Boeing B-17 Flying Fortress - Définition

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Boeing B-17 Flying Fortress
Rôle Bombardier lourd
Constructeur Boeing
Date du premier vol 28 Juillet 1935
Date de mise en service juillet 1939
Date de retrait 1975 ?
Coût unitaire 314 100 $
Nombre construit 12 677
Équipage
10
Motorisation
Moteur Wright R-1820-97 Cyclone turbocompressés en étoile de 1 200 ch
Nombre 4
Dimensions
Envergure 31,62 m
Longueur 22,66 m
Hauteur 5,8 m
Surface alaire 131,92 m²
Masses
À vide 16 390 kg
Avec armement 24 495 kg
Maximale 29 710 kg
Performances
Vitesse maximale 462 km/h
Plafond 10 850 m
Vitesse ascensionnelle 4.6 m/s m/min
Distance franchissable 3 220 km
Charge alaire 185.7 kg/m²
Armement
Interne 2724 kg de bombes
Externe 13 mitrailleuses de 12,7 mm
Avionique

Le Boeing B-17 Flying Fortress est probablement le bombardier américain (voire Allié) le plus connu de la Seconde Guerre mondiale, c'est en tout cas celui qui a largué le plus gros tonnage de bombes au cours de ce conflit. Conçu dans la seconde moitié des années 1930, le B-17 fut construit à 12 677 exemplaires et servit sur tous les théâtres d'opération jusqu'en 1945.

Conception

Le Model 299
Le Model 299

Boeing commença le travail de conception sur le Modèle 299 dès juin 1934. Celui-ci répondait à un cahier des charges de l'armée américaine pour un bombardier à " plusieurs moteurs " capable de transporter une tonne de bombes à plus de 3000 km en volant à une vitesse moyenne de 321 km/h. Les ingénieurs proposèrent une formule équipée de 4 moteurs, et la construction d'un prototype commença peu après. Celui-ci fit son premier vol le 28 juillet 1935 et montra rapidement ses capacités en effectuant un vol non-stop de 3378 km à la vitesse moyenne de 373 km/h. Le Model 229 avait 8 membres d'équipages dont 4 mitrailleurs, et ses moteurs étaient des Pratt & Whitney R-1690 Hornet de 750 CV.

Les propositions des autres constructeurs s'avérant inférieures, l'armée de l'air signa un contrat pour 65 avions de pré-série désignés YB-17, juste avant qu'un accident ne détruise le prototype, le 30 octobre 1935. L'enquête sur l'origine du crash rendit méfiant l'Etat-Major et la commande fut réduite à 13 exemplaires. Les YB-17 n'avaient plus que 6 membres d'équipage et leurs moteurs étaient des Wright GR-1830 Cyclone fournissant 930 CV au décollage. Le premier d'entre eux décolla le 2 décembre 1936 et les 13 exemplaires furent livrés entre janvier et août 1937.

Après un certain nombre de modifications (agrandissement de la dérive, suppression de la tourelle de nez, moteurs plus puissants, installation d'un système de visée pour le bombardement, etc...), la fabrication en série fut lancée avec le B-17B, dont les livraisons commencent en juillet 1939. Il est aussitôt suivi par le B-17C (dont les tourelles de défense sont améliorées et qui reçoit une mitrailleuse de 12,7mm à l'avant, du blindage pour protéger l'équipage et des réservoirs auto-obturants) puis par le B-17D (une mitrailleuse de plus sous le ventre, refroidissement des moteurs améliorés).

Il faut cependant attendre 1941 et la version B-17E pour que commence la production en grande série. Cette nouvelle version corrige un défaut majeur, à savoir l'impossibilité de défendre correctement l'avion contre un attaquant venant de l'arrière. Pour cela, une nouvelle tourelle est placée à l'extrémité du fuselage avec 2 mitrailleuses de 12,7 mm. Les autres positions de mitrailleurs sont également améliorées, de sorte que le B-17E dispose finalement de 8 mitrailleuses de 12,7 mm (dont 4 commandées à distance) et une de 7,62 mm (celle à l'avant). Enfin, la dérive et les ailes sont légèrement agrandies pour améliorer la stabilité.

Le premier B-17E décolla le 5 septembre 1941 et quelques exemplaires étaient déjà en unité opérationnelle à Pearl Harbor lors de l'attaque surprise japonaise. Dès 1942, une version B-17F fut mise au point pour prendre en compte les problèmes rencontrés en opération : pas moins de 400 modifications sont apportés, dont l'installation de nouveaux moteurs Wright R-1820-97 Cyclones pouvant fournir (brièvement) 1380 CV en situation d'urgence. Cette version sera la première à être produite non seulement par Boeing (2300 exemplaires) mais aussi par McDonnell-Douglas (605 exemplaires) et Lockheed (500 exemplaires).

La version construite dans le plus grand nombre d'exemplaires fut le B-17G. Comme l'expérience des opérations montrait une défense insuffisante du secteur avant, une tourelle avec 2 mitrailleuses de 12,7mm fut ajoutée sous le nez. Ceci portait l'armement défensif à 13 mitrailleuses, car les 2 mitrailleuses ajoutées à l'avant sur les derniers B-17F (une de chaque côté) furent conservées. Les livraisons commencèrent fin 1943 et, comme pour le B-17F, McDonnell-Douglas et Lockheed participèrent à la production.

La robustesse du B-17 était fort apprécié par les équipages qui savait qu'ils pourraient rentrer à bon port même après avoir encaissé de gros dommages. Malgré cela, environ 4750 exemplaires furent perdus au combat, soit un peu plus du tiers du nombre de B-17 construits. L'avion affichait de bonnes performances à haute altitude mais, par contre, sa capacité d'emport en bombes était plus limitée que celle des autres bombardiers lourds de son époque.

Engagements

Le B-17 au sein de la RAF

Les Britanniques souhaitaient acquérir le B-17 car ils se sentaient directement concernés par la tactique nouvelle que cet appareil mettait en œuvre : le bombardement de jour - donc de précision - à haute altitude et hors de portée de l'artillerie antiaérienne (voir DCA et Flak) et dans des conditions d'interception très difficiles pour la chasse. Finalement à la fin de 1940, les responsables de la Royal Air Force prirent contact avec l'Army Air Corps en vue d'obtenir quelques Forteresses Volantes. Les Américains livrèrent alors 20 B-17C. Après quelques modifications (réservoirs auto obturants), celles-ci furent acheminées par la voie des airs, pilotées par des équipages américains. Des accords spécifiaient que les Britanniques devaient expérimenter les techniques élaborées aux États-Unis et tenir les chefs de l'Air Corps informés des résultats enregistrés. Le Squadron 90 de la RAF fut spécialement chargé de cette mission. La RAF voulait retirer le plus grand avantage possible du plafond du B-17 en bombardant de 30 000 pieds, c'est-à-dire 10 000 mètres d'altitude. Les Américains préconisaient 20 à 25 000 pieds, soit 6 à 7 500 mètres.

Le 8 août 1941, un B-17C du Squadron 90 fut attaquée par 3 Messerschmitt Bf 109 F du Jagdgeschwader 52 au-dessus de l'île de Texel, au nord de la Hollande. C'était la première fois qu'un B-17 était intercepté par des avions de chasse : les 3 Bf 109F touchèrent bien le quadrimoteur mais sans grand résultat; les mitrailleurs du B-17 répliquèrent de telle façon qu'ils mirent hors de combat les trois assaillants. La Forteresse Volante commençait à établir sa légende. Le 16 août un autre appareil, revenant d'une mission de bombardement sur Brest fut prise à partie par 7 Bf 109 du JG 2. L'avion britannique subit 26 attaques mais criblé d'impacts et avec un moteur en flammes, le B-17 rejoignit quand même le Royaume-Uni et s'y écrasa.

Il y eut encore quelques missions sur la Norvège, avec des succès mitigés mais par la suite le Squadron 90 céda ses B-17C au Squadron 220 du Costal Command qui les utilisa comme patrouilleurs océaniques. Un détachement partit pour le Moyen-Orient où il obtint d'ailleurs peu de résultats.

Si les B-17C du Squadron 90 n'infligèrent pas de dommages importants elles n'en furent pas moins utiles aux Alliés où leur utilisation opérationnelle permit de corriger tous les défauts dont elles souffraient lors de leur mise en service actif. Ainsi l'armement et le blindage furent-ils renforcés. Un système destiné à empêcher le givrage des armes et des moteurs fut développé. Et on élabora des équipements pour les pilotes et les mitrailleurs tandis que des observations médicales déterminaient les incidences du vol à haute altitude sur le corps humain.

Au Royaume-Uni au sein de la 8ème US Air Force

Des B-17 volant en formation de nuit au dessus de l'Europe
Des B-17 volant en formation de nuit au dessus de l'Europe

Les B-17 en Méditerranée

Suite au débarquement des alliés en Afrique du Nord (Opération Torch), des groupes entiers de B-17 alors affectés à la 8e Air Force quittèrent la Grande-Bretagne pour constituer le noyau de la 12e Air Force placé sous le commandement du Général James H. Doolittle (instigateur et leader du fameux Raid sur Tokyo en avril 1942). En Juin 1942, 7 B-17 arrivèrent des indes en Égypte pour participer à l'offensive (MTO) aux côté de 2 groupes de B-24. La 8ème Air Force délégua elle aussi quelques appareils. D'août 1942 à mars 1943, ces appareils bombardèrent les ports et aérodromes de l'Axe en Tunisie. Quand les Germano-Italiens capitulèrent en mai 1943, la 12ème Air Force fut scindée en 9e (pour le bombardement tactique) et 15e (pour le bombardement stratégique) Air Forces.

La 15th USAAF formée le 30 octobre 1943 et activée le 1er novembre 1943 fut constituée dans un premier temps avec 4 groupes de B-17 et 2 groupes de B-24. Quinze nouveaux groupes furent prélevés sur la 8th USAAF, la première sortie eue lieu le 15 novembre 1943 et visait les usines Messerschmitt à Wiener-Neustadt près de Vienne en Autriche. Sur les 112 appareils mis en œuvre, 11 furent perdus mais la ville avait subi les dommages les plus lourds occasionnés depuis le début de l'offensive aérienne stratégique. D'un autre côté, la position géographique privilégiée dont bénéficiait la 15th USAAF lui permit d'attaquer les Balkans notamment les gisements d'hydrocarbures de Ploesti, le midi de la France, l'Italie du nord, l'Autriche et même le sud de l'Allemagne. Elle appuya également l'opération "Dragoon" (débarquement allié dans le sud de la France). Dans le même temps les raids répétés contre Ploesti avaient pratiquement éliminé toute production de pétrole. La 15th USAAF se concentra alors sur les fabriques d'essence synthétique établies dans la moitié sud du Reich. Et en quelques semaines, la production d'essence avait diminuée de 50 %. Réputée pour la précision de ses bombardements bien supérieure à celle de la 8th USAAF, la 15th USAAF cessa son action en avril 1945.

Engagés dans le Pacifique

Un B-17 bombardant les positions japonaises dans les Iles Salomon
Un B-17 bombardant les positions japonaises dans les Iles Salomon

C’est dans la nuit du 6 au 7 Décembre 1941 que le premier Groupe de B-17E appartenant au Bomb Group 7 arrive aux Philippines via Hawaii. Ils atterrirent en catastrophe au beau milieu de l’attaque japonaise sur Pearl Harbor. L'offensive nipponne contre les Philippines se déroula en même temps que le raid de Pearl Harbor. De plus au soir du 8 décembre 1941, des 35 B-17C et D déjà basés aux Philippines, 17 seulement étaient encore en état de vol. Par la suite, ces B-17 portèrent des coups durs aux forces japonaises. Mais à la veille de Noël 1941, MacArthur, devant l'invasion presque totale de l'archipel philippin, ordonna la retraite sur l'Australie.

D'Australie, les B-17 épargnés furent redéployés à Java afin de combattre l'invasion nipponne. Quelques-uns d'entre eux se distinguèrent en assaillant sans relâche les unités navales au large des Indes néerlandaises, de la Nouvelle-Guinée et dans la mer de Bismarck. Le B-17D Suzy-Q en est le meilleur exemple : il accumula plusieurs milliers d'heures de combat et couvrit une distance de 35 000 miles (56 000 Km). Très sollicitées, les Forteresses Volantes surent également gagner le respect des pilotes de chasse japonais. Au cours de cette campagne, les Nippons ne parvinrent à détruire que 6 B-17 en combat aérien. Mis à part les Zéro, aucun chasseur japonais ne possédait de canon. La plupart étaient équipés d’un armement insuffisant pour avoir raison d’un B-17. Il faut dire que les appareils de chasse Nippons étaient conçus pour le combat tournoyant et ne disposaient ni de blindage ni de réservoirs auto-obturants. Ainsi, un avion japonais atteint aux réservoirs se transformait rapidement en une véritable torche. Les B-17 infligèrent alors des coups mortels aux escadrilles de Zéro. Malgré cela en Mars 1942 les Indes néerlandaises étaient envahies et les Alliés reportaient leurs lignes sur le nord de l'Australie.

Après la guerre

En 1945, un certain nombre de B-17G furent transformés en avions de sauvetage en mer, leur soute recevant alors un canoé gonflable. Désignés B-17H, ils eurent le temps de faire quelques missions dans le Pacifique avant la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et reprirent du service pendant la Guerre de Corée afin d'être réformés au milieu des années 1950. D'autres B-17 furent convertis pour la reconnaissance photographique (désignation F-9), tandis que l'US Navy et les Gardes Côtes récupéraient une cinquantaine d'avions à la fin de la guerre pour des missions de patrouille maritime et de sauvetage.

De nombreux B-17 furent convertis en drônes radiocommandés une fois la Seconde Guerre Mondiale terminée, soit pour prendre des relevés lors d'essais atomiques, soit pour servir de cibles aux premiers missiles air-air en cours de développement. D'autres furent utilisés pour le transport de passagers (en Bolivie et en Suède), le sauvetage en mer (au Brésil et au Portugal), la lutte anti-incendie, etc.

L'Institut géographique national français s'équipa en 1947 d'une flotte de 14 B-17 rachetés au surplus pour assurer ses opérations de photographie aérienne. Certains restèrent en exploitation jusqu'en 1975 malgré les difficultés de maintenance rencontrées et leur consommation en carburant élevée (1000 litres d'essence aviation par heure).

De nos jours, il reste encore un nombre assez important de B-17 maintenus en état de vol.

Variantes

  • Model 299 : Prototype équipé de moteurs Pratt & Whitney Hornet de 750 ch (1 exemplaire)
  • Y1B-17 : version de pré-série, moteurs Wright R-1820-39 de 930 CV (13 exemplaires)
  • Y1B-17A : amélioration du précédent avec moteur Cyclone turbocompressés (1 exemplaire)
  • B-17B : Première version de série avec moteurs de 1200 CV (39 exemplaires)
  • B-17C : Version blindée et mieux défendue (38 exemplaires)
  • B-17D : Amélioration du refroidissement des moteurs, une mitrailleuse de plus (42 avions neufs)
  • B-17E : Armement défensif renforcé (512 exemplaires)
  • B-17F : Moteurs Wright R-1820-97, nez vitré sans montant (3 405 exemplaires)
  • B-17G : Ajout d'une tourelle sous le nez de l'avion (8 680 exemplaires)
  • B-17H : Avions destinés au sauvetage en mer (modification de B-17G)

les B-17 les plus connus

Le B-17 Shoo Shoo Shoo Baby
Le B-17 Shoo Shoo Shoo Baby
  • Memphis Belle dont de nombreux films (un premier film documentaire de 1944 et une production hollywoodienne de 1990) relatent l'exploit de réussir 25 missions (voir Memphis Belle et Noseart). Vingt-cinq missions réussies signifiaient pour l'équipage un billet de retour pour les État-Unis. Le capitaine Robert Morgan et son équipage furent les premiers à y parvenir en 1943. Leur 26e mission consista à ramener Memphis Belle aux États-Unis. Cet appareil est aujourd'hui conservé à Memphis.
  • Shoo Shoo Shoo Baby dont le nom vient de la fameuse chanson de Glenn Miller
  • Yankee Doodle
  • The Pink Lady
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