Abbaye de Chaalis - Définition

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Introduction

Abbaye Notre-Dame et Toussaints de Chaalis
Ruines de l’église abbatiale et chapelle

Latitude
Longitude
49° 08′ 51″ Nord
       2° 41′ 12″ Est
/ 49.1475, 2.686667
 
Pays France
Région Picardie
Département Oise
Ville Fontaine-Chaalis
Culte catholique romain (désaffectée)
Type abbaye
Rattaché à Ordre cistercien
Début de la construction 1136
Fin des travaux 1785
Style(s) dominant(s) gothique, classique
Protection Logo monument classe.svg monument historique
Localisation
 
France location map-Regions and departements.svg
Abbaye de Chaalis

L’abbaye royale de Chaalis est située à Fontaine-Chaalis, à l’orée de la forêt d'Ermenonville, face à la mer de Sable, dans le département de l’Oise, à environ quarante kilomètres au nord-est de Paris. Elle est fondée en 1136 par le roi Louis VI de France et confiée à l'Ordre cistercien. Aujourd'hui, une partie des bâtiments abrite un musée d'art dépendant de l'Institut de France, créé grâce à la donation de Nélie Jacquemart.

Histoire

La fondation

La première mention du lieu apparaît dans un document du VIIe siècle. Un prieuré bénédictin consacré à la Vierge est d'abord fondé par Renaud de Mello au retour de la première croisade dans une zone marécageuse à proximité des rives de l'Aunette. Elle dépend alors de l'abbaye de Vézelay, par le biais du monastère de la Madeleine de Mello.

Fondée en 1136, l'abbaye royale de Chaalis naît de la volonté du roi Louis VI, dit « le Gros », d'honorer la mémoire de son cousin, Charles le Bon, comte de Flandre, assassiné à Bruges par ses sujets révoltés en 1127 : Chaalis – ou Chaâlis – signifierait Caroli Locus, c'est-à-dire un lieu où l'on devait prier pour la mémoire de Charles. Elle est rattachée à l'abbaye de Pontigny, elle-même dépendant de Cîteaux. Douze moines venant de l'abbaye bourguignone, sous la conduite du premier abbé André de Baudiment, s'installent dans l'ancien prieuré. Après avoir obtenu le diplôme de fondation en 1138, l'abbaye de Chaalis prospère très vite, établissant des granges, des domaines agricoles et viticoles en une vingtaine de lieux.

En 1202, une nouvelle église abbatiale de style gothique, est en chantier. Elle est consacrée le 20 octobre 1219 par frère Guérin, évêque de Senlis, chancelier de Philippe Auguste. Avec ses 82 mètres de longueur et ses 40 mètres de largeur, elle est, jusqu'à sa destruction, l'une des plus grandes églises cisterciennes du royaume. Saint Louis vient régulièrement à Chaalis, où il tient à partager la vie des moines. En 1378, Charles V y fait, à ses frais, des travaux de réfection. L'abbaye est à cette époque le centre d'une vie intellectuelle féconde.

Le régime de commende

Après avoir connu les effets de la crise générale qui sévit dans le royaume durant la seconde moitié du XIVe siècle, l'abbaye est mise en commende à partir du milieu du XVIe, ce qui signifie que son administration est confiée à une personne nommée à l'extérieur de la communauté. C'est la fin de son indépendance. L'abbaye est d'abord administrée par l'un des plus grands mécènes de l'époque, le cardinal Hippolyte d'Este, créateur de la villa d'Este à Tivoli (Italie), nommé abbé commendataire par François Ier. Il fait travailler à Chaalis l'architecte Sebastiano Serlio et les peintres Nicolò dell'Abbate et Le Primatice, mais après lui, l'abbaye décline progressivement faute d'entretien.

Au XVIIIe siècle, le 9e abbé commendataire, Louis de Bourbon-Condé (1709-1771), comte de Clermont-en-Argonne, petit-fils du Grand Condé nommé abbé en 1736, achève de la ruiner par des dépenses somptueuses. Il commande à Jean Aubert, architecte des Condé, pour qui il avait construit les grandes écuries de Chantilly et le Palais Bourbon, également architecte de l'hôtel Biron à Paris, un projet grandiose de reconstruction.

L'ancien cloître, avec ses deux galeries superposées, est démoli, et il bâtit l'actuel palais abbatial, qui devait former aile nord d'un projet beaucoup plus vaste ; mais le manque d'argent interrompt les travaux et entraîne la fermeture de l'abbaye, en situation de quasi-liquidation judiciaire, sur ordre de Louis XVI en 1785. Les religieux sont dispersés dans d'autres monastères.

Une résidence de chasse

Façade sud du Palais abbatial, actuel musée Jacquemart-André

À la Révolution, les bâtiments sont vendus comme biens nationaux en 1793. Le premier propriétaire ne conserve que le palais abbatial et exploite les autres bâtiments comme carrière de pierres ; une grande partie de l'abbaye est démolie, seule subsiste la chapelle des abbés (XIIIe siècle). Jusqu'au milieu du XIXe siècle, les bâtiments conventuels servent de château, appartenant notamment en 1851 au baron Alphée Bourdon de Vatry, agent de change et député de la Meurthe sous la monarchie de Juillet, qui meurt à Chaalis le 25 juillet 1871.

Le domaine est transmis à sa veuve, Rose Paméla Hainguerlot, issue d'une famille d'hommes d'affaires enrichis lors du Directoire, déjà propriétaire des châteaux de Stains (actuel département de la Seine-Saint-Denis) et de Villandry (Indre-et-Loire). Elle achève l'œuvre d'Aubert, transforme le réfectoire et la cuisine en pièces de réception et « d'après-chasse », remeuble la demeure, rétablit les vitraux de la chapelle, fait restaurer ses fresques par les Balze, collaborateurs de Viollet-Le-Duc, orne le parc de vases de pierre, reconstitue l'ancien domaine de l'abbaye, dont la superficie est décuplée (1 000 hectares).

En 1856, Lami brosse « Une réception chez Mme de Vatry » montrant la baronne Hainguerlot en amazone introduisant un cheval dans une salle où trois peintres exécutent les portraits de plusieurs invités, dont Adolphe Thiers.

À la mort de la baronne Hainguerlot en 1881, Chaalis passe à son neveu Arthur Hainguerlot, puis à la veuve de celui-ci, remariée avec le prince Napoléon Murat, dont la succession s'ouvre au printemps 1902.

Le dépôt d'une collection devenu musée

C'est alors que Nélie Jacquemart, qui fut la jeune protégée de Mme de Vatry , veuve depuis dix ans d'Édouard André, héritier d'une riche famille de banquiers protestants, achète en juillet suivant le domaine de Chaalis, où elle aurait passé une partie de son enfance, pour abriter ses importantes collections de peintures et de mobilier. Elle a par ailleurs acquis, lors des ventes aux enchères de mai 1902, une partie du mobilier et de la collection Vatry-Murat, dont des crosses limousines du XIIIe siècle retrouvées, en 1865, dans les ruines de l'abbatiale, à l'emplacement des tombes des abbés.

Elle fait restaurer une partie des fresques Renaissance des voûte et murs de la chapelle par les frères Jean-Paul-Etienne et Raymond Balze, élèves d'Ingres et célèbres copistes de Raphael qui furent employés par Thiers.

À grands frais, la nouvelle propriétaire modernise, remeuble et décore avec des boiseries, tapisseries et sculptures, la demeure où elle accumule une importante collection d'art, et avant sa mort dix ans plus tard, elle lègue l'abbaye et son hôtel parisien du boulevard Haussmann à l'Institut de France afin d'en faire un musée ouvert à tous. Le domaine est classé monument historique par arrêté du 9 septembre 1965.

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