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Le Grumman F-14 Tomcat est un intercepteur embarqué à géométrie variable. Destiné à protéger la flotte d'attaques aériennes, il est le premier chasseur conçu aux États-Unis qui a intégré les leçons de la guerre du Viet Nam. Il est devenu mondialement célèbre grâce au film Top Gun.
Le F-14 fut conçu pour remplacer la version navale du F-111, le F-111B, dont le développement fut prématurément abandonné, début 1968, dès qu'il apparut que l'appareil, trop gros et trop lourd, serait inapte aux opérations à partir d'un porte-avions.
C'est un biréacteur biplace à géométrie variable (i.e. qu'il peut " replier " ses ailes autour de pivots situés dans les apex de raccord au fuselage et adapter ainsi son aérodynamique aux conditions de vitesses transsoniques ou supersoniques (voilure repliée) ou de basses vitesses en approche ou en combat tournoyant (voilure dépliée)). Il est opéré par un tandem : un pilote devant et son officier d'armement à l'arrière, disposition inspirée du F-4 Phantom II, ce qui procure une grande souplesse opérationnelle.
Le 18 juin 1968, l'US Navy publia le cahier des charges d'un nouveau chasseur embarqué pouvant atteindre Mach 2 et susceptible d'être armé de missiles de toutes les portées disponibles, du AIM-9 Sidewinder au AIM-54 Phoenix . L'appareil reprendra plusieurs équipements développés pour le F-111B, en particulier le système d'armement : radar multicible Hughes AN/AWG-9, missiles AIM-54 Phoenix et réacteurs TF-30-P. Grumman fut déclaré vainqueur le 14 janvier 1969. Il faut noter que ce n'est pas le premier avion à flèche variable de Grumman. Grumman avait en effet conçu précédemment le F-10-F à flèche variable et était associé au programme F-111.
Son 1er vol eut lieu le 21 décembre 1970 et il entra en service en 1972 dans l'US Navy. À son entrée en service, ses performances étaient très supérieures à celles de ses contemporains soviétiques. Il était en fait le premier avion d'une nouvelle génération. Celle-ci succédait aux fameux century fighters et à leurs équivalents embarqués de la période 1955-1970.
L'appareil fut ensuite modernisé et remotorisé dans les modèles F-14B/D avec un turboréacteur de la génération suivante, le General Electric F110 (le réacteur du F-15 Eagle et du F-16 Falcon) pour remplacer le TF-30-P, peu fiable et dépassé.
79 appareils F-14A (légèrement bridés au niveau radar Hugues AWG-9) furent livrés à l'Iran avant la révolution islamique de 1979.
Le dernier des 632 exemplaires de l'US Navy fut livré en 1992, et l'avion a été officiellement retiré du service en 2006. Le Tomcat est remplacé par le F/A-18E/F Super Hornet, plus moderne et exigeant beaucoup moins de maintenance.
Le Tomcat est à l'origine un avion destiné à l'US Navy. Il est capable d'emporter 6 missiles AIM-54C Phoenix, seulement utilisés par le F-14 pour les missions d'interception à longue distance. Leur portée de 160 kilomètres et leur capacité a être tiré simultanément sur des cibles différentes fournissait au F-14 une puissance de feu inimaginable pour un avion embarqué de l'époque. (" Beyond Horizon "). Aux mains d'un bon pilote, c'est un adversaire redoutable. Quatre victoires furent remportées par l'US Navy contre des chasseurs libyens dans 2 accrochages dans les années 1980 (2 Su-22 en 1981 et 2 MIG-23 lors de l'incident du Golfe de Syrte en 1989).
L'Iran commanda 80 exemplaires (79 furent livrés avant l'embargo et le dernier exemplaire est entré en service dans l'US Navy). Malgré l'embargo, l'armée de l'air iranienne a réussi à maintenir en état de vol une trentaine de F-14.
L'Iran l'utilisa entre autre comme mini-AWACS lors de la guerre Iran-Irak et remporta plusieurs victoires face aux appareils irakiens, mais des Mirage F1 de ce pays ont réussi à en abattre en combat rapproché.
Un total de 712 F-14 furent construits entre 1969 et 1991 dans l'usine Grumman de Bethpage, New York.[1]
Le F-14 fut un appareil de la fin de la guerre froide, destiné à protéger les flottes américaines d'attaques nucléaires qui n'eurent jamais lieu. C'était la raison d'être du système AWG-9/AIM-54. Le fait d'ajouter une capacité de "dogfight" à cet arsenal est à la limite du non sens malgré le succès ponctuel de la combinaison. Pourquoi aller exposer dans un combat rapproché contre des adversaires beaucoup plus légers et économiques toute une installation électronique extrêmement coûteuse, lourde et délicate qui n'a sa place que dans le combat à très longue distance contre des menaces nucléaires? Sous cet angle on comprend mieux l'abandon du programme à la fin de la guerre froide.
Vol supersonique d'un F-14A Tomcat, 1986 |
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