En mathématiques, un couple de deux objets est la donnée de ces deux objets dans un ordre déterminé. Le couple des deux objets a et b est noté (a,b). Si a et b sont distincts le couple (a,b) est distinct du couple (b,a). En cela la notion de couple se distingue de la notion de paire. Pour désigner un couple, les anglophones emploient d'ailleurs ordered pair, c’est-à-dire paire ordonnée.
Les objets a et b sont appelés respectivement première composante et deuxième composante du couple ( a, b ).
D'abord introduite comme une notion primitive, l'essence de la notion de couple réside dans la propriété caractéristique suivante :
Cette propriété est à comparer avec l'égalité des paires, pour lesquelles b 1 et b 2 peuvent être permutés par rapport à a 1 et a 2 , ce qui n'est pas le cas pour les couples.
Ceci est confirmé par le corollaire suivant :
Par conséquent:
Les notions de couple et de paire ne doivent donc pas être confondues.
L'ordre des composantes dans un couple a ainsi de l'importance, d'où la définition :
L'ensemble de tous les couples dont la première composante appartient à un ensemble quelconque X et la seconde à un ensemble quelconque Y est appelé produit cartésien de ces deux ensembles et se note X×Y. Les sous-ensembles de X×Y sont des graphes.
Norbert Wiener fut le premier à remarquer (en 1914) que la notion de couple pouvait se définir en terme d'ensemble, et que donc il n'était pas nécessaire d'introduire cette notion comme une notion primitive, dès que l'on a la notion d'ensemble.
En théorie des ensembles une fonction de couplage est une fonction (au sens intuitif, et non au sens de la théorie des ensembles dans laquelle on travaille) qui à deux objets quelconques x et y, associe un objet noté (x,y) vérifiant la propriété caractéristique des couples. Il existe de nombreuses fonctions de couplages. Habituellement on utilise une repésentation des couples due à Kazimierz Kuratowski (1921). Ce choix est commode, mais n'a rien d'intrinsèque. En particulier toutes les propriétés mathématiques usuelles des couples se déduisent de la propriété caractéristique, le choix de la fonction de couplage ne doit avoir aucune conséquence.
Les couples sont définis en théorie des ensembles de la façon suivante :
Pour cette définition on doit utiliser trois fois l'axiome de la paire, pour former le singleton {x}, puis pour former la paire (ou singleton) {x,y}, et enfin pour former la paire (ou singleton) {{x},{x,y}}.
On a bien défini la notion de couple de façon unique. On montre ensuite facilement la propriété caractéristique, en utilisant de façon répétée l'axiome d'extensionnalité :
Il suffit d'utiliser la condition d'égalité pour deux paires (ou singletons), en distinguant soigneusement tous les cas possibles.
Notons
Ceci est utile pour montrer que le produit cartésien de deux ensembles est bien un ensemble (il faut l'axiome de la paire, l'axiome de la réunion, l'axiome de l'ensemble des parties et le schéma d'axiomes de compréhension), en posant Z=
Réciproquement supposons donné un ensemble de couples C. Alors les composantes de C appartiennent à l'ensemble E obtenu par réunion de la réunion des élements de C, et donc on peut définir les ensembles des premières et des secondes composantes de C par compréhension :
Ceci est utile pour montrer par exemple que l'ensemble de définition ou l'ensemble image d'une relation ou d'une fonction (vus comme des ensembles de couples) sont bien des ensembles (on utilise l'axiome de la réunion, et le schéma d'axiomes de compréhension).
Wiener, en 1914, utilisait la définition suivante des couples : (x,y)={ {{x},∅}, { {y} } }, qui est à peine plus compliquée que celle de Kuratowski.
On peut aussi utiliser (x,y)={x,{x,y}} mais la preuve de la propriété caractéristique demande l'axiome de fondation !
Les triplets peut être défini comme vérifiant la propriété caractéristique :
Un triplet ( a , b , c ) peut être codé comme ( a , ( b , c ) ) soit deux couples imbriqués. Le choix de l'ordre d'imbrication est purement arbitraire. On peut généraliser le procédé de construction à des n-uplets, n étant un entier quelconque. Pour généraliser à une infinité de composantes, on ne parle plus de uples, mais de fonction, de suite éventuellement dans le cas dénombrable.
Les généralisations à plus de deux composantes sont étudiées en détail dans l'article " Produit cartésien "