La citadelle de Besançon en Franche-Comté est l'une des plus belles citadelles fortifiées de Vauban de France. Elle est en parfait état de conservation, aménagée en lieu multiculturel touristique et donne à la ville de Besançon beaucoup de son caractère.
La citadelle de Besançon — haut lieu de tourisme Franc Comtois avec 300 000 visiteurs par an — en plus de son cadre historique architecturale et de sa situation géographique privilégiée, abrite un espace Vauban, un musée de la résistance et de la déportation, un musée de la vie comtoise, le service régional d'archéologie, un zoo ( singes, fauves, oiseaux… ), un insectarium, une zone d'aquariums vivariums, un noctarium, un climatorium, un parcours pédagogique de l'évolution, des jardins botaniques, une p'tite ferme ainsi que restaurant, boutiques, librairie spécialisée …
L'édifice s'étend sur onze hectares sur un site dont l'importance stratégique est évoquée dès 58 avant JC, par Jules César. La Citadelle de Besançon a ainsi été construite sur le mont Saint Etienne, une des sept collines qui forment les protections naturelles de la capitale de la Franche-Comté avec Bregille, Griffon, Planoise, Chaudanne … Elle surplombe de plus de 100m la vieille ville et offre donc une vue grandiose sur Besançon et ses environs. La ville est située dans une boucle formée par les méandres du Doubs, et l’éperon rocheux sur lequel se trouve la Citadelle ferme en quelque sorte la boucle du Doubs et encercle le centre de la ville.
Le Mont Saint-Etienne voit s'établir au cours du XVIIe siècle un ouvrage militaire dessiné par l'architecte Vauban en mars 1668. Ce sont néanmoins les Espagnols, de la famille royale des Hasbourgs d'Espagne, qui possèdent la Franche-Comté et Besançon depuis le mariage de la Duchesse Marie de Bourgogne avec l'Empereur d'Autriche, qui entreprennent, pendant 6 années, l'édification de l'ouvrage sous la direction d’Ambroise Precipiano. La province de Franche-Comté étant revenue en 1674 sous le giron de Louis XIV (par traité de Nimègue qui rattache en 1678 définitivement la Franche-Comté à la France), le roi décide de poursuivre et d'améliorer substantiellement la défense de la ville. Trente années de travaux et des fonds considérables seront nécessaires pour obtenir, en 1711, l'une des places fortes les plus puissantes de l'époque. La construction de cette place forte aura nécessité beaucoup d’argent, au point que le roi Louis XIV demanda à Vauban si l’enceinte de la citadelle était en or.
Quant au destin et aux rôles que la Citadelle aura dans les siècles suivants, elle sera assez peu utilisée pour résister à des sièges, mais restera toujours propriété de l’Etat, donc comme prison, comme logement des troupes de la garnison. D’autant plus que les progrès de l’artillerie rendent les fortifications insuffisantes. Elle servira quant même au XIXe siècle : contre les Autrichiens en 1814 et les Prussiens en 1871 mais elle subira peu de dommages. Elle a également servi de prison, avec des prisonniers d’État tels que les complices de la Voisin, qui étaient accusés des affaires d’empoisonnement qui ont fait scandale dans la cour de Louis XIV, tel que les déserteurs sous Louis XIV et Louis XV, ainsi que les royalistes sous la Révolution. Et il y a eu les prisonniers de guerre sous l’Empire : Autrichiens, Anglais, Espagnols.
Lors de la Première Guerre mondiale, Besançon restera à l’arrière du front et ne sera pas touché par les combats. La Citadelle sera donc surtout un lieu de logistique. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle cède aux Allemands, en 1940. Durant l’occupation, de 1941 à 1944, 99 Résistants francs-comtois sont fusillés à l’intérieur de la Citadelle. Puis, après de violents combats, les Américains reprennent la Citadelle aux Allemands en 1944 et l’utilisent pour enfermer les prisonniers de guerre allemands. Après la guerre de 1939-45, la Citadelle est un lieu de dépôt pour l’armée.
En 1958, la ville de Besançon, nouveau propriétaire du site, dédie la forteresse au tourisme, à la culture et à la mémoire. Ainsi, plusieurs espaces muséographiqes, tant à vocation historique que scientifique ont vu progressivement le jour. Un nombre de visiteurs annuel approchant 300 000 témoigne du succès de la reconversion de la forteresse qui combine intérêt géographique (avec notamment un magnifique panorama sur Besançon), intérêt historique, intérêt architectural et intérêt scientifique.
La citadelle est bâtie sur un terrain rectangulaire barré dans toute sa largeur par trois bastions successifs (les enceintes, ou fronts) derrière lesquels s'étendent trois esplanades. L'ensemble est ceinturé de remparts parcourus par des chemins de ronde et ponctués de tours de guet et d'échauguettes. Les murailles peuvent atteindre jusqu'à 15 à 20 mètres de hauteur pour une épaisseur entre 5 à 6 mètres. Pour assurer l'approvisionnement en eau, un puits de 130 mètres de profondeur est creusé dans la roche, la roue de l'imposant ouvrage ayant un diamètre de 4 mètres.
La première ligne de défense, le Front Saint-Etienne a été construit à l'emplacement de la cathédrale St Etienne, que Vauban a détruit pour élever cette défense face à la ville. Ce front correspond à une première ligne de défense. Un système défensif comporte :
Donc ce système était construit de telle sorte que depuis tous les postes, on pouvait surveiller l’ennemi où qu’il soit et il était ainsi cerné. Même s’il y avait un ennemi à l’aplomb d’une muraille, plutôt que de risquer à se pencher pour l’atteindre, on pouvait le toucher depuis un autre poste. En fait, tous les angles de tirs et de vue ont étés étudiés pour défendre au mieux le système défensif.
Ensuite, pour arriver au Front Royal, il y avait une vaste zone gazonnée en pente, qui forme le glacis. Ce glacis permettait, au cas où le Front St Etienne soit franchi, de voir l’ennemi arriver et d’anticiper toute attaque. Autrefois, il était bien sur nu et sans arbres. A l’extrême gauche, le long de la falaise, un souterrain permettait aux défenseurs du premier front de se replier vers le front royal. Le front royal est flanqué de deux guérites de surveillance : la tour du roi et la tour de la reine. Le front Royal et le Front de Secours (à l’autre extrémité de la Citadelle) ont étés édifiés par les espagnols et remaniés par Vauban. Ces fronts sont reliés par deux énormes murailles, qui épousaient presque à la perfection le relief et le rocher. A cause des vues ennemies depuis les collines des alentours, pour faire écran, Vauban a construit des murailles très solides, en calcaire, de 5 à 6 mètres d’épaisseur et de 15 à 20m de haut. La partie supérieure des parapets était construite en brique car leurs éclats étaient beaucoup moins meurtriers que le calcaire. Ces murs délimitent la cour intérieure, et ils étaient surmontés d’un chemin de ronde sur lequel on pouvait déambuler pour monter la garde. De plus une dizaine d’échauguettes étaient disposées le long de ce circuit, pour servir de poste de guet et de combat. Elles étaient plus décoratives qu’efficaces car elles étaient très fragiles. Il n’en reste aujourd’hui plus qu’une ou deux.
Dans la cour, on trouve plusieurs bâtiments :
Pour conclure, les bâtiments que Vauban entreprenait n’étaient pas construits au hasard et répondaient à des besoins bien spécifiques.
Les musées de la Citadelle ont ce point commun d'intéresser l'Histoire.
→ A LA RENCONTRE DU VIVANT – Le Muséum d'histoire naturelle de Besançon regroupe diverses sections :
Le Muséum d'histoire naturelle de Besançon sur le site des musées en Franche-Comté
→ A LA RENCONTRE DU PATRIMOINE IDENTITAIRE
L'espace Vauban évoque Sébastien Le Prestre de Vauban (1638-1697), connu pour ses fortifications imprenables. Les quatre salles d’exposition installées dans le bâtiment des Cadets décrivent Vauban, architecte du roi conquérant Louis XIV, les guerres pour le contrôle de la Franche-Comté et la vie des cadets à la citadelle...
Le Musée de la Résistance et de la Déportation de la Ville de Besançon, crée en 1971 à l'initiative de Denise Lorach, ancienne résistante déportée, évoque avec profondeur et émotion cette sombre page de l'Histoire. Il est, en France, l'un des cinq premiers de sa catégorie.
"Ne pas témoigner serait trahir".
Le musée retrace l'évolution du nazisme depuis son origine, la guerre et le régime de Vichy, la Déportation et la Résistance franc-comtoise, nationale, européenne, la Libération... Le choix de la citadelle pour ce musée de France est symbolique car une centaine de résistants y furent fusillés durant l'Occupation. Un mémorial leur est consacré à l'extérieur.
La visite est déconseillée aux enfants de moins de dix ans. Le premier niveau est accessible aux personnes à mobilité réduite.
Jean Daligault, prêtre et résistant, est arrêté en août 1941. Il finit par se retrouver dans le camp d'internement allemand de Trèves, où il réalise la part majeure de son oeuvre. La collection a échappé au bombardement allié et fut retrouvée dans la maison de l'aumonier de la prison. En dépit du calvaire de sa détention, l'artiste sait faire preuve d'humour. Il utilise tous les supports à sa disposition : planche de lit, pied de tabouret, lambeaux de papiers journaux... Il confectionne ses pigments à l'aide des couleurs grattées sur les murs de sa cellule. La veille de la libération du camp de Dachau, il est abattu d'une balle dans la nuque. Il laisse une collection importante de dessins, de peintures et de sculptures.
Léon Delarbre (1889-1974), peintre et conservateur du musée des Beaux-Arts de Belfort, réunit dans son établissement de soi-disant membres de la Société des Amis du Musée qui, en réalité, constituaient le comité de résistance au cœur même de la place forte. Le coffre-fort du musée abritait les fonds nécessaires au maquis. Arrêté le 3 janvier 1943, avec treize autres compagnons, il fut transféré par wagon plombé dans le camp de concentration de Silésie, avant de joindre Buchenwald. Utilisant ses talents de dessinateurs, il voulut tenter de rapporter un témoignage précis et objectif de la vie monstrueuse et réalisa des croquis clandestins, pris sur le vif. Il poursuivait ainsi, au péril de sa vie, son oeuvre de résistant.
Contact : 03-81-87-83-12
Le musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon sur le site des musées en Franche-Comté
Le musée comtois, installé depuis 1960 dans le Front Royal, évoque le terroir et l'adaptation humaine ; il rend compte des activités franc-comtoises d'art et de traditions populaires et s'ouvre à l'ethnographie régionale. Tout au long de ses seize salles d'exposition, il décline les hommes et leur environnement et s'attarde sur les aspects de la vie quotidienne aux XIXe et XXe siècles. L'ensemble s'articule autour de quatre thèmes principaux : se nourri, se divertir, croire et travailler. Le musée possède aussi un important fonds photographique d'ethnographie régionale. Une maquette présente la citadelle dans son ensemble.
Le musée comtois sur le site des musées en Franche-Comté
Hormis les musées, l'Aile des Cadets héberge également le service régional d'archéologie, relevant de la Direction Régionale des Affaires Culturelles. Uniquement accessible sur rendez-vous, cette structure administre l'ensemble de la recherche sur le territoire régional : inventaires, cartographie, gestion de sauvetages préventifs et de fouilles programmées...
La citadelle de Besançon - La citadelle - 25042 Besançon Tel : 03.81.87.83.33