La théorie de la relativité (restreinte, puis générale) postulée par Einstein amène à considérer les trois coordonnées d'espace (par exemple hauteur, largeur, profondeur) et le temps comme formant un tout indissociable.
La description et les calculs sur cet ensemble (baptisé depuis espace-temps) ont amené Einstein à prolonger la notion de vecteur newtonien classique (formé de trois coordonnées d'espace, tel le vecteur vitesse d'un point matériel) pour créer un nouvel objet mathématique, le quadrivecteur.
Un quadrivecteur correspond donc à l'ensemble de non pas trois mais quatre composante, la composante supplémentaire étant associée à la coordonnée de temps t. Pour des raisons dimensionnelles, on utilise parfois à sa place la coordonnée, éeventuellement notée x0 égale au produit de la coordonnée de temps par la vitesse de la lumière, c t. Selon les cas, le temps apparaît soit en premier (comme le suggère la notation x0), soit en dernier. La raison d'être des quadrivecteur est tout d'abord de décrire comment se transforme l'ensemble des coordonnées x, y, z et t (ou c t) lors d'un changement de référentiel. Ces changements sont appelés transformation de Lorentz en relativité restreinte.
Par extension, il apparaît qu'un grand nombre de quantités peuvent être vues comme se transformant comme les quatre coordonnées d'espace-temps. De tels objets sont également des quadrivecteurs. Les composantes spatiales des quadrivecteurs correspondent toujours à un vecteur tridimensionnel en mécanique classique. La signification physique de la quatrième composante des quadrivecteurs est par contre moins immédiate, quoique toujours en rapport avec l'objet considéré.
Un quadrivecteur peut exister sous deux formes, dites covariante et contravariante. La distinction entre ces deux formes se fait à l'aide de la position des indices des composantes de quadrivecteurs.
Quand les indices sont notés en exposant, on parle d'indices covariants. Quand il sont notés en bas, on parle d'indices contravariants. Par exemple, pour un vecteur V :
Les coordonnées x, y, z et t sont des quantités covariantes. On les note ainsi sous la forme
Il est possible de passer de la forme covariante à la forme contravariante des composantes d'un vecteur à l'aide d'une opération qui peut formellement s'assimiler à une multiplication matricielle, à l'aide d'une matrice symétrique en général notée ηab. On a ainsi, pour tout vecteur
Va = | ∑ | ηabVb |
b |
. Dans ce genre de sommation, il est de coutume d'omettre le signe somme, celle-ci étant implicite chaque fois qu'un inidie apparaît simultanément en haut et en bas dans une formule. L'équation précédente se note ainsi
La transformation inverse se fait à l'aide de la matrice inverse, notée avec des indices en haut,
On a ainsi
La matrice η est appelée métrique de Minkowski. Sa forme matricielle est
La quantité X vaut c (la vitesse de la lumière) ou 1 selon que la coordonnée temporelle a été prise égale à t ou c t. Le signe de η est indéterminé, et dépend d'une convention arbitraire, appelée convention de signe de la métrique.
En règle générale, un quadrivecteur est défini de façon non ambiguë par sa forme covariante ou contravariante, l'autre forme étant déduite par l'action de la matrice η.
La matrice η permet de calculer la norme d'un quadrivecteur, ou plus généralement le produit scalaire entre deux vecteur. On a ainsi