Jodel - Définition

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Jodel D140C Mousquetaire de 1965
Jodel D140C Mousquetaire de 1965

Les Jodel sont des avions de tourisme monomoteurs français. Le nom Jodel vient de deux hommes : Édouard Joly, pilote, constructeur amateur, agriculteur de son état, Jo, et son gendre, Jean Délémontez, mécanicien avion, ingénieur autodidacte, del.

Jean Délémontez commence à concevoir sérieusement des avions en 1941 (le D1, etc.) lorsqu'il est à l'Atelier industriel de l'aéronautique (AIA) à Blagnac, comme passe-temps, en plus de son travail. En 1942, Jean va s'installer chez Édouard Joly, pour officiellement maintenir les machines agricoles. Les deux hommes se connaissent d'avant la guerre, Édouard avait construit un Pou du ciel d'Henri Mignet (le HM-14), Jean était venu le voir à Beaune, ils avaient alors sympathisé. Durant cette période, Jean travaille peu sur les tracteurs, mais beaucoup sur ses projets.

La société Jodel

En 1946, ils créent tous les deux la société des avions Jodel. Le but est l'étude, la construction et la réparation de matériel aérien. Ils vont tout de suite avoir du travail avec la réparation des planeurs du Service de l'aviation légère et sportive (SALS, ancêtre du SFACT actuel).

Un bébé chez les " Jodel "

En 1947, en plus de leur travail normal, Jean conçoit son neuvième projet. Ils se lancent dans la construction de leur premier avion qui sera donc le D9, le fameux " bébé Jodel ". C'est un monomoteur en bois et toile, monoplace à cockpit ouvert avec déjà les ailes caractéristiques de tous les Jodel, une partie centrale rectangulaire et le bout des ailes trapézoïdal qui remonte avec un fort dièdre. Le moteur sera le Poinsard de 25 cv récupéré sur le Pou du ciel d'Édouard. Il effectuera ses premiers vols, en janvier 1948.

Alors qu'ils ne l'ont construit que pour leur plaisir, ne pensant en réaliser qu'un seul exemplaire, ce petit avion va connaître un succès fort inattendu pour ses concepteurs. L'avion est robuste, de fabrication aisée et assurant de bonnes performances. Des demandes de constructeurs amateurs ne tardèrent pas à arriver. Le gouvernement français s'y intéressa également.

Ce petit avion hors du commun est devenu une référence. Il va être décliné en une impressionnante série de biplace, quadriplace, etc. construit par différentes entreprises et même par des amateurs directement sur plan. Le nombre d'avions dérivés construit serait d'environ 7 000.

Le D11

En 1950 arrive la " première vraie " production de la société sera un biplace dérivé du D9, le D11 pour répondre à une demande du gouvernement qui recherche un avion d'apprentissage pour les aéro-clubs. Le D11, comme le D9, va également être un succès, plus particulièrement ses différentes versions, le D112 avec un moteur Continental C65 de 65 cv, le D117 de 90 cv produit par la Société aéronautique normande (SAN) à Bernay, le D119 de 90 cv construit par des amateurs et le D120 également de 90 cv, produit lui par les Avions Wassmer à Issoire. Beaucoup de ces avions volent encore aujourd'hui (2004).

Comme on le voit, la société Jodel ne construit pas elle-même les avions. Elle vend des licences de production à d'autres sociétés ou directement les liasses de plans à des constructeurs amateurs.

Et le D10 ?

En 1957, Jean Delemontez travaille avec Pierre Robin et sa société Centre Est aéronautique (CEA) qui s'appellera plus tard Avions Robin (et aujourd'hui APEX Aviation), sur un avion basé sur le D10, un tri-quadriplace, qui ne sera en fait jamais construit tel quel. Cela va donner la série des DR100, précurseurs des DR200, DR300 et enfin DR400 qui sont toujours produits à l'heure actuelle (2004).

Dans cette première série, on va avoir :

  • le DR100 avec le moteur Continental C90 de 90 cv
  • le DR1050 avec le moteur Rolls-Royce ou Continental O-200 de 100 cv tous deux, qui s'appellera " Sicile " pour ceux construit par le CEA, et " Ambassadeur " pour ceux de la SAN. Le DR1050M de la SAN s'appellera lui " Excellence "
  • le DR1051 avec le moteur Potez 4E20 de 105 cv

Le nom " Sicile " vient de la course de 1964 en Sicile que l'avion piloté par Pierre Robin a brillamment gagné avec une vitesse moyenne de 260 km/h (avec un moteur de 105 cv !).

Après c'est le D140 !

Le D12 était une légère modification du D11 qui donnera le D120 dont on a déjà parlé. Le D13 ne verra pas le jour. En 1958, c'est donc le D14 qui va voir le jour et qui donnera le D140 " Mousquetaire ". Équipé d'un moteur de 180 cv, c'est un 4/5 places, qui peut emmener une charge utile (les passagers, bagages et essence) égale à sa masse à vide, ce qui est très rare sur les monomoteurs. Cet avion puissant va être rapidement adopté par les pilotes de montagne où il fait merveille encore aujourd'hui.

D150 " Mascaret "

En 1962, le D11 se fait vieux, Jean conçoit donc un biplace, avec un moteur Continental O-200A de 100 cv. Il récupère l'aile du DR100. Sa vitesse de croisière est de 200 km/h et il peut emporter en plus de 2 personnes et des pleins, 60 kg de bagages. Le D150 se trouve surtout au Royaume-Uni.

D160

Le D160 était un projet ambitieux : un 6 places, moteur Lycoming de 235 cv, éventuellement avec train rentrant. Mais le patron de la SAN qui devait assurer la production étant décédé, l'avion ne sera jamais produit.

D18, D19, etc.

En parallèle des appareils construits industriellement, Jean conçoit des avions pour la construction amateur uniquement. Il ne vend que les plans, le constructeur se procurant les matériaux de son côté ou en achetant des " kits " notamment auprès de la Société aéronautique bourguignonne (SAB) tenu par son ex-gendre.

Les D18 à train classique et D19 à train tricycle sont des extrapolations du D9, motorisés par un moteur d'automobile Volkswagen mis aux normes aviation.

Édouard décédé en 1982, Jean pourrait bénéficier d'une juste retraite. Mais non, après une pause, il conçoit encore en 1997 le D20, un " DR400 " biplace, motorisé par un JPX de 85 cv ou un ROTAX de 80 ou 100 cv. Une version ULM suivra en 2000.

Poussé par Jacques Vion, il va encore reprendre la planche à dessin, pour adapter un de ses avions à la motorisation diesel. Ce sera le Delvion, conçu à partir d'un DR-300 quadriplace.

Au total, entre Jodel et Robin, ce sont plus de 7 000 avions qui ont été construits en plus de 50 ans.

La société des avions Jodel commercialise les plans des Jodel D185 et D195 qui sont la version ULM des avions Jodel D18 et D19. La modification la plus importante pour pouvoir être classé ULM a porté sur la mise en place de grands volets de courbure (24 cm) qui permettent d'obtenir une vitesse mini inférieure à 65 Km/h. Le fuselage a été élargi au niveau du dossier du siège sinon le reste de l'appareil est identique au D18 ou D19.

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