La Vélorution (jeu de mots mélant vélo et révolution) est un mouvement dont le but est de promouvoir l'utilisation des moyens de transports personnels non polluants (bicyclette, patin à roulettes, skateboard). Tous les derniers vendredis du mois dans la plupart des pays (et tous les premiers samedis du mois en France), ces véhicules viennent en masse sur la route (d'où le nom anglais Critical Mass) afin de se réapproprier la route, le temps d'une manifestation au moins.
En France, une association Vélorution a été créée pour défendre les droits des cyclistes, à Paris, tandis qu'à Toulouse une autre association propose une vision globale de ce que pourrait être des transports écologiquement soutenables (défense des cyclistes ; aide et assistance à tous les mono, bi et multi-cyclistes ; éradication des véhicules dangereux et carburants toxiques ; redéploiement des transports publics gratuits).
La première Vélorution en France a été organisée au début des années 70 par les Amis de la Terre à Paris contre un projet d'autoroute qui devait longer la Seine et traverser la capitale d'est en ouest. La manifestation réunit plus de 10 000 cyclistes. Tout au long des années 70, ce terme va être repris pour des actions cyclistes. La revue écologiste Silence en fait son titre de une en mars 1983.
Mais, la paternité du terme revient à Mouna Aguigui, André Dupont de son vrai nom, qui fait sa campagne à l'élection présidentielle de 1974, à bicyclette, "Je suis un cyclodidacte, la vélorution est en marche".
Aux Etats-Unis, en 1992 à San Francisco 52 personnes participent à une critical mass Masse critique. L'idée est alors reprise de faire des manifestations à date régulière jusqu'à atteindre une masse critique suffisante pour peser politiquement.
Par la suite, de nombreuses personnes rejoignent le mouvement. On estime qu'il y aurait des vélorutions dans plus de 325 villes[1].
Pour Julos Beaucarne, écrivain et chanteur wallon, la révolution est également une vélorution. Le vélo est un élément important dans la réflexion de Julos, la "julosophie". La révolution passera par le vélo, camarade !, parce que le vélo apparaît comme un instrument parfait, le plus parfait après l'homme.
Citation extraite du recueil de poèmes Julos écrit pour vous, Editions Duculot, 1975 :
La révolution passera par le vélo camarade, Ah la bicyclette !
Elle te permet d'aller cinq fois plus vite que le piéton,
Tu dépenses cinq fois moins d'énergie et tu vas cinq fois plus loin,
En vérité je te le dis camarade, la révolution passera par le vélo
S'coup ci ça va daller,
el vi monde va squetter,
tertous tertous inchenne
No Dallons l'fait petter.
Traduction des 4 dernières lignes écrites en wallon : cette fois-ci ça va aller, le vieux monde va se briser, tout le monde, tout le monde ensemble, nous allons le faire changer.
Les objectifs de la Vélorution sont nombreux et non définis clairement, de par sa constitution. Chaque collectif décide des valeurs et des objectifs à faire passer par ces manifestations. Cependant, plusieurs objectifs se détachent, notamment une plus grande place et une meilleure reconnaissance des vélos, et plus généralement une bataille contre le monopole des véhicules individuels motorisés, les voitures, scooter et motos. Vélorution reprend des revendications communes avec le cyclisme urbain : code de la rue, re-aménagement de l'espace, prise en compte du vélo à tous les niveaux, local, régional et national. Vélorution s'attaque en plus à des symboles forts : le Lisbonne-Dakar ( ex Paris Dakar, véritable apologie de la voiture ), le salon de l'auto, de la moto, la sur-consommation. Vélorution participe à des luttes communes pour les écoquartiers à Paris, pour le climat, pour le réseau vert à Paris. Néanmoins ce n'est qu'à Toulouse que le collectif réclame l'arrêt des aménagements dits "cyclables", du fait de leur dangerosité extrême pour les cyclistes.
Le mouvement vélorution existe dans plusieurs villes de France, à Angers, Avignon, Bordeaux, Brest, Cherbourg, Grenoble, Lille, Lyon, Montpellier, Nancy, Nantes, Paris, Rennes, Rouen, Saint-Etienne, Strasbourg, Toulouse, Tours et Vannes. Chaque collectif est autonome, et accessible depuis le site velorution.
Le mouvement vélorutionnaire de Lille a été relancé par Chiche!, et l'ADAV. Il est maintenant organisé par le "Collectif Vélorution", qui regroupe des individus et des associations et se réunit au Café Citoyen. La Vélorution se tient le 1er samedi du mois, départ Grand'Place de Lille, à 14h.
Le mouvement vélorutionnaire de Cherbourg a donné lieu à la création d'une association adhérente au réseau Fubicy afin de tenter d'allier l'énergie des mouvements spontanés vélorutionnaires au travail de longue haleine de la Fubicy (travail sur le code de la rue par exemple).
Chaque premier samedi du mois, à 15h, les vélorutionnaires angevins se rejoignent par une pure coïncidence sur la place du Ralliement. Ils décident ensuite de parcourir les rues angevines une petite heure.
Le collectif Placeovélo organise une masse critique chaque dernier vendredi du mois (départ 18.00 Porte de Namur)