Dassault Mirage IV - Définition

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Dassault Mirage IV
Rôle Bombardier stratégique
Constructeur Dassault Aviation
Date du premier vol 17 juin 1959
Date de mise en service 1er octobre 1964
Date de retrait 22 juin 2005
Nombre construit 62
Équipage
1 pilote, 1 navigateur
Motorisation
Moteur SNECMA ATAR 9K
Nombre 2
Type turboréacteurs avec postcombustion
Puissance unitaire 65 kN
Dimensions
Envergure 11,85 m
Longueur 23,49 m
Hauteur 4,50 m
Surface alaire 78 m²
Masses
À vide 14 180 kg
Avec armement 31 600 kg
Maximale 33 475 kg
Performances
Vitesse maximale 2 340 km/h
2,2 Mach
Plafond 12 800 m
Vitesse ascensionnelle 2 588 m/min
Distance franchissable 1 240 km
Distance de convoyage 4 000 km
Armement
Interne bombe AN-11 ou AN-22, missile ASMP, nacelle CT.52 de reconnaissance
Externe 2 réservoirs de 2500 l, conteneurs ECM, bombes classiques (charge maximale : 6800 kg)
Avionique

Le Dassault Mirage IV est un bombardier stratégique développé par la France à la fin des années 1950. Conçu pour soutenir de façon prolongée des vitesses de l'ordre de Mach 2, il a été construit à 62 exemplaires. Les derniers Mirage IV furent retirés du service en 2005.

Histoire

Pendant la seconde moitié des années 1950, la France décide de développer une force de dissuasion nucléaire et, entre autres conséquences, de se doter d'un vecteur aérien capable d'emporter la bombe atomique. La doctrine de l'époque impliquait d'effectuer au moins la moitié de la mission à haute altitude et vitesse supersonique, de façon à échapper aux défenses adverses.

Alors que, en parallèle des études qui allaient aboutir au Mirage III, le constructeur Dassault travaille sur un projet de chasseur biréacteur, le constructeur reçoit en novembre 1956 une directive indiquant que le biréacteur devait évoluer vers un bombardier. Des études sont alors lancées pour valider la possibilité de maintenir des vols supersoniques prolongés, tandis que les ingénieurs trouvent plusieurs solutions pour réduire la trainée et augmenter l'autonomie. L'avion est évidemment biplace, car un navigateur/opérateur de système d'arme est indispensable pour ce type de missions.

Un premier prototype Mirage IV-01 est construit et fait son premier vol le 17 juin 1959. Semblable à un Mirage III à l'échelle 2, biréacteur et bourré d'instruments de mesure, il permettra entre autres d'étudier les variations de température à différents endroits de l'avion et donc d'en déduire les matériaux à employer pour la construction définitive. Le 22 septembre 1960, ce prototype établi un record mondial de vitesse en circuit fermé, en parcourant 1000 km à la vitesse moyenne de 1822 km/h (dont 30 minutes accomplies entre Mach 1,8 et 2).

Cependant, l'autonomie envisagée n'est pas suffisante pour permettre d'atteindre l'URSS aussi Dassault propose le Mirage IV B, un avion 2 fois plus grand que le prototype. Il devait être équipé de réacteurs américains Pratt & Whitney J75 construits sous licence, car les SNECMA Atar 9 initialement prévus n'étaient plus adaptés. Alors que la construction d'un nouveau prototype a commencé, le Ministère de la Défense donne l'ordre en septembre 1959 de revenir à la formule du Mirage IV-01 et de ses réacteurs SNECMA.

Les travaux commencent alors sur le Mirage IV A : la SNECMA ayant proposé un dérivé du Atar 9 avec un mécanisme de survitesse permettant d'augmenter la puissance de 15% au dessus de Mach 1,4, Dassault pu mettre au point un dérivé du Mirage IV-01 légèrement agrandi, capable d'emporter 30% de carburant supplémentaire et ravitaillable en vol. Parallèlement, un gros travail était nécessaire pour mettre au point les équipements électroniques de navigation et de bombardement nécessaires, ainsi que la bombe atomique spécialement adaptée à l'avion. A noter que les avions ne volaient jamais avec une bombe atomique réelle mais seulement avec une maquette.

Le premier prototype de la version de série, le Mirage IVA-02 , fait son vol inaugural le 12 octobre 1961. Il sera suivi de 2 autres : le Mirage IVA-03 équipé du système d'arme complet, et le Mirage IVA-04 sur lequel sera testé l'utilisation de 12 fusées JATO fournissant 5 tonnes de poussées supplémentaire pour faciliter le décollage. Le premier Mirage IV de série fut livré en février 1964 et, dès le mois d'octobre, le premier escadron était déclaré opérationnel.

Le dernier des 62 exemplaires fut livré en mars 1968, permettant d'équiper 9 escadrons de bombardement stratégique et 1 d'entraînement. Le Mirage IV était également capable de bombardement classique (jusqu'à 8 bombes de 454kg) et 12 exemplaires pouvaient effectuer des missions de reconnaissance avec un conteneur CT-52 contenant 4 caméras utilisables à basse altitude, 4 autres pour la haute altitude, ainsi qu'un capteur infrarouge.

Très vite, en 1966, l'Armée de l'Air réalise que les missions à haute vitesse et haute altitude prévues initialement devenaient de plus en plus risquées, voire impossibles. Une évolution de l'électronique est alors effectuée pour permettre la pénétration à basse altitude, tandis que les avions reçoivent un camouflage gris/vert à partir de 1974. Dans les années 1980, un programme de modernisation est lancé, entre autres pour permettre l'emport du missile nucléaire ASMP : 18 avions sont modifiés et désignés alors Mirage IV P. Cette version sera opérationnelle à partir de mai 1986. Lors des missions d'alerte nucléaire, l'avion peut être équipé de JATOs, fusées permettant un décollage plus rapide sans pour autant consommer beaucoup de carburant.

En 1996, la mission de bombardement nucléaire est confiée au nouveau Mirage 2000N et seuls 7 Mirage IV sont conservés, pour les missions de reconnaissance à longue distance. Ils sont définitivement retirés du service le 23 juin 2005.

Engagements

Les seules missions opérationnelles réelles effectuées par les Mirage IV sont des missions de reconnaissance, en particulier au dessus de l'Irak en 1998 et 2003, de l'Afghanistan en 2001, et pendant la Guerre du Kosovo en 1999.

Toutefois, le 19 juillet 1966, un Mirage IV effectue un largage réel d'une bombe atomique AN11 sur le site d'expérimentation du Pacifique, à Fangataufa.

Variantes

  • Mirage IV A : version initiale de bombardement/reconnaissance (3 prototypes et 62 exemplaires)
  • Mirage IV N puis P (pénétration stratégique) : 18 Mirage IV A modifiés entre 1983 et 1986 pour l'emport du missile ASMP.
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