été planté par Mr George Chislett, alors jardinier en chef de l'abbaye de Glastonbury. Il apprit également à greffer l'aubépine sainte sur des racines de prunier, et donc comment parvenir à préserver la "miraculeuse" floraison de Noël. Son fils Wilf envoya des aubépines saintes à travers le monde, notamment à Washington, au Canada, en Nouvelle-Zélande et en Australie.
Par chance, les arbres survivent des greffes précédentes pour perpétuer ainsi la légende de Glastonbury, parmi lesquels deux aubépines saintes sur les terres de St John's. Ces dernières années le bourgeon envoyé à la reine provient de l'une d'entre elles. Au moment de la floraison, les pupilles de l'école St John's se rassemblent autour de l'arbre du cimetière. Ils chantent alors des contes, dont un spécialement écrit pour l'occasion, et le plus âgé des enfants a le privilège de couper la branche de l'aubépine de Glastonbury avant que celle-ci ne soit envoyée à Londres et présentée à sa majesté la reine.
En 1965 la reine fit ériger une croix de bois à Glastonbury avec l'inscription suivante: "La croix. Symbole de notre foi. Le cadeau de la reine Elisabeth II désigne un sanctuaire chrétien si ancien que seule la légende peut en définir l'origine."