Qu'est-ce le 17 ?
Le 17 est un numéro de téléphone français gratuit, qui fonctionne sur l'ensemble du territoire national, 24h/24. Il s'agit d'un numéro à ne composer qu'en cas d'URGENCE pour joindre la police ou la gendarmerie nationales.
Ce numéro peut être composé depuis la quasi totalité des téléphones, qu'ils soient fixes ou portables. Il existe quelques rares exceptions: certains téléphones portables à carte n'acceptent qu'un seul numéro d'urgence lorsqu'il n'y a plus de crédit bien que le 17 soit gratuit, il s'agit du 112. Ce numéro à trois chiffres est un numéro européen. L'opérateur du 112 ne prendra aucune information s'il s'agit d'un appel "police-secours", l'appel est renvoyé à la police ou la gendarmerie. Le 112 est départemental, il est décroché soit par le SAMU soit par les pompiers.
Comment fonctionne le 17 ?
En France, la sécurité publique est assurée par la Police et la Gendarmerie. En règle générale, la sécurité des grandes agglomérations est gérée par la Police (5 % du territoire national), les campagnes et les petites villes sont gérées par la Gendarmerie (95 % du territoire). Les Français se partagent la ville et la campagne par moitié. Ce qui fait que la moitié de la population se concentre sur 5 % du pays (!).
Lorsque le 17 est composé depuis une zone couverte par la Police, c'est un policier qui décroche et lorsque ce même numéro est composé depuis la zone couverte par la Gendarmerie, c'est un gendarme qui répond. Sur le réseau téléphonique français, seuls circulent des numéros à dix chiffres. Lorsque le 17 est numéroté, la centrale téléphonique le recompose en un numéro à dix chiffres qui correspond à celui du service d’urgence de la police ou de la gendarmerie couvrant la zone d'où provient l'appel.
Où arrive précisément l'appel 17 ?
Deux "centrales 17" par département se partagent ce numéro (sauf Paris où il n'y a qu'une centrale, celle de la Police). À l'heure actuelle (2010), certains départements n'ont pas encore clôturé le programme de départementalisation.
À la direction départementale de la sécurité publique de la police nationale, est rattaché un "Centre d'Information et de Commandement" (CIC). Ce service est composé de plusieurs équipes de policiers se relayant 24h/24 pour décrocher le 17 composé depuis une zone couverte par la police dans un même département. Le CIC est en liaison radio permanente avec les patrouilles sur le terrain.
Au groupement de Gendarmerie départementale, est rattaché un Centre Opérationnel et de Renseignement de la Gendarmerie (CORG). Plus communément appelé le COG, le terme "renseignement" étant récent. Ce service est composé de plusieurs équipes de gendarmes se relayant 24h/24 pour décrocher le 17 composé depuis une zone couverte par la gendarmerie dans un même département. Le CORG comme le CIC est en liaison radio permanente avec les patrouilles sur le terrain.
En cas d'évènements particuliers, ces deux centrales peuvent communiquer ensemble sur le même réseau radio.
Quand composer le 17 ?
Étant un numéro d'urgence comme le 18 (les pompiers) ou le 15 (le SAMU), ce numéro ne doit être composé que lorsqu'un équipage de police ou de gendarmerie doit intervenir de suite. Par exemple lorsqu'on est témoin d'une agression en cours. Pour joindre un service de police ou de gendarmerie pour tout autre motif que l'urgence, il faut composer le numéro à dix chiffres figurant dans l'annuaire.
Identification de l'appelant
Tous les numéros sans exception, qu'ils soient en liste rouge et/ou en secret invoqué (masqués) s'affichent sur les systèmes de réception des appels des CIC et des CORG. La conversation est enregistrée. La Commission Nationale Informatique et Liberté (CNIL) a donné son accord dans le but de pouvoir localiser une personne en détresse ne pouvant communiquer clairement. L'opérateur téléphonique relayant l'appel du requérant peut être réquisitionné afin que le CIC ou le CORG puisse connaître l'identité de l'abonné et sa position géographique.
L’historique du 17
Il est actuellement très difficile de trouver des éléments sur l’histoire du 17. Pourquoi ce numéro ? Qui l’a inventé ? À quelle date précise ?.... On sait qu’en avril 1928, un numéro de téléphone a été créé à Paris afin de joindre la police en cas de nécessité. Il s’agissait de DANTON 78-23. Paris était découpée en 112 zones où chacune possédait une centrale téléphonique. Les zones portaient un nom allant de ALESIA à WAGRAM. La police était joignable dans la zone Danton, en demandant le 78-23. Une standardiste était au bout du fil lorsqu’on décrochait le téléphone, il fallait lui demander « Danton 78-23 s’il vous plaît » .
Dans l’annuaire de Paris de 1929, figurait pour la première fois le numéro 17 pour l’automatique. À cette époque, il existait donc des postes téléphoniques manuels et des postes automatiques.
Dans l’annuaire de Toulouse de 1939, le numéro de police-secours est le 239-15.
Ce n’est que très progressivement que le 17 se généralisa à travers toute la France. Ce numéro ne servait qu’à joindre la police. La Gendarmerie n’en fût dotée qu’à partir de 1966.
Une circulaire du 6 avril 1966 du sous-directeur de la Gendarmerie indique que certaines directions régionales des télécommunications ont proposé l’affectation à des unités de Gendarmerie, de lignes spécialisées avec numéro d’appel 17.
Un ordre de service du 7 septembre 1966 de la Direction générale des télécommunications détaille les difficultés à mettre en œuvre la ligne 17 pour la Gendarmerie. Les centrales téléphoniques de l’époque dirigeaient l’appel 17 au service le plus proche et n’allait donc pas forcément au service compétent sur la zone d’où émanait l’appel. Pour cette raison, durant des décennies, les annuaires téléphoniques indiquaient en première page de composer le 17 pour la police en cas d’urgence ou pour « votre localité, la gendarmerie … ». Il fallait reprendre le numéro d’appel à 6 chiffres de la brigade compétente sur la localité de l’abonné et le retranscrire sur la première page.
Lorsque le 17 était correctement relié, ce sont les brigades territoriales de Gendarmerie et les commissariats centraux de police qui décrochaient. Concernant les brigades de Gendarmerie, le 17 correspondait à la même ligne que leurs numéros d’appels à dix chiffres. De 19 heures à 8 heures, leurs appels étaient renvoyés au Centre Opérationnel de la Gendarmerie (COG) du département. Les numéros d’identification des requérants ne s’affichaient pas dans les COG. Vers la fin des années 1990, lorsque le 17 était composé depuis un téléphone portable en zone couverte par la gendarmerie, le COG le décrochait 24h/24. Une personne appelant une première fois de son téléphone fixe entre 8 h et 19 h puis une seconde fois avec un portable n’avait pas le même service au bout du fil.
C’est avant la fin de la première décennie après 2000 que ce numéro devint départemental, aussi bien pour la police que pour la gendarmerie.
Difficultés rencontrées en composant le 17
Le 17 est composé depuis un téléphone portable situé en zone police et c’est la Gendarmerie qui décroche ou inversement : -Les ondes émises depuis un téléphone portable ne connaissent pas les limites de secteur. Le relais téléphonique ayant capté l’appel se trouve en zone voisine.
Le 17 est composé depuis un téléphone fixe situé en zone police et c’est la Gendarmerie qui décroche ou inversement : -L’opérateur de télécommunications a commis une erreur dans la configuration de la ligne. Il a transformé le 17 en numéro à dix chiffres de la seconde centrale d’urgence.
Seul le 112 fonctionne. Il se peut qu’il n’y ait plus de crédit sur la carte à puce du téléphone portable, ou que l’abonné d’un téléphone fixe ait été sanctionné par son opérateur suite à des impayés par exemple.