Dassault Mirage III - Définition

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Dassault Mirage IIIC
Rôle Avion de chasse
Constructeur Dassault Aviation
Date du premier vol 12 juin 1958
Date de mise en service 1961
Date de retrait toujours en service
Nombre construit 1400
Équipage
1 pilote
Motorisation
Moteur SNECMA ATAR 9C
Nombre 1
Type turboréacteurs avec postcombustion
Puissance unitaire 58 kN
Dimensions
Envergure 8,22 m
Longueur 14,75 m
Hauteur 4,5 m
Surface alaire 35 m²
Masses
À vide 6 575 kg
Avec armement 9 727 kg
Maximale 12 700 kg
Performances
Vitesse maximale 2 112 km/h
2 Mach
Plafond 20 000 m
Vitesse ascensionnelle 5 000 m/min
Distance franchissable 1 200 km
Armement
Interne 2 canons DEFA de 30 mm
Externe 4000 kg de charge (missiles, roquettes, bombes, réservoirs, etc.)
Avionique

Le Mirage III est un avion multirôles produit par le constructeur aéronautique français Dassault Aviation. Il a rencontré un succès notable à l'export avec 21 pays utilisateurs et 1401 exemplaires construits. Bien que les premiers Mirage III aient été mis en service au début des années 1960, de nombreux exemplaires sont encore en service actuellement.

Conception

Suite à la guerre de Corée, l'Armée de l'Air française établit en 1953 la fiche technique d'un avion de chasse léger (5 à 6 tonnes), rapide et ayant une vitesse ascensionnelle très élevée. La société Dassault réalise alors un prototype désigné MD 550, qui est un petit biréacteur à aile delta (2 réacteurs Armstrong-Siddeley Viper de 795 kgp) équipé d'une fusée SEPR.66 de 1500 kgp fournissant une accélération supplémentaire pour la montée. Le premier vol a lieu le 25 juin 1955 et les essais durent 6 mois, durant lesquels l'avion atteint Mach 1,3 en vol horizontal et Mach 1,6 avec la fusée SEPR. Après avoir reçu des modifications importantes, le prototype est désigné Mirage I en 1956.

Le Mirage I est cependant trop petit pour emporter un armement efficace et pas assez performant. Un Mirage II propulsé par deux Turbomeca Gabizo est envisagé, puis finalement abandonné à son tour pour passer directement au Mirage III, 30% plus lourd et équipé d'un nouveau réacteur Atar 9 de 4500 kgp de poussée avec PC conçu par la SNECMA. Son fuselage est redessiné pour être conforme à la Loi des aires. Le premier vol du prototype Mirage III 001 a lieu le 17 novembre 1956. Le 19 septembre 1957, le prototype atteint Mach 1,80 en vol horizontal avec sa fusée SEPR. La vitesse est alors limitée par la forme des entrées d'air, jusqu'à ce que des cônes mobiles (ou "souris") soient installées.

Dès le mois d'avril 1957, 10 exemplaires de pré-série avaient été commandés. Désigné Mirage III A, il s'agit d'un avion légèrement plus grand pour permettre de loger tous les équipements nécessaires : le fuselage est allongé de 1,40 mètre et l'envergure augmentée de 0,64 mètre. Equipé du réacteur Atar 9B, le premier exemplaire de pré-série fait son envol le 12 mai 1958. Au cours des essais, l'avion atteindra finalement Mach 2,2 et devient le premier avion européen capable de dépasser Mach 2 en vol horizontal.

La production en série démarre aussitôt et se décline en 4 versions principales :

  • Mirage III B (biplace d'entraînement, premier vol le 20 octobre 1959). Son fuselage est allongé pour installer le second siège, et il n'emporte ni canons ni radar.
  • Mirage III C (interception, premier vol le 9 octobre 1960). Les livraisons commencent en juillet 1961 et le premier escadron est déclaré opérationnel fin décembre.
  • Mirage III E (attaque au sol, premier vol le 1er avril 1961). Le fuselage est allongé de 30 cm pour augmenter la taille du compartiment avionique et la capacité en carburant. Un radar de navigation est installé sous le poste de pilotage. Le réacteur est un Atar 9C.
  • Mirage III R (reconnaissance, premier vol le 31 octobre 1961). Il dispose du fuselage allongé du III E mais pas de son radar de navigation, tandis que le nez accueille 5 caméras optiques OMERA 31, qui peuvent être employées de jour comme de nuit.

Si les premiers exemplaires sont évidemment destinés à Armée de l'Air française, les premières commandes à l'export ne tardent pas. Les victoires obtenues par les Mirage III israéliens font une publicité supplémentaire à l'avion. Des accords de production sous licence sont accordés à la Suisse et l'Australie.

Israël demande la réalisation d'une version spécifique destinée à l'attaque au sol par temps clair, qu'elle commande à 50 exemplaires. Désignée Mirage 5, elle emporte son avionique dans le nez, à la place du radar, ce qui permet d'augmenter la capacité en carburant dans le fuselage. Le premier vol a lieu le 19 mai 1967. Le début de la guerre des Six Jours entraîne cependant un embargo sur ces avions, qui sont malgré tout fabriqués et payés. Finalement, en 1970, Israël est remboursé et les avions sont transférés à l'Armée de l'Air française. Cette version sera par la suite exportée vers une dizaine de pays et construite à 530 exemplaires.

Israël construira finalement sans licence l'avion qu'elle avait commandé, sous la désignation Nesher (aigle). Avec un équipement électronique conçu localement et un siège éjectable différent, le prototype fait son premier vol en septembre 1969 et est utilisé lors de la guerre du Kippour en 1973. A la fin des années 1970, la majeure partie des Nesher sont revendus à l'Argentine sous la désignation Dagger. Sur sa lancée, Israël construira également un dérivé du Mirage III équipé d'un réacteur General Electric J79 américain : le Kfir

De son côté, l'Afrique du Sud met au point pendant les années 1980 un Mirage III modernisé qui sera désigné Cheetah. Cette version dispose en particulier du réacteur Atar 9-K50 du Mirage F1, d'une structure entièrement révisée, de plans canards et d'une nouvelle avionique.

Engagements

Le Mirage III fut engagé au combat pour la première fois par Armée de l'air israélienne pendant la guerre des Six Jours, en juin 1967. Les Mirage israéliens effectuaient ainsi plus de douze sorties par jour. Étant donné que l'appareil semblait être très supérieur à tous les autres, les armées de Jordanie, de l'Égypte et de la Syrie pensaient que l'avion était secrètement développé et produit par les États-Unis d'Amérique et le Royaume-Uni.

La guerre de Kippour vit s'opposer des Mirages israéliens et arabes, ce qui conduisit les Israéliens à peindre très rapidement des triangles oranges sur les ailes de leurs avions afin de permettre leur identification immédiate, et d'éviter des confusions tragiques lors des combats aériens.

L'Argentine engagea ses Mirages III EA et ses Dagger en 1982, pendant la guerre des Malouines, pour des missions d'attaque et de combat aérien contre les forces britaniques.

Variantes

Deux Mirage III de la Royal Australian Air Force, dont un biplace au premier plan
Deux Mirage III de la Royal Australian Air Force, dont un biplace au premier plan
Mirage IIIR portant les couleurs de l'ER 3/33 Moselle de l'Armée de l'Air
Mirage IIIR portant les couleurs de l'ER 3/33 Moselle de l'Armée de l'Air
  • Mirage III 001 : Prototype dérivé du Mirage I (réacteur Atar 101G-1 de 44 kN)
  • Mirage IIIA : version de présérie avec réacteur Atar 9B de 59 kN et augmentation de la voilure, passe de 29 m2 à 34,85 m2
  • Mirage IIIB : version d'entraînement
    • Mirage IIIB-1
    • Mirage IIIB-2 (ou Mirage IIIB-RV) : avec possibilité de ravitaillement en vol
  • Mirage IIIC : version de série en avion d'interception (masse maximum de 11 800 kg)
    • Mirage IIICJ : version d'exportation destinée à Israël
    • Mirage IIICS : version d'exportation destinée à la Suisse
    • Mirage IIICZ : version d'exportation destinée à l'Afrique du Sud
  • Mirage IIIE : version d'attaque tout temps avec turboréacteur Atar 9C-3 de 59 kN (masse maximum de 13 700 kg)
    • Mirage IIIBE : version d'entraînement
    • Les sous versions d'exportation du Mirage IIIE
      • Mirage IIIEA : pour l'Argentine
      • Mirage IIIEBR : pour le Brésil
      • Mirage IIIEE : pour l'Espagne
      • Mirage IIIEL : pour le Liban
      • Mirage IIIEP : pour le Pakistan
      • Mirage IIIEV : pour le Venezuela
      • Mirage IIIEZ : pour l'Afrique du Sud
      • Mirage IIIS : pour la Suisse
      • Mirage IIIO : pour l'Australie (réacteur Rolls-Royce Avon RB.146)
    • Mirage IIID : version d'exportation d'entraînement
      • Mirage IIIDA : pour l'Argentine
      • Mirage IIIDBR : pour le Brésil
      • Mirage IIIDE : pour l'Espagne
      • Mirage IIIDP : pour le Pakistan
      • Mirage IIIDS : pour la Suisse
      • Mirage IIIDZ : pour l'Afrique du Sud
  • Mirage IIIR : version de reconnaissance avec une caméra dans le nez
    • Mirage IIIRD : version améliorée (basée sur le E, dotée d’un radar doppler)
    • Les versions d'exportation du Mirage IIIR
      • Mirage IIIRP : pour le Pakistan
      • Mirage IIIRS : pour la Suisse
      • Mirage IIIRZ : pour l'Afrique du Sud
      • Mirage IIIR2Z : version améliorée pour l'Afrique du Sud
  • Mirage 5 : version simplifiée pour l'attaque au sol, sans radar mais avec plus de place pour les réservoirs
    • Mirage V BA : version du Mirage 5 destinée à la Belgique
    • Mirage V BR : version de reconnaissance destinée à la Belgique
    • Mirage V BD : version d'entrainement destinée à la Belgique
    • Mirage 50 : version améliorée d'exportation du Mirage 5 avec un réacteur Atar 9K50 (seul le Chili et le Vénézuela possèdent cet appareil, qui a été modernisé par des ingénieurs israéliens ou français ).

Autres prototypes

  • Mirage 3NG : prototype de version améliorée avec commande de vol électrique, et perche de ravitaillement en vol, il servit beaucoup pour la conception du Mirage 2000, son premier vol fut réalisé le 21 décembre 1982
  • Balzac V : prototype d'avion à décollages et atterrissages verticaux basé sur le Mirage III 001
  • Mirage G : prototype d'avion à géométrie variable
    • Mirage G8
    • Mirage G8 02
  • Milan : prototype équipé de "moustaches" pour ralentir l'avion à l'atterrissage
  • Mirage IIIT : prototype équipé du réacteur à double flux SNECMA TF106 de 88 kN
  • Mirage IIIV : prototype équipé de réacteurs de sustentation Rolls-Royce

Autres caractéristiques

Le Mirage III C avait la possibilité d'utiliser un moteur-fusée de type SEPR 841 de 16 kN, permettant de fournir une puissance supplémentaire lors de la montée après le décollage, pour les missions d'interception à haute altitude. Ce moteur était installé sous le fuselage arrière et nécessitait de retirer les canons. Son utilisation était relativement dangereuse à cause des risques d'explosion ou d'incendie.

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