Vitruve - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs est disponible ici.

Vitruve (Marcus Vitruvius Pollio) est un architecte romain qui vécut au Ier siècle av. J.-C. (on ne connaît pas avec précision la période à laquelle il aurait vécu, on évalue sa naissance aux alentours de 90 avant Jésus-Christ et celle de sa mort aux alentours de 20 avant Jésus-Christ [1]).

Après avoir été soldat en Gaule, en Espagne et en Grèce, constructeur de machines de guerre[2], il devient architecte à Rome. Il nous dit de lui-même qu'il n'est pas grand, et se plaint des affres de l'âge[3]. Sa prose, à la fois technique et imagée, comporte essentiellement des phrases courtes, et son vocabulaire paraît avoir été celui des artisans. Vitruve fut à la fois vulgarisateur et compilateur de sorte qu'on lui attribue l'invention du module quinaire dans la construction des aqueducs ; cependant il n'est que le dépositaire d'une tradition déjà ancienne[4].

De Architectura

Il est l'auteur d'un célèbre traité d'architecture, De Architectura (en français Au sujet de l'Architecture), probablement écrit à la fin de sa vie, et qu'il dédie à l'empereur Auguste. Ce livre se présente comme une encyclopédie des techniques de l'Antiquité romaine, et fait l'éloge à son dédicataire de la fonction d'architectus, intermédiaire entre celle de l'architecte grec et de l'ingénieur militaire romain ; éloge fort nécessaire, puisqu'il semble qu'à Rome, ce métier n'était pas beaucoup mieux considéré que celui de simple artisan. Or, selon Vitruve, l'architecture est science qui s'acquiert par la pratique et la théorie. L'architecte doit avoir de nombreuses connaissances en géométrie, en dessin, en histoire, en mathématiques, en optique.

C'est le seul écrit d'architecture qui nous soit parvenu de l'Antiquité, et les architectes de la Renaissance comme les Italiens Sebastiano Serlio et Palladio s'en inspirèrent beaucoup, jusqu'à l'architecture classique et baroque, où Claude Perrault (1613-1688) commence à remettre en question l'interpétation de ses principes.

Le Moyen-Âge a connu Vitruve, mais, malgré l'existence de quelques manuscrits, souvent de façon indirecte : ainsi l'épisode d'Archimède et la couronne du roi Hiéron nous est-elle connue par Vitruve. C'est à l'érudit Leone Battista Alberti que l'on doit le regain de faveur du De Architectura, dans les années 1420. Pour établir le texte de la première édition imprimée (Rome, 1486, impr. G. Herolt, 2 volumes in-folio), Sulpizio da Veroli dut collationner plusieurs manuscrits puisqu'aucun ne comportait le texte complet, mais s'appuya essentiellement sur le manuscrit de l'Escurial (daté du XIe siècle).

En France, G. Philandrier est l'auteur de la première édition critique du texte latin (Lyon, 1552, impr. Jean de Tournes).

Sommaire

  • Livre 1 : organisation urbaine, architecture en général, compétences de l'architecte.
  • Livre 2 : matériaux de construction.
  • Livre 3 : temples et ordres architecturaux.
  • Livre 4 : suite du livre 3.
  • Livre 5 : bâtiments civils.
  • Livre 6 : architecture domestique.
  • Livre 7 : parements et décoration.
  • Livre 8 : adduction en eau.
  • Livre 9 : sciences influençant l'architecture - géométrie, astronomie, etc.
  • Livre 10 : utilisation et construction de machines.

Vitruve est l’auteur du seul traité complet d’architecture qui ait échappé au naufrage de la littérature technique grecque et latine. Cette circonstance explique le contraste entre l’extraordinaire importance accordée à son œuvre, depuis le temps de Charlemagne jusqu’à celui de Viollet-le-Duc, et la modestie de sa situation historique réelle. On ne saurait donc prendre pour un signe d’excellence un isolement qui n’est dû, en grande partie, qu’aux lacunes de la tradition. Mais on ne doit pas céder pour autant à la tentation de refuser toute crédibilité à un praticien qui, certes, n’a pas joué le rôle d’initiateur et de codificateur que d’aucuns voulurent lui reconnaître, mais qui a eu le mérite de réunir en un tout cohérent le vaste trésor d’expériences et de connaissances, accumulé avant lui par les bâtisseurs hellénistiques. C’est dire que l’analyse du contenu de De architectura est inséparable d’une exacte localisation de son auteur dans l’univers culturel et technique de son temps, et d’une réflexion méthodologique sur les règles d’un " genre ", le traité théorique, plus contraignantes qu’on ne l’a cru souvent.

Traductions

Le texte est d'abord traduit en italien : éditions de Mauro et Cesariano (Côme, 1521), de F.L. Durantino (Venise, 1524), de G.B. Caporali (Pérouse, 1535).

Il existe plusieurs traductions en français :

  • en 1547 par Jean Martin (illustrations de Jean Goujon)
  • en 1673, par Claude Perrault " Traduction des dix livres d'architecture de Vitruve ", éd. J.-B. Coignard, Paris
  • en 1847, par Ch.-L. de Maufras " L'Architecture de Vitruve " (1847), éd. Panckoucke, 2 vol. in-8°, Paris.

L'édition des Universités de France (coll. Budé) est en cours depuis seulement quelques années, mais les livres VIII et X sont disponibles.

Page générée en 0.052 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise