En mathématiques, une loi binomiale de paramètres n et p correspond au modèle suivant :
On renouvelle n fois de manière indépendante une épreuve de Bernoulli de paramètre p (expérience aléatoire à deux issues possibles, généralement dénommées respectivement " succès " et " échec ", la probabilité d'un succès étant p, celle d'un échec étant q = 1 − p). On compte alors le nombre de succès obtenus à l'issue des n épreuves et on appelle X la variable aléatoire correspondant à ce nombre de succès.
L'univers
La variable aléatoire suit une loi de probabilité définie par :
En France, le premier terme du membre de droite est noté
Les symboles
Cette loi de probabilité s'appelle la loi binomiale de paramètre (n ; p) et se note B(n ; p).
Une épreuve de Bernoulli conduit à la création d'un univers Ω = {S ; E}.
n épreuves de Bernoulli indépendantes conduisent à la création d'un univers Ωn constitué de n-uplets d'éléments de Ω, sur lequel peut se définir une probabilité produit. La probabilité de l'éventualité (S, S, ..., S, E, E, ..., E) avec k succès et n - k échecs a donc pour valeur pkqn-k.
Plus généralement, tout n-uplet formé de k succès et de n-k échecs aura pour probabilité pkqn-k quel que soit l'ordre d'apparition des S et des E.
L'évènement " X = k " est formé de tous les n-uplets comportant k succès et n - k échecs. La combinatoire permet de déterminer le nombre de n-uplets de ce type : il y en a autant que de parties à k éléments d'un ensemble à n éléments ; or chaque partie correspond à une façon de placer les k succès parmi les n places du n-uplet. Il y a donc
Donc
X est la somme de n variables aléatoires indépendantes suivant toutes la (même) loi de Bernoulli de paramètre p, prenant la valeur 1 en cas de succès (probabilité p) et 0 en cas d'échec (probabilité (1-p)) ; ces variables aléatoires ont pour espérance p et pour variance p(1-p).
Pour de grandes valeurs de n, le calcul de
Supposons que p(k) admette un extremum pour
Il vient :
La dérivée par rapport à k donne :
Pour annuler cette dérivée, il faut que l'argument du logarithme soit égale à un. On obtient alors la valeur de k qui rend le logarithme extremum :
La valeur la plus probable est donc la valeur moyenne. La dérivée seconde vaut par ailleurs :
Calculée en
On peut donc écrire le développement limité au second ordre suivant :
qui s'écrit compte-tenu de ce qui précède :
soit en prenant l'exponentielle :
On détermine la constante
d'où la distribution gaussienne :
La loi binomiale, son espérance et sa variance, ainsi que l'inégalité de Bienaymé-Tchebychev permettent de démontrer une version simple de la loi des grands nombres.