Lockheed U-2R | ||
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Rôle | Avion de reconnaissance | |
Constructeur |
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Date du premier vol | 1er août 1955 | |
Date de mise en service | 1957 | |
Nombre construit | 85 | |
Équipage | ||
1 pilote | ||
Motorisation | ||
Moteur | Pratt & Whitney J57 | |
Nombre | 1 | |
Type | turboréacteur | |
Puissance unitaire | 76 kN de poussée | |
Dimensions | ||
Envergure | 30,9 m | |
Longueur | 19,2 m | |
Hauteur | 4,80 m | |
Masses | ||
À vide | 9 038 kg | |
Maximale | 18 600 kg | |
Performances | ||
Vitesse maximale | 821 km/h |
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Plafond | 27 430 m | |
Distance franchissable | 5 600 km | |
Armement | ||
Interne | aucun | |
Externe | équipements de reconnaissance | |
Avionique |
Le Lockheed U-2 est un avion de reconnaissance utilisé intensivement durant la guerre froide par les Américains, notamment pour observer les territoires soviétiques. Il a donné son nom au groupe de rock irlandais U2.
La caractéristique principale du U-2 est qu'il vole à haute altitude (70 000 pieds, soit environ 21 000 mètres, 2 fois plus haut que les avions de ligne) pour être hors de portée des défenses anti-aériennes. Il dispose d'un important rayon d'action, mais d'une vitesse relativement limitée.
Techniquement, l'U-2 pourrait être désigné " planeur propulsé " du fait de ses énormes ailes qu'on retrouve sur les planeurs. Si des rumeurs courent sur une structure en bois de l'aile, Denis Jenkins, dans WarbirdTech volume 16, mentionne une structure monocoque en aluminium pour le fuselage, 3 longerons pour l'aile et un treillis en aluminium. L'atterrissage et le décollage de cet avion étaient très délicats : celui-ci comporte un train avant et un train arrière en tandem (à l'inverse des autres avions qui ont deux trains arrières et un train avant), auxquels il faut rajouter des roulettes de stabilisations aux extrémités des deux ailes. Ces roulettes tombent au décollage, ce qui allège l'avion, mais rend l'atterrissage plus difficile et impose que du personnel au sol intervienne à chaque décollage. Comme le B-47, la plage de vol à haute altitude de l'U-2 est très limitée, la VNE (velocity never exceed) et la vitesse de décrochage n'étant séparées que par 10 kts. Cela nécessite une attention continue du pilote, durant des vols qui peuvent durer jusqu'à 9 heures.
Ses premiers vols espions ont lieu en 1956. Le premier objectif était de repérer et photographier les sites de missiles stratégiques intercontinentaux.
Il devient célèbre le 1er mai 1960 lorsque un avion U-2 est abattu au-dessus de l'URSS, causant une tension extrême entre les Américains et les Soviétiques. Son pilote, Francis Gary Powers, est condamné à 10 ans de prison. On retrouve aussi l'avion sur le devant de la scène en 1962, lors de la crise des missiles de Cuba, car c'est grâce aux photos qu'il ramène le 14 octobre que la preuve est faite à l'ONU de la présence de missiles soviétiques sur l'île.
En 1981, les États-Unis mettent en service le TR-1, dérivé tactique plus grand, plus moderne et mieux équipé en électronique. En 1992, tous les U2 et TR-1 reprennent la dénomination commune d'U-2 ou TU-2 (pour les biplaces). Par la suite, et au vu de sa vulnérabilité, son rôle diminue au profit du plus rapide SR-71 et, surtout, des satellites d'espionnage, plus discrets bien qu'ils soient beaucoup plus chers et moins souples à utiliser.
L'U2 reste toutefois en service grâce à son coût relativement modeste comparé à celui du SR-71. Trop vulnérable et facilement repérable par radar, il ne peut plus survoler les pays hostiles, mais il dispose de capteurs optiques, électroniques et de radars qui lui permettent d'accomplir sa mission à haute altitude sans franchir la frontière.