Les vagues scélérates sont des vagues océaniques très hautes, soudaines et considérées comme très rares.
Jusqu'au début du XXe siècle, les vagues scélérates semblaient appartenir au folklore maritime — jusqu'à ce qu'un certain nombre de témoignages de rencontre de ces vagues par de gros navires modernes, ainsi que des mesures océanographiques, convainquent les scientifiques de la réalité et de la fréquence du phénomène.
Contrairement aux vagues de tsunami qui sont des flux de grande longueur d'onde et qui ne s'élèvent qu'à l'approche des côtes, les vagues scélérates sont des vagues solitaires, de même longueur d'onde que leur voisines, mais au profil beaucoup plus abrupt que celui des autres vagues et dont la hauteur du creux à la crête est de 2,5 fois la hauteur des vagues moyennes. Elles sont souvent décrites comme un mur d'eau qui vient heurter le navire.
Elles peuvent atteindre des hauteurs de plus de 30 mètres.
Au moins cinq accidents récents en attestent :
Si la rencontre des grandes vagues des latitudes australes et de courants contraires, comme dans la zone du courant des Aiguilles, le long de la côte est de l'Afrique du Sud, peut en partie en expliquer leur présence, par la théorie dite current focusing, les observations à l'aide des radars des satellites ERS-1 et ERS-2, de l'ESA, ont permis aux scientifiques du projet Maxwave d'en repérer à travers toutes les mers du monde. Donc, dans certains cas, la remontée du plancher océanique ou les phénomènes de diffraction et d'interférences provoqués par le relief côtier, ou encore les courants, expliqueraient l'apparition de ces vagues par simple addition.
Cependant, leur fréquence contrarie les modèles généralements admis, et leur existence en plein océan conforterait l'hypothèse d'une possibilité de comportement non linéaire de propagation des vagues : ceci ferait que, dans un train de houle, la vague scélérate apparaîtrait, absorberait l'énergie contenue dans ses deux voisines, puis s'atténuerait.
Le terme employé en anglais est " focusing " et il serait peut être plus judicieux de parler en français de " paquet de vagues ", tout à fait analogue au paquet d'ondes de l'équation de Schrödinger, du fait que des équations identiques ont des solutions identiques — les phénomènes n'ayant que leurs équations de commun (autre exemple : la décharge d'un condensateur et la décroissance du nombre d'atomes radioactifs dans un échantillon ont les mêmes équations).
Aucune explication des conditions provoquant leur formation ne fait actuellement l'unanimité. Cependant, leur réalité est maintenant démontrée et n'est pas sans conséquence sur la sécurité maritime et la conception des grands navires marchands, notamment les minéraliers et les vraquiers qui coulent en quelques minutes.
Si un tanker (ou tout bateau long) rencontre une telle vague de face (ou par l'arrière), cela pose 2 problèmes :
Si la vague frappe le bateau par le côté, elle peut le faire chavirer.
L'immense majorité des marins au long cours ne verra jamais de vague scélérate de toute leur carrière, mais elles sont redoutées par tous car elles sont actuellement imprévisibles et meurtrières, d'où leur nom.
Le rendu de rogue wave par vague scélérate est un faux sens de première classe comme les réussissent si bien les logiciels de traduction automatique: rogue dans le cas présent signifie vagabond, chemineau, homme sans feu ni lieu. C'est donc une vague vagabonde, errante, allant à randon.