J'ai respiré durant toute mon enfance et mon adolescence, chez mes parents et hélas aussi en voiture, l'atmosphère horriblement polluée par un fumeur de Gauloises et une fumeuse de Gitanes.
Conséquence 1 : des maladies broncho-pulmonaires à répétition.
Conséquence 2 : j'ai commencé à fumer à 17ans, d'abord des Roth Händle (des brunes allemandes) puis des Gauloises.
Arrêt à 20ans (les gaz de guerre en Mai-Juin 68), reprise à 26ans et arrêt définitif 3 mois plus tard.
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Je ne pouvais plus rendre visite à ma mère, chez elle il y avait un smog épais du plafond jusqu'à 1m du sol. Quand elle a cessé de fumer à 65ans, cela puait toujours la clope chez elle, les papiers muraux, les peintures et les meubles étaient pollués par des dépôts de goudron de clope.
C'était kif kif chez mon père, qui habitait pourtant à la campagne. Ma belle-mère bombardait autant que lui et les deux fois où je dus dormir chez eux ce fut très pénible.
Tous deux sont morts de cancers de fumeurs, elle du poumon et lui du côlon.
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J'avais un excellent ami artiste peintre (1930-2000) et il fit en 1997 sa dernière grande exposition. Je lui avais construit tous les cadres et quand j'ai accroché les tableaux aux cimaises de la salle j'ai entrepris de nettoyer les vitres qui protégeaient ses gouaches et ses pastels, avec un simple chiffon et un vaporisateur à vitres. Maman ! C'est incroyable la couche de goudron de clope qu'il y avait en surface, du coup les peintures reprirent des couleurs.
Il y en avait autant sur les toiles, évidemment.
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Chaque fois que je lui ai acheté une toile, elle a commencé par passer un an à dégazer dans mon atelier au fond du jardin, je n'ai pu l'accrocher chez moi tant que l'odeur de goudron restait perceptible mais il ne faut pas mettre le nez dessus : 25 à 30 ans plus tard, cela pue toujours.
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Les fumeurs perdent très vite l'odorat (et le goût), qui reviennent assez vite quand ils cessent de fumer, ce qui en encourage certains à continuer dans l'abstinence... et là ils peuvent comprendre que cela pue chez eux.
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J'ai un bon copain - hélas tabagique - qui habite entre Caen et Bayeux et j'ai dormi plusieurs fois chez lui. Depuis que sa femme l'a quitté, il vit seul et il ne fume pas chez lui, ni dans sa voiture, mais cela sent quand même sa clope (des menthol) parce qu'il trimballe l'odeur sur lui (cheveux, peau et vêtements).
J'ai plusieurs fois dormi dans la capucine de son camion, lors de séjours au ski ou de déplacements pour encadrer des compétitions de parapente : cela sent la clope dans son bahut.
Son chien sent la clope, pauvre bête.
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Quand un enfant de fumeurs joue avec le chien, il en prend plus dans les narines et sur lui qu'avec une pelleteuse de chantier.
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Les fumeurs de pipe ne font pas exception, seule l'odeur diffère.
Il y a cependant encore pire que la clope question odeur : le cannabis.
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Par temps de pluie, c'est infernal dans le métro : en évaporant l'humidité, des odeurs de goudron de clope partent avec et ce la pue pire qu'affreux.
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Les fumeurs ont du mal à se rendre compte des odeurs qu'ils émettent du fait de leur tabagisme.
Anecdote.
Il y a 30ans, quand j'étais prof, j'avais dans une classe de 3ème une brune splendide, qui se savait belle et qui savait déjà en jouer à 15ans. Un jour que la classe composait, je passais comme toujours dans les rangs et, passant près d'elle, je lui chuchotai à voix basse :
- Christelle, vous devriez cesser de fumer.
- Pourquoi me dites-vous ça ?
- Parce que vous puez, mon enfant, et c'est vraiment pénible autour de vous.
La fille fut mortifiée et quand la classe sortit je la retins un instant pour lui présenter mes excuses. Elle ne me tint jamais rigueur de ma muflerie volontaire et durant tout le reste de l'année je n'ai plus jamais senti sur elle une moindre odeur de clope.
J'avais touché le point sensible.