Ordre dorique - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs est disponible ici.
Ordre dorique du Parthénon
Ordre dorique du Parthénon

L'ordre dorique est le plus simple, le plus dépouillé des trois ordres grecs. Les colonnes doriques se caractérisent notamment par leur chapiteau à échine plate (nue, sans décors), par leur fût orné de 20 canelures et par l'absence de base (pour le dorique grec) ; la frise dorique se caractéries par ses triglyphes et ses métopes.

L'ordre dorique est aussi le plus ancien des ordres grecs (il apparait au Ve siècle av. J.-C.). Vitruve attribue son invention à Doros, fils d'Hellen. Ceux qui l'employèrent les premiers " mesurèrent, dit Vitruve, le pied d'un homme, et, trouvant qu'il était la sixième partie de la hauteur du corps, ils appliquèrent à leurs colonnes cette proportion : quel que fut le diamètre de la colonne à son pied, ils donnèrent à la tige, y compris le chapiteau, une hauteur égale à six fois ce diamètre. " Ce n'est là qu'une légende.

Le protodorique doit-il être vu en Égypte dans les hypogées de Béni-Hassan (IXe siècle av. J.-C. ?). Certaines ressemblances sont indéniables ; mais c'est en Grèce seulement que l'ordre dorique a été appliqué dans sa perfection. Ce qui le caractérise, c'est l'absence de base : la colonne repose directement sur le soubassement général. Elle est ordinairement de forme tronconique ; sur le fût sont creusé des cannelures larges à vives arêtes, peu profondes et terminées dans le haut par une ligne droite. Le chapiteau n'a point d'astragale, mais seulement un ou plusieurs filets, qui séparent les cannelures du tore. Celui-ci, qui se nomme échine (du grec echinos, cuvette), a une forme évasée, débordant beaucoup le fût de la colonne, et supporte une dalle carrée, sans moulures, appelée tailloir ou abaque. L'entablement offre le même caractère de simplicité et de force ; l'architrave en est très élevé et entièrement lisse ; la frise, décorée de triglyphes (rainures verticales) et de métopes (enfoncements tantôt lisses, tantôt sculptés), en est la partie la plus riche ; la corniche, enfin, présente des profils fort simple et se distingue par les mutules inclinées qui, selon Vitruve, simuleraient les forces de la toiture. Pour ajouter au caractère d'énergie et de solidité, les Grecs ont réduits parfois l'entrecolonnement à une dimension telle, que les tailloirs semblent se toucher. Au reste, les proportions des divers membres de cet ordre ont subi, en Grèce même, des variations assez sensibles. Ainsi, la diminution du fût varie du quart à la moitié du diamètre inférieur, et, au lieu de se produire suivant une ligne droite, elle est interrompue quelquefois par un léger renflement (entasis), comme on le voit dans le temple de Paestum.

Description

Le Parthénon
Le Parthénon

Le prototype de la colonne dorique est une colonne en bois surmonté d'une pierre plate, qui sera ensuite le chapiteau (à Olympie, Pausanias, voyageur du IIe siècle, a vu des colonnes originales en bois du temple d'Héra encore en place). Les colonnes doriques les plus anciennes étaient très trapues (premier temple d'Aphaia à Egine), puis avec le temps elles s'affinent. De même le chapiteau, très aplati, se redresse et à l'époque hellénistique il s'écarte à peine du fût.

La hauteur de la colonne, comparée au diamètre inférieur, varie entre 4 diamètres et 5 diamètres 3/4 ; la dimension des entrecolonnements est de 1 diamètre environ ; le rapport de l'entablement à la colonne est à peu près de 1 à 3 ; la hauteur de l'architrave est généralement de 3/4 de diamètre ; celle de la frise, de un diamètre ; celle de la corniche, d'1/4 de diamètre ; celle du chapiteau, y compris l'échine, le tailloir et les filets, d'1/2 diamètre. Le nombre de cannelures du fût varie de seize à vingt-quatre. Chaque triglyphe tombe à l'aplomb du milieu de chaque colonne et du milieu de chaque entrecolonnement, excepté le triglyphe de chaque extrémité, qui se trouve rapporté à l'angle de l'entablement.

Outre ces différences dans les proportions et les divisions, l'ordre dorique a éprouvé, en Grèce, des variations assez remarquables de caractère et de style. La frise du Parthénon est ornée de bas-reliefs. La plus belle application qui ait été faite de ce système d'architecture se voit à Athènes, dans les Propylées et le Parthénon.

Temple dorique de Ségeste, Sicile. Il fut inachevé
Temple dorique de Ségeste, Sicile. Il fut inachevé

L'ordre dorique est l'ordre par excellence, celui dont les autres ordres ne sont que des émanations. Ce fut le système d'architecture que les Grecs employèrent dans le plus grand nombre de leurs monuments.

Les Romains firent subir au dorique de notables altérations : l'ordre gagna en élancement, mais perdit en force et en majesté ; sa forme cessa d'être pyramidale. Le chapiteau fut surtout modifié : l'échine et le tailloir devinrent moins saillants. La hauteur de l'entablement fut diminuée. les triglyphes se multiplièrent entre les entrecolonnements. La corniche reçut une cimaise, un larmier, et même des denticules ; on lui donna le tiers de la hauteur de l'entablement, au lieu du cinquième, et on réduisit en proportions inverses la dimension de l'architrave.

Autant le dorique grec est robuste, vivant et fier, autant le romain est dépourvu de fermeté, de caractère, de majesté.

Éléments de l'ordre dorique

Légende du dessin :

  • (lien) tympan du fronton
  • (lien) acrotère
  • (lien) cimaise (du fronton)
  • (lien) larmier
  • (lien) mutule
  • (lien) frise
  • (lien) triglyphe
  • (lien) métope
  • (lien) réglet
  • (lien) goutte
  • (lien) réglet de l'architrave
  • (lien) architrave
  • (lien) chapiteau
  • (lien) abaque
  • (lien) échine
  • (lien) colonne
  • (lien) cannelure
  • (lien) stylobate

Quelques exemples de l'ordre dorique

Dorique grec

  • Le temple d'Héra (Junon) à Argos
  • Le temple de Zeus (Jupiter) à Olympie
  • Le temple d'Apollon à Délos
  • Les Propylées, le Parthénon et la Stoa du roi d'Athènes
  • Le temple de Poséidon (Neptune) à Paestum
  • Le temple de Ségeste

Dorique romain

  • L'ordre inférieur du Colisée de Rome
  • Le théâtre de Marcellus, à Rome

Dorique moderne

Page générée en 0.007 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise