Cadole est le nom donné aux anciennes cabanes en pierres sèches des vignobles de la Bourgogne du Sud, et plus particulièrement du Beaujolais (on parle toutefois de caborne dans les Monts d'Or). Il est également appliqué, ainsi d'ailleurs que loge, aux cabanes de vigne du Barséquanais dans l'Aube.
Le mot cadole, issu du patois lyonnais, s'écrit aussi cadolle. On trouve également la graphie cadeule.
Historiquement, le terme de cadole n'a pas toujours été associé à l'emploi de la pierre : il désignait la cabine en planches des bateaux servant au transport fluviatile sur la Saône et le canal du Charolais aux XVIIIe et XIXe siècles (avant l'apparition des péniches). Par métonymie, le nom en était venu à désigner l'embarcation elle-même, vaste barque affectée au halage de la houille.
Les cadoles en pierres sèches n'ont ni une grande ancienneté ni une grande longévité : leurs pierres sont gélives et, qui plus est, ne bénéficient pas du liaisonnement d'un quelconque mortier. Quelques cadoles datent de la grande période d'extension de la vigne au XVIIIe siècle, ainsi la cadole dite " à Jean Guyot " à Mancey (Saône-et-Loire), mais la plupart remontent au XIXe. Leur construction a perduré jusque dans les années 1920.
Les cadoles étaient bâties avec les pierres retirées des vignes lors de la création ou de l'entretien de ces dernières. Les pierres les plus communes servaient à dresser les muras ou murgers, ces murs bas qui délimitaient les parcelles de vigne. Les pierres les plus belles, plates, larges et faciles à appareiller, étaient réservées à l'édification des cadoles.
Chaque cadole desservait une parcelle et servait d'abri au vigneron : il y trouvait chaleur en hiver, fraîcheur en été et refuge contre les intempéries. Certaines cadoles comportaient des éléments de confort : banquette, niche, porte à serrure. D'autres, de grandes dimensions, ont servi d'habitation permanente à des indigents.
Morphologiquement, il faut distinguer la grande cadole isolée, de plan circulaire ou carré et à coupole, de la petite cadole incluse dans un murger.