Chat de Schrödinger - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs est disponible ici.

L'expérience du chat de Schrödinger fut imaginée en 1935 par le physicien Erwin Schrödinger, afin de mettre en évidence des lacunes supposées de l'interprétation de Copenhague de la physique quantique, et particulièrement mettre en évidence le problème de la mesure.

Une illustration de l'expérience dite du chat de Schrödinger
Une illustration de l'expérience dite du chat de Schrödinger (L'expérience du chat de Schrödinger fut imaginée en 1935 par le physicien Erwin...)

La mécanique quantique (La mécanique quantique est la branche de la physique qui a pour but d'étudier et de...) est relativement difficile à concevoir car sa description du monde (Le mot monde peut désigner :) repose sur des amplitudes de probabilité (La probabilité (du latin probabilitas) est une évaluation du caractère probable d'un...) (fonctions d'onde). Ces fonctions d'ondes peuvent se trouver en combinaison linéaire (En mathématiques, les combinaisons linéaires sont un concept central de l'algèbre...), donnant lieu à des " états superposés ". Cependant, lors d'une opération dite de " mesure " l'objet (De manière générale, le mot objet (du latin objectum, 1361) désigne une entité définie dans...) quantique sera trouvé dans un état déterminé ; la fonction d'onde (Une onde est la propagation d'une perturbation produisant sur son passage une variation réversible...) donne les probabilités de trouver l'objet dans tel ou tel état.

C'est la mesure qui perturbe le système et le fait bifurquer d'un état quantique superposé (atome à la fois intact et désintégré par exemple… mais avec une probabilité de désintégration dans un intervalle de temps (Le temps est un concept développé par l'être humain pour appréhender le...) donné qui, elle, est parfaitement déterminée) vers un état mesuré. Cet état ne préexiste pas à la mesure : c'est la mesure qui semble le faire advenir.

Toutefois, la notion de mesure ou de bifurcation n'apparaît pas explicitement ni même indirectement dans le formalisme quantique, et les tentatives d'en faire surgir cette notion se heurtent à d'extrêmes difficultés. En conséquence, certains physiciens n'accordent aucune réalité physique (La physique (du grec φυσις, la nature) est étymologiquement la...) au concept de mesure ou d'observation (L’observation est l’action de suivi attentif des phénomènes, sans volonté de les...). Pour eux, les états superposés ne s'effondrent (ou ne " bifurquent ") pas, et l'état mesuré n'existe pas réellement (voir par exemple : Hugh Everett).

C'est pour faire apparaître le caractère paradoxal de cette position et pour poser de manière frappante le problème, que Schrödinger a imaginé cette expérience de pensée.

" L'expérience "

Erwin Schrödinger (Erwin Rudolf Josef Alexander Schrödinger (12 août 1887 à Vienne - 4 janvier 1961)...) a donc imaginé une expérience dans laquelle un chat (Le chat domestique (Felis silvestris catus) est un mammifère carnivore de la famille des...) est enfermé dans une boîte fermée avec un dispositif qui tue l'animal (Un animal (du latin animus, esprit, ou principe vital) est, selon la classification classique, un...) dès qu'il détecte la désintégration d'un atome (Un atome (du grec ατομος, atomos, « que l'on ne peut...) d'un corps radioactif (par exemple : un détecteur (Un détecteur est un dispositif technique (instrument, substance, matière) qui change...) de radioactivité (La radioactivité, phénomène qui fut découvert en 1896 par Henri Becquerel sur...) type Geiger, relié à un interrupteur (Un interrupteur (dérivé de rupture) est un dispositif ou organe, physique ou virtuel, permettant...) provoquant la chute d'un marteau (marteau peut faire référence à :) cassant une fiole de poison (Les poisons sont, en biologie, des substances qui provoquent des blessures, des maladies ou la mort...) gazeux).

Si les probabilités indiquent qu'une désintégration a une chance sur deux d'avoir eu lieu au bout d'une minute ( Forme première d'un document : Droit : une minute est l'original d'un acte. ...), la mécanique (Dans le langage courant, la mécanique est le domaine des machines, moteurs, véhicules, organes...) quantique indique que, tant que l'observation (L’observation est l’action de suivi attentif des phénomènes, sans volonté de les...) n'est pas faite, l'atome (Un atome (grec ancien ἄτομος [atomos], « que...) est simultanément dans deux états (intact/désintégré). Or le mécanisme imaginé par Erwin Schrödinger lie l'état du chat (mort ou vivant) à l'état des particules radioactives, de sorte que le chat serait simultanément dans deux états (l'état mort et l'état vivant), jusqu'à ce que l'ouverture de la boîte (l'observation) déclenche le choix entre les deux états. Du coup, on ne peut absolument pas dire si le chat est mort ou non au bout d'une minute.

La difficulté principale tient donc dans le fait que si l'on est généralement prêt à accepter ce genre de situation (En géographie, la situation est un concept spatial permettant la localisation relative d'un...) pour une particule, l'esprit refuse d'accepter facilement une situation qui semble aussi peu naturelle quand il s'agit d'un objet plus familier comme un chat.

Pourquoi le chat de Schrödinger ?

Cette expérience n'a jamais été réalisée, car :

  • les conditions techniques pour préserver l'état superposé du chat sont très difficiles
  • et même si ces conditions sont atteintes, il s'agit d'une pure expérience de pensée, non réalisable même en principe. En effet, on ne pourra jamais mettre en évidence directement, ou mesurer, que le chat est à la fois mort et vivant car le fait d'essayer de connaître son état provoquera nécessairement l'effondrement de la fonction d'onde (Une onde est la propagation d'une perturbation produisant sur son passage une variation...).

En fait, le but est surtout de marquer les esprits : si la théorie (Le mot théorie vient du mot grec theorein, qui signifie « contempler, observer,...) quantique autorise à un chat d'être à la fois mort et vivant, c'est ou bien qu'elle est erronée, ou bien qu'il va falloir reconsidérer tous nos préjugés.

Schrödinger lui-même a imaginé cette expérience pour réfuter l'interprétation de Copenhague de la mécanique quantique, qui conduisait à un chat à la fois mort et vivant. Einstein avait fait la même expérience de pensée avec un baril de poudre (La poudre est un état fractionné de la matière. Il s'agit d'un solide présent...). Schrödinger et Einstein pensaient que la possibilité du chat mort-vivant démontrait que l'interprétation de la fonction d'onde par Max Born (Max Born (11 décembre 1882 à Breslau, Empire allemand -...) était incomplète. Nous verrons dans la partie " quelle solution ? " que cette situation souligne bien l'étrangeté de la mécanique quantique, mais ne la réfute pas.

Il est évident que le fait que l'interprétation orthodoxe de la physique quantique (La physique quantique est l'appellation générale d'un ensemble de théories physiques...) mène à un chat à la fois mort et vivant montre que la mécanique quantique obéit à des lois souvent contraires à notre intuition. Pire, on se rend compte que la question n'est pas " comment est-ce possible dans le monde quantique ? " mais " comment est-ce impossible dans le monde réel ? ".

Anecdotiquement, on peut aussi se demander (c'est ce que fait Étienne Klein dans Il était sept fois la révolution) d'où vient le choix du chat pour cette expérience de pensée. Sciences et Avenir, dans un numéro hors-série consacré au chat de Schrödinger, propose l'hypothèse d'une référence de la part de Schrödinger au chat du Cheshire.

Est-il exact de dire que le chat est mort et vivant ?

L'affirmation " Le chat est mort et vivant " est effectivement déroutante, et provoque souvent des blagues sur le " chat mort-vivant ". Notre intuition nous dit que les phrases " le chat est mort " et " le chat est vivant " sont chacune la négation de l'autre. En fait, il existe une troisième possibilité : le chat peut être dans un état de superposition (En mécanique quantique, le principe de superposition stipule qu'un même état quantique peut...), dans lequel il cumule plusieurs états classiques incompatibles. Il n'y a pas de problème logique (La logique (du grec logikê, dérivé de logos (λόγος),...) (le principe du tiers exclu n'est pas remis en cause), c'est juste qu'un objet quantique peut avoir des propriétés contredisant notre expérience quotidienne.

Pour éviter les abus de langage sur le " chat mort-vivant ", on peut préfèrer dire que le chat est dans un état où les catégorisations habituelles (ici la vie (La vie est le nom donné :) ou la mort) perdent leur sens (SENS (Strategies for Engineered Negligible Senescence) est un projet scientifique qui a pour but...).

Mais on peut, comme Einstein, refuser d'admettre que le chat n'ait pas d'état défini (En thermodynamique on appelle état défini d'un système, un état caractérisé par un petit...) tant qu'on n'opère pas d'observation, et supposer que si on voit le chat vivant, il l'a été depuis son enfermement. Einstein anticipa sur l'objection de Niels Bohr (Niels Henrik David Bohr (7 octobre 1885 à Copenhague, Danemark -...) " Le mystique positiviste va rétorquer qu'on ne peut spéculer sur l'état du chat tant qu'on ne regarde pas sous prétexte que cela ne serait pas scientifique ".

Même en admettant que l'état du chat découle directement de celui de la particule, d'un point (Graphie) de vue (La vue est le sens qui permet d'observer et d'analyser l'environnement par la réception et...) sémantique, dire que le chat est mort et vivant n'est pas tout (Le tout compris comme ensemble de ce qui existe est souvent interprété comme le monde ou...) à fait légitime : il est plus précisément \frac{1}{\sqrt(lien){2}} \cdot (\left| mort \right\rangle + \left| vivant \right\rangle), si on emploie la notation bra-ket de Paul Dirac (Paul Adrien Maurice Dirac (8 août 1902 à Bristol, Angleterre - 20 octobre 1984 à...). Et encore, les coefficients devant les vecteurs " mort " et " vivant " pourraient être des nombres complexes. Le " et " du langage courant n'a pas vraiment de sens dans cette situation, le " et " logique serait à redéfinir. La question n'est pas exclusive à la physique quantique : dans le cas du coefficient (En mathématiques un coefficient est un facteur multiplicatif qui dépend d'un certain...) \frac{1}{\sqrt(lien){2}}, demander si le chat est vivant et s'il est mort est équivalent à demander si à 1h30 la petite aiguille d'une horloge est horizontale et si elle est verticale.

Comment est-il possible d'être dans plusieurs états à la fois ?

C'est justement l'équation de Schrödinger (L'équation de Schrödinger, conçue par le physicien autrichien Erwin Schrödinger en 1925, est...) qui autorise ces superpositions : cette équation (En mathématiques, une équation est une égalité qui lie différentes quantités, généralement...), régissant les états possibles d'une particule étudiée dans le cadre de la physique quantique, est linéaire, ce qui entraîne que pour deux états possibles d'une particule, la combinaison (Une combinaison peut être :) de ces deux états est également un état possible. L'observation provoque en revanche la réduction à un seul état.

Si l'on parvient à provoquer une dépendance directe entre l'état d'une particule et la vie du chat, on devrait pouvoir mettre le chat dans un état superposé, mort et vivant, jusqu'à l'observation, qui le réduira à un seul état.

Quelle solution ?

Différentes options proposent de résoudre ce paradoxe :

Théorie de la décohérence

Les théoriciens quantiques traditionnels affirment que l'état de superposition ne peut être maintenu qu'en l'absence d'interactions avec l'environnement (L'environnement est tout ce qui nous entoure. C'est l'ensemble des éléments naturels et...) qui " déclenche " le choix entre les deux états (mort ou vivant). C'est la théorie de la décohérence. La rupture n'est pas provoquée par une action " consciente ", que nous interprétons comme une " mesure ", mais par la première interaction (Une interaction est un échange d'information, d'affects ou d'énergie entre deux agents au sein...) physique, de sorte que la cohérence est rompue d'autant plus vite qu'il y a plus d'interactions. À l'échelle macroscopique, celui des milliards de milliards de particules, la rupture se produit donc pratiquement instantanément. Autrement dit, l'état de superposition ne peut être maintenu que pour des objets de très petite taille (quelques particules). La décohérence se produit indépendamment de la présence d'un observateur, ou même d'une mesure. Il n'y a donc pas de paradoxe (Un paradoxe est une proposition qui contient ou semble contenir une contradiction logique, ou un...) : le chat se situe dans un état déterminé bien avant que la boîte ne soit ouverte. Cette théorie est notamment défendue par les physiciens Roland Omnès, et le prix Nobel Murray Gell-Mann (Murray Gell-Mann (1929) est un physicien américain. Il est surtout connu pour ses travaux sur...).

Théorie de la décohérence avec paramètres cachés

Une variante de la théorie de la décohérence est défendue notamment par les physiciens Roger Penrose (Sir Roger Penrose (né à Colchester le 8 août 1931) est un physicien et...), Rimini (Rimini est une ville d’Italie, capitale de la province de Rimini, dans la région...), Ghirardi et Weber. Elle part de la constatation que la décohérence n'est démontrée à partir des lois quantiques que dans des cas précis, et en faisant des hypothèses simplificatrices et ayant une teneur arbitraire (histoires à " gros grains "). De plus, les lois quantiques étant fondamentalement linéaires, et la décohérence étant non linéaire par essence, obtenir la seconde ( Seconde est le féminin de l'adjectif second, qui vient immédiatement après le premier ou qui...) à partir des premières paraît hautement suspect aux yeux de ces physiciens. Les lois quantiques ne seraient donc pas capable à elles seules d'expliquer la décohérence. Ces auteurs introduisent donc des paramètres physiques supplémentaires dans les lois quantiques (action de la gravitation (La gravitation est le phénomène d'interaction physique qui cause l'attraction...) par exemple pour Penrose) pour expliquer la décohérence, qui se produit toujours indépendamment de la présence d'un observateur, ou même d'une mesure.

Cette théorie présente l'avantage par rapport à la précédente d'apporter une réponse claire et objective à la question " que se passe-t-il entre le niveau microscopique et le niveau macroscopique expliquant la décohérence ". L'inconvénient est que ces paramètres supplémentaires, bien que compatibles avec les expériences connues, ne correspondent à aucune théorie complète et bien établie à ce jour.

Approche positiviste

De nombreux physiciens positivistes, bien représentés par Werner Heisenberg (Werner Karl Heisenberg (5 décembre 1901 à Wurtzbourg, Allemagne -...) ou Stephen Hawking (Stephen W. Hawking, CH, CBE, FRS, FRSA, est un physicien théoricien et cosmologiste anglais,...), pensent que la fonction d'onde ne décrit pas la réalité en elle-même, mais uniquement ce que nous connaissons de celle-ci. Autrement dit, les lois quantiques ne sont utiles que pour calculer et prédire le résultat d'une expérience, mais pas pour décrire la réalité. Dans cette hypothèse, l'état superposé du chat n'est pas un état " réel " et il n'y a pas lieu de philosopher à son sujet (d'où la célèbre phrase de Stephen Hawking " Quand j'entends "chat de Schrödinger", je sors mon révolver "). De même, " l'effondrement de la fonction d'onde " n'a aucune réalité, et décrit simplement le changement de connaissance que nous avons du système. Le paradoxe, dans cette approche toujours assez répandue parmi les physiciens, est donc évacué.

Théorie des univers (L'Univers est l'ensemble de tout ce qui existe et les lois qui le régissent.) parallèles

La théorie des univers parallèles introduite par Everett prend le contre-pied de l'approche positiviste et stipule (En botanique, les stipules sont des pièces foliaires, au nombre de deux, en forme de feuilles...) que la fonction d'onde décrit la réalité, et toute la réalité. Cette approche permet de décrire séparément les deux états simultanés et leur donne une double réalité qui semblait avoir disparu, dissoute dans le paradoxe (plus exactement deux réalités dans deux univers complètement (Le complètement ou complètement automatique, ou encore par anglicisme complétion ou...) parallèles - et sans doute incapables de communiquer l'un avec l'autre une fois totalement séparés). Il convient de noter que cette théorie ne se prononce pas sur la question de savoir s'il y a duplication de la réalité (many-worlds) ou duplication au contraire des observateurs de cette même réalité (many-minds), puisqu'elles ne présentent pas de différence fonctionnelle (En mathématiques, le terme fonctionnelle se réfère à certaines fonctions....).
De manière surprenante, cette théorie emporte l'adhésion de nombreux physiciens, non convaincus par la théorie de la décohérence, non positivistes, et pensant que les lois quantiques sont exactes et complètes.

Reformulation radicale de la théorie quantique

Le paradoxe du chat prend sa source dans la formulation (La formulation est une activité industrielle consistant à fabriquer des produits...) même des lois quantiques. Si une théorie alternative, formulée différemment, peut être établie, alors le paradoxe disparaît de lui-même. C'est le cas pour la théorie de David Bohm, inspirée des idées de Louis de Broglie (Louis Victor de Broglie, prince, puis duc de Broglie (15 août 1892 à Dieppe,...), qui reproduit tous les phénomènes connus de la physique quantique dans une approche réaliste, à variables cachées (non locales). Dans cette théorie, il n'existe ni superposition des particules, ni effondrement de la fonction d'onde, et donc le paradoxe du Chat est considéré de ce point de vue comme un artefact (Un artéfact ou artefact est un effet (lat. factum) artificiel (lat. ars, artis ). Le terme...) d'une théorie mal formulée. Bien que la théorie de Bohm réussisse à reproduire tous les phénomènes quantiques connus et qu'aucun défaut objectif de cette théorie n'ai été mis en évidence, elle est assez peu reconnue par la communauté des physiciens. Elle est pourtant considérée par celle-ci comme un exemple intéressant, et même un paradigme d'une théorie à variables cachées non locales.

Théorie de l'influence de la conscience

Un prix Nobel de physique (Le prix Nobel de physique est une récompense gérée par la Fondation Nobel, selon les...) 1963, Eugene Wigner (Eugene Paul Wigner (17 novembre 1902 - 1er janvier 1995) est physicien...), soutient la thèse (Une thèse (du nom grec thesis, se traduisant par « action de poser ») est...) de l'interaction de la conscience, dans la décohérence (cessation de la superposition d'état). Dans cette interprétation, ce ne serait pas une mesure, ou des interactions physiques, mais la conscience de l'observateur qui " déciderait " finalement si le chat est mort ou vivant. En regardant par le hublot (Un hublot est une fenêtre de petite taille, généralement circulaire, percée...), l'œil (dans ce cas, c'est lui l'appareil de mesure) se met dans une superposition d'états :

    • D'un côté, un état A : " uranium désintégré, détecteur excité, marteau baissé, fiole cassée, chat mort ".
    • De l'autre, un état B : " uranium intact, détecteur non excité, marteau levé, fiole entière, chat vivant ".
    • Le nerf (En neuroanatomie, au sein du système nerveux , périphérique et central, un nerf...) optique (L'optique est la branche de la physique qui traite de la lumière, du rayonnement...) achemine au cerveau (Le cerveau est le principal organe du système nerveux central des animaux. Le cerveau traite...) une onde qui est aussi dans une superposition des états A et B, et les cellules réceptrices du cerveau suivent le mouvement. C'est alors que la conscience, brutalement, fait cesser le double jeu, obligeant la situation à passer (Le genre Passer a été créé par le zoologiste français Mathurin Jacques...) dans l'état A ou dans l'état B (mais attention : rien ne nous dit POURQUOI ce serait A ou B).

Comment ? Ça, Wigner ne le dit pas. Mais les conséquences de sa position sont importantes : la réalité matérielle du monde serait déterminée par notre conscience, et celle-ci est unique (deux observateurs humains doivent percevoir la même chose). Cette solution peut être vue comme une variante de la solution " avec variables cachées ", où le " paramètre supplémentaire " serait la conscience. Les avantages de cette solution sont les mêmes que la solution avec variables cachées, les inconvénients étant que - bien entendu - elle repose sur des notions non scientifiques (faute d'une définition (Une définition est un discours qui dit ce qu'est une chose ou ce que signifie un nom. D'où la...) scientifique (Un scientifique est une personne qui se consacre à l'étude d'une science ou des sciences et qui...) de la conscience).

Une variante intéressante rend le résultat plus spectaculaire encore : un appareil photo prend une image du chat au bout d'une heure (L’heure est une unité de mesure du temps. Le mot désigne aussi la grandeur...), puis la pièce contenant le chat est définitivement scellée (hublots fermés). La photographie ne serait quant à elle développée (En géométrie, la développée d'une courbe plane est le lieu de ses centres de...) qu'un an plus tard. Or, ce n'est qu'à ce moment-là qu'une conscience humaine tranchera entre la vie ou la mort du chat. Le signal ( Termes généraux Un signal est un message simplifié et généralement codé. Il existe...) nerveux remonterait-il le temps pour décider de la vie ou de la mort du chat ? Cela peut paraître absurde, mais l'Expérience de Marlan Scully (L’expérience de Marlan Scully[1] est une expérience de mécanique quantique qui constitue...) et le paradoxe EPR (Le paradoxe EPR, abréviation de paradoxe Einstein-Podolsky-Rosen, est une expérience de...) illustrent l'existence de rétroaction temporelles apparentes en physique quantique.

Et si le chat était un observateur ?

Dans la résolution du paradoxe du chat de Schrödinger, on considère que le chat n'a pas de conscience lui permettant de jouer le rôle d'observateur. On postule donc que l'expérience du chat de Schrödinger est équivalente à celle du baril de poudre d'Einstein. Mais des variantes ont été imaginées, impliquant un observateur au sein de l'expérience.

L'ami de Wigner

Dans cette variante imaginée par Eugene Wigner, un de ses amis observe le chat en permanence par un hublot. Cet ami aime les chats.

Donc la superposition d'états du chat mort/vivant conduirait à une superposition d'états de l'ami de Wigner triste/heureux, si l'on suppose qu'un observateur conscient peut également être mis dans un état superposé. La plupart des interprétations ci-dessus concluent au contraire que la superposition d'état serait brisée avant d'entraîner celle de l'ami de Wigner.

Le suicide (Le suicide (du latin suicidium, du verbe sui caedere « se massacrer...) quantique

Le suicide quantique propose qu'un être humain, capable de jouer le rôle d'observateur, prenne la place du chat. Cette situation pose problème aux interprétations faisant jouer un rôle à la conscience, car notre courageux volontaire ne peut avoir conscience par définition que d'être vivant (voir aussi Le cru et le cuit). Cela entraîne de nouvelles questions.

Contrairement au cas du chat (non-conscient), cette expérience conduirait à différents résultats selon les interprétations. Elle permettrait donc d'éliminer plusieurs interprétations si elle n'était pas irréalisable pour une multitude de raisons évidentes.

Interprétation de Wigner

L'interprétation de Wigner conduit à l'impossibilité de la mort de notre volontaire… qui doit donc interdire la désintégration de l'atome.

En effet, d'après Wigner, c'est la prise de conscience d'un état qui provoque, directement ou indirectement, l'effondrement de la fonction d'onde. La prise de conscience n'étant possible que dans le cas " vivant ", cela rend impossible l'effondrement de la fonction d'onde dans l'état " mort " (en tout cas tant qu'il n'y a pas un " ami " de Wigner pour prendre conscience de l'état de l'expérimentateur).

Que se passe-t-il quand la probabilité de désintégration devient très proche de 1 ? Jusqu'à quand les atomes accepteront-ils de ne pas se désintègrer parce qu'un humain ne peut avoir conscience de sa propre mort ?

Cas des Univers Multiples d'Everett

Le cas du " suicide quantique " a été, à l'origine, imaginé pour contrer cette interprétation.

Cette interprétation fait également jouer un rôle à la conscience, car elle stipule qu'à chaque observation la conscience se " scinde " en autant d'univers que d'observations physiquement possibles…

Dans cette interprétation, il y a toujours au moins un univers dans lequel l'expérimentateur est vivant (à moins que la probabilité de mourir soit de 100%). On pourrait dès lors se demander si la " conscience " ne bifurque pas systématiquement dans l'univers avec le résultat " vivant ", menant à une sorte d' " immortalité quantique " ; l'auteur et acteur (Un acteur est un artiste qui incarne un personnage dans un film, dans une pièce de théâtre, à...) Norbert Aboudharane a brodé autour (Autour est le nom que la nomenclature aviaire en langue française (mise à jour) donne...) de ce thème sa pièce Le chat de Schrödinger.

Théorie de l'information

Conclusion

Synthèse des solutions
Synthèse des solutions

Dans tous les cas, cette expérience de pensée et le paradoxe associé ont aujourd'hui pris valeur de symboles centraux de la physique quantique. Qu'ils servent (Servent est la contraction du mot serveur et client.) à supporter un aspect de cette théorie ou qu'ils servent à défendre une option théorique divergente, ils sont appelés à la rescousse pratiquement à chaque fois que la difficile convergence (Le terme de convergence est utilisé dans de nombreux domaines :) entre la réalité macroscopique et la réalité microscopique (une situation caractéristique du monde quantique) est observée ou supposée.

Ce chat mort-vivant peut apparaître comme une expérience de pensée folle, mais c'est une bonne introduction à la complexité (La complexité est une notion utilisée en philosophie, épistémologie (par...) de la mécanique quantique. Il est aussi important de noter que c'est justement de la maîtrise (La maîtrise est un grade ou un diplôme universitaire correspondant au grade ou titre de...) des états de superposition et de la décohérence (et donc de la solution de ce paradoxe) que dépend la réalisation à long terme d'un ordinateur quantique (Un ordinateur quantique (ou rarement calculateur quantique) repose sur des propriétés quantiques...).

Page générée en 0.130 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise