Abbaye d'Aubazine - Définition

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Introduction

Abbaye d'Aubazine

L'abbaye d'Aubazine ou d'Obazine est une ancienne abbaye double cistercienne située en Corrèze (diocèse de Tulle), sur la commune d'Aubazine.

Cette abbaye fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 13 octobre 1988 pour les bâtiments conventuels et 1840 pour l'abbatiale.

Historique

L'histoire des débuts de l'abbaye est connue grâce à deux textes du XIIe siècle :
- La Vita sancti Stephani Obasiniensis, élaborée par un moine de l'abbaye entre la mort d'Étienne de Vielzot en 1159 jusqu'en 1190,
- Le Cartulaire de l'abbaye cistercienne d'Obazine donnant l'évolution du patrimoine de l'abbaye entre 1130-1140 jusque vers 1200.

Deux prêtres, Étienne de Vielzot, saint Étienne d'Obazine, et Pierre, viennent de la haute Corrèze pour installer un ermitage près du village de Vergonzac. De nombres disciples, hommes et femmes, deviennent des disciples. L'évêque de Limoges, Eustorge, reconnaît la communauté en 1127. Ils construisirent un monastère sur des terres octroyées par le vicomte Archambault.

La communauté continuant à croître, le problème de son organisation va se poser. La règle la plus proche des objectifs initiaux aurait été celle des Chartreux. Étienne rencontre en 1135 l'abbé Guigues de la Grande-Chartreuse, mais les effectifs de la communauté sont trop importants pour lui appliquer cette règle. Guigues va lui conseiller de se rapprocher de l'Ordre cistercien.

Il va en fait fonder deux abbayes, une abbaye d'hommes dont les bâtiments sont situés sur le versant sud de la colline, et une abbaye de femmes, au fond du vallon de Coyroux. Le monastère de femmes est entièrement soumis à celui des hommes.

En 1142, Étienne reçoit l'habit religieux cistercien devant Gérald, évêque de Limoges. Il fit venir des moines cisterciens de l'abbaye de Dalon pour qu'ils enseignent leur mode de vie.

Il rattacha l'abbaye à l'ordre de Cîteaux en 1147, après avoir soutenu la création d'un monastère de femmes au Coyroux. Étienne a donné l'assurance au Chapitre Général de Cîteaux de soumission du monastère de religieuses et la visite des abbés de Cîteaux, de La Cour-Dieu et de Bellaigue. Le nombre de moines ne cessant pas de croître, l'abbaye fit plusieurs fondations.

La première pierre de l'église a été bénie "le vendredi d'avant les Rameaux 1156" à proximité de l'ancien monastère. Une inscription dans une chapelle donnait une date de consécration de l'autel en 1176. Une autre, refaite au XIXe siècle, précisait que la dédicace de l'autel avait été fait par Guarin de Gallardon, archevêque de Bourges, Gérald, évêque de Limoges.

Parmi les plus célèbres abbés d'Obazine, on peut citer les premiers qui ont favorisé l'essor de l'abbaye et sa notoriété : Étienne de Vielzot fondateur d'Obazine (fin XIe-1159), Géraud Ier (fait rédiger la vie d'Étienne, mort en 1164), Robert (très actif pour développer Obazine, il fit continuer la vie du fondateur et a, semble-t-il, renoncé à la charge d'abbé vers 1188), Géraud II de Gourdon (mentionné par l'auteur de la vie de saint Étienne, encore en fonction en 1204).

Pour assurer le quotidien de l'abbaye, les cisterciens d'Obazine fondèrent des granges en Limousin et en Quercy. Ces domaines agricoles étaient plus ou moins spécialisés selon leur site d'implantation. Autour de la cité de pèlerinage de Rocamadour, leurs granges fournissaient la ville sainte, ou expédiaient leurs productions vers leur cellier de Martel, qui les vendait là ou qui les faisait acheminer vers Obazine. Ce fut une véritable entreprise d'encerclement opérée par Obazine avec des implantations aux Alix, à Calès, à Bonnecoste, à Couzou, à Carlucet, près de Séniergues, puis à La Pannonie.

Parmi les plus célèbres abbés commendataires d'Obazine, on peut citer François d'Escobleau, archevêque de Bordeaux (décédé en 1628), et Charles Antoine de La Roche-Aymon, cardinal-archevêque de Reims (1697-1777) à partir de 1729.

En 1731, pour réduire les frais d'entretien, l'abbé commendataire Guillaume Mathurin de Sers fait démolir trois travées de la nef, ce qui la réduit de moitié.

À la Révolution, le monastère fut confisqué. Le nom d'Obazine fut francisé en Aubasine vers la fin du siècle... ce qui explique le soin de la célèbre historienne de l'abbaye, Mme Barrière, d'utiliser la première orthographe.

À partir de 1852, le bâtiment est restauré pa Paul Abadie.

Aujourd'hui, le lieu accueille la communauté catholique du Verbe de Vie, issue du Renouveau charismatique.

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