Cadavre - Définition

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Introduction

Cadavre d'un chat, partiellement décomposé
Cadavre de rat (mort empoisonné), partiellement momifié

Le cadavre est ce qui reste du corps d'un organisme vivant humain ou animal dans la période qui suit la mort.
On parle aussi de dépouille mortelle pour le corps humain, et on appellera plutôt charogne le cadavre d'un animal sauvage.

Devenir des cadavres

Des chercheurs étudient à quelle vitesse et comment les cadavres sont naturellement recyclés dans la nature. Des sites spécialisés existent pour les corps humains, afin notamment de faire progresser la médecine légale et mieux renseigner les polices scientifiques

Dans la nature

Dans le milieu naturel et les cycles du vivant, les cadavres de petits animaux (jusqu'à la taille d'un canard sont très rapidement éliminés par des organismes décomposeurs (bactéries, champignons) ou mangés par des organismes nécrophages.
Les cadavres de gros animaux tels que les baleines peuvent mettre des années pour être entièrement décomposés. Certains prédateurs enterrent les cadavres ou les cachent pour revenir les manger plus tard.
Vautours, corvidés et de nombreux mammifères carnivores ou omnivores participent à l'éliminiation rapide des cadavres.

De nombreux animaux se cachent soigneusement pour mourir. Il est maintenant démontré (hormis peut-être pour les très gros oiseaux) qu'un observateur - même expérimenté et sur un terrain qui lui est familier - a peu de chances de retrouver des oiseaux de petite taille ou de taille moyenne, de la taille d'un canard colvert par ex.) avant ou après leur mort par saturnisme, même quand plusieurs dizaines d'oiseaux meurent chaque jour par ha. Les nécrophages et/ou les insectes nécrophores éliminent rapidement leurs cadavres (en s'empoisonnant eux-mêmes, et en contaminant le réseau trophique).

  • Les petits oiseaux morts échappent quasiment tous aux observateurs ; Par exemple, 250 cadavres de poussins ont été dispersés au hasard (sans être cachés comme le seraient de vrais oiseaux sauvages) dans un paysages agricole (incluant des pâtures), à raison de 50 poussins/ha, chaque jour durant 5 jours. puis chaque jour, une surface (correspondant à 10 % du total, aléatoirement choisie) était fouillée, ceci durant 10 jours : 95,2% des carcasses étaient encore présentes le jour même, mais il n'en restait en moyenne que 20,8% après 24 h. Puis environ 70 % des carcasses restantes du jour disparaissent à nouveau dans les 24 h. Sur les 250 carcasses, seules 2 ont été retrouvées intactes après 5 jours.
    Les estimations par extrapolation à partir d'une zone échantillonnée de cette manière sous-estiment donc très fortement la mortalité cumulative d'un territoire. Elles ne reflètent pas du tout le cours de l'épidémie simulée par cette expérience. De plus, la répétition de l'échantillonnage d'un même secteur n'améliorait pas la précision des données recueillies.
  • De même pour les oiseaux de taille moyenne ; Deborah Pain a démontré en 1991 qu'en zone fréquemment chassée (Camargue dans ce cas), les charognards et divers prédateurs carnivores ou omnivores (dont autres oiseaux et mammifères, en plus des invertébrés nécrophages) éliminent rapidement (en quelques dizaines d'heures le plus souvent) les cadavres de la taille d'un colvert.
    - Plus récemment (2001), Peterson et ses collègues ont montré que 77,8% des cadavres de canards étaient trouvées par les charognards dans les 24 h suivant la mort. Lors de l'étude de Peterson, une seul canard mort attirait en moyenne 16,6 charognards. Une seul cadavre empoisonné par le plomb peut donc à son tour empoisonner plusieurs charognards (« saturnisme secondaire »), qui eux-mêmes en empoisonneront d'autres après leur mort.
    - Les modèles et simulations, comme les expériences de terrain concluent à une élimination rapide des cadavres de petites taille et de taille moyennes carcasses par les charognards et/ou les invertébrés nécrophages.
  • Aucune étude ne semble avoir évalué le pourcentage de gros oiseaux (grues, cygnes, cigognes, vautours..) susceptibles d'être retrouvés parmi le nombre total de ceux qui meurent de saturnisme, mais il semble qu'un grand nombre des oiseaux qui meurent chaque année de ce type d'intoxications ne soit jamais retrouvé.
  • Dans les aires protégées et certaines réserves naturelles, on laisse les cadavres être naturellement éliminés, ce qui permet la survie de certains nécrophores et espèces nécrophages. Un suivi vétérinaire est parfois mis en place, avec élimination du cadavre en cas de suspicion de risque d'épidémie.
  • Les vautours ou condors sont parfois volontairement nourris avec des cadavres d'animaux morts à la ferme ou en élevage (moutons, bovins), ce qui limite un peu le risque qu'ils meurent de saturnisme après avoir mangé des animaux tués par balle (c'est par exemple encore la première cause de mortalité du Condor de Californie, le second plus grand oiseau du monde). En Europe cette pratique a été limitée ou interdite au moment où des maladies à prion (vache folle) sont apparues chez les vaches et moutons, pour ne pas risque d'infecter les vautours. Ces derniers ont alors du chercher leur nourriture bien plus loin, ce qui selon certain aurait poussé des groupes de vautours fauves du sud de la France à explorer de nouveaux territoires, jusqu'en Belgique. En réalité des mouvements annuels vers le nord existaient avant l'interdiction de les nourrir. Les vautours laissent les os, que les gypaètes barbus pourront digérer, grâce à des sécrétions stomacales particulièrement acides, et après les avoir cassés en les emportant en l'air et en les laissant tomber de haut au sol.

Dans les sociétés humaines, aspects socio-culturels

Toutes les sociétés semblent avoir éprouvé le besoin de rituels après la mort.

  • Selon, les lieux, les époques, les circonstances et la position sociale du mort, le cadavre est lavé, décoré, peint, embaumé, enterré (parfois dans une position particulière), incinéré, jeté à la mer...
  • Dans le jaïnisme, en Inde, il est interdit de toucher les cadavres.
  • Dans les sociétés occidentales, quand il n'y a dépôt du corps dans des cimetières souterrains de type catacombe, ou incinération (on parle plutôt de crémation pour les cadavres), c'est la tâche du fossoyeur de creuser une tombe pour ensevelir le corps des défunts dans un cimetière. (voir aussi : Catacombes de Rome).
  • Certaines sociétés laissaient ou offraient les cadavres des membres de la tribu aux vautours ou à d'autres nécrophages).
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