En mathématiques, lorsque nous choisissons k objets parmi n objets discernables, chaque objet pouvant être répété (au plus k fois), nous obtenons un groupement non ordonné de k objets éventuellement répétés. Mais ce n’est pas acceptable en mathématiques de définir une k-combinaison avec répétition de cette façon, puisqu'un tel groupement n'est pas un ensemble (en effet la définition en extension d'un ensemble empêche la répétition des éléments et par exemple {1, 1, 2, 2, 2, 3}={1, 2, 3})..
Définition :
Une k-combinaison avec répétition d'un ensemble fini E de cardinal n, est une application f de E dans {0, 1, ..., k}, telle que
Plus précisément, si E={x1, x2, ..., xn} alors f vérifie
f s'appelle aussi une combinaison de n éléments pris k à k.
Remarque :
Cette application indique pour chaque élément de E le nombre de fois qu'il est choisi; et si l'application associe la valeur 0 à un élément de E, alors l'élément n'est pas choisi. De plus la somme des nombres de répétitions doit bien être égale à k, si nous voulons exactement k objets éventuellement répétés.
Exemple :
Dans un jeu de dominos, un domino est une 2-combinaison avec répétition de l'ensemble E={blanc, 1, 2, 3, 4, 5, 6}. Chaque domino peut être représenté par une application de E dans {0, 1, 2} qui associe à chaque élément de E le nombre de fois où l'élément apparaît sur le domino.
Ainsi le domino blanc, est représenté par l'application f définie par
et le domino blanc, 1 par l'application f définie par
Soit n un entier naturel non nul, et soit l'ensemble E={x1, x2, ..., xn}. Munissons E d'une relation d'ordre total et supposons que
À une k-combinaison avec répétition de E, nous associons le k-uplet croissant (au sens large)
Réciproquement à un k-uplet croissant d'éléments de E (a1, a2, ..., ak), c'est-à-dire un k-uplet tel que
nous pouvons associer l'application f:E → {0, 1, ..., k} qui envoie un élément de E sur le nombre de fois où il apparaît dans le k-uplet. Il est alors évident que
et donc que f est une k-combinaison avec répétition de E.
Ainsi, il y a une bijection entre l'ensemble des k-combinaisons avec répétition de E et l'ensemble des k-uplets croissants d'éléments de E, ou encore des applications croissantes (au sens large) de {1, 2, ..., k} dans E.
'Exemple :
Un domino peut être représenté de manière unique par un couple croissant (a, b) tel que a ? b d'éléments de E={blanc, 1, 2, 3, 4, 5, 6}.
Théorème :
Soit E un ensemble fini de cardinal n (
qui est le nombre de k-combinaisons de n+k-1 éléments.
Les combinaisons avec répétition sont des applications d'un ensemble fini dans un autre ensemble fini donc Kk(E) est fini. Supposons que E={x1, x2, ..., xn}. L'ensemble Kk(E) se partitionne en l'ensemble K' des combinaisons qui envoient x1 sur 0 (représentées par un k-uplet croissant dans lequel x1 n'apparaît pas) et l'ensemble
Il y a donc autant d'éléments dans
En écrivant
nous obtenons la formule de récurrence
De plus nous avons pour tout entier naturel n non nul, et pour tout entier naturel k
Autre démonstration :
Nous avons vu qu'il y avait une bijection entre l'ensemble des k-combinaisons avec répétition d'un ensemble E et l'ensemble des applications croissantes de F={1, 2, ..., k} dans E. Il suffit donc de déterminer le cardinal de ce dernier ensemble que nous noterons
Théorème :
Soient n et k deux entiers naturels non nuls, E un ensemble totalement ordonné fini de cardinal n, et F={1, 2, ..., k}. Alors l'ensemble
Démonstration :
Sans perte de généralité, nous pouvons supposer que E={1, 2, ..., n}. Nous allons transformer une application croissante de F dans E en une application strictement croissante de F dans une autre ensemble G, en lui ajoutant l'application x ? x – 1.
Posons G={1, 2, ..., n+k-1} et notons
Il est facile de vérifier que l'application
est bien définie. Et l'application
est l'application réciproque de ?.
D'où
Une combinaison avec répétitions de "k" objets pris parmi "n" objets est une manière de sélectionner "k" objets parmi "n" objets distincts, sans tenir compte de l'ordre des "k" objets et avec répétitions, c’est-à-dire que le même objet peut être sélectionné plusieurs fois.
Le nombre de combinaisons avec répétitions de "k" objets pris parmi "n" objets égale :
Voici deux démonstrations de cette affirmation.
Première démonstration :
Numérotons les "n" objets de 0 à (n-1).
Remarquez qu'à chaque combinaison avec répétitions de "k" objets parmi les "n", correspond une et une seule permutation avec répétitions de "n-1" boules noires et "k" boules blanches.
Le nombre de boules noires à gauche de la première boule blanche correspond au numéro d'un objet de la combinaison avec répétitions.
Le nombre de boules noires à gauche de la deuxième boule blanche correspond au numéro d'un objet de la combinaison avec répétitions.
etc. pour toutes les boules blanches.
Conclusion :
Le nombre de combinaisons avec répétitions de "k" objets pris parmi "n" objets égale le nombre de permutations avec répétitions de "k" boules blanches et de "n-1" boules noires.
Ce nombre vaut :
C'est le nombre de permutations des (n+k-1) boules, mais dans lesquelles on ne distingue pas les permutations des boules noires entre elles et des boules blanches entre elles.
On à (n+k-1)! permutations des boules, qu'il faut diviser par les (n-1)! permutations des boules noires et les k! permutations des boules blanches.
Deuxième démonstration :
Numérotons les "n" objets de 0 à (n-1).
Plaçons n boules noires numérotées de 0 à (n-1) et (k-1) boules blanches dans une urne.
Sur la première boule blanche est noté : "remplacez-moi par une boule noire identique à la plus à gauche".
Sur la deuxième boule blanche est noté : "remplacez-moi par une boule noire identique à la deuxième la plus à gauche".
Sur la troisième boule blanche est noté : "remplacez-moi par une boule noire identique à la troisième la plus à gauche".
etc.
Ce nombre est :