La gentrification (de gentry, petite noblesse en anglais) est le processus par lequel le profil sociologique et social d'un quartier se transforme au profit d'une couche sociale supérieure. On l'appelle aussi embourgeoisement.
L'embourgeoisement se traduit par la rénovation des bâtiments et l'accroissement des valeurs immobilières, elle exerce donc une pression sur les pauvres pour qu'ils se déplacent vers des secteurs moins en demande. Elle aboutit dès lors à une forme de ségrégation analysée notamment par Éric Maurin dans Le Ghetto français. L'enjeu de la réussite scolaire des enfants est devenu central pour une couche sociale dans son désir de reproduction, et c'est la qualité de l'école qui constitue le tropisme autour duquel la société s'organise.
La gentrification commence lorsque des gens relativement aisés découvrent un quartier offrant un rapport qualité prix intéressant et décident d'y migrer. De tels quartiers sont nécessairement bien situés par rapport au centre-ville, ont certains attraits naturels ou des pôles générateurs d'emplois.
On ne peut nier que le phénomène engendre des problèmes sociaux, surtout s'il se produit rapidement, mais il faut reconnaître que le processus de développement et d'expansion urbaine a toujours procédé par l'expulsion des plus faibles économiquement vers des zones plus excentrées ou plus dégradées. Il appartient aux pouvoirs publics de mitiger l'impact du processus. Ils peuvent le faire de différentes façons : subventionner des logements sociaux, faciliter la formation de coopératives d'habitation, imposer un contrôle des loyers.