Une intégrale est le résultat de l'opération mathématique, effectuée sur une fonction, appelé intégration. Une intégrale est donc composée d'un intégrande (la fonction à intégrer) et d'un opérateur que l'on appelle intégrateur (le ∫ ).
En mathématiques, l'intégrale d'une fonction réelle positive est la valeur de l'aire du domaine délimité par l'axe des abscisses et la courbe représentative de la fonction.
Pour les fonctions qui prennent des valeurs réelles négatives (gardant un signe constant par intervalles), une définition d'aire algébrique rend possible une aire négative.
Soit f une fonction continue définie sur un segment [a,b] à valeurs réelles. Pour simplifier, supposons que cette fonction soit positive (à valeurs positives ou nulles).
L'ensemble
Il est possible de définir une intégrale par la notion de primitive d'une fonction. La " primitivation " est l'opération qui, à partir d'une fonction f, donne une fonction F dérivable et dont la dérivée est égale à f. F'(x) = f(x),
En admettant que toute fonction continue sur un segment [a, b], admet des primitives, l'intégrale de a à b est égale à F(b)-F(a) et ce nombre ne dépend pas de la primitive choisie.
Cette approche est motivée en analyse, et est la méthode principale utilisée pour le calcul d'aire sous une courbe comme décrit dans le paragraphe précédent.
Les fonctions qui admettent des primitives sont aussi intégrables au sens de Riemann (et aussi au sens de Lebesgue).
Le théorème fondamental du calcul différentiel et intégral affirme que les deux approches de l'intégrale (" aire sous une courbe " et " primitivation "), sont sous certaines conditions les mêmes.
Le schéma général utilisé pour construire une intégrale et qui cherche à mesurer l'aire du domaine sous la courbe, est le même pour les deux approches de l'intégration, au sens de Riemann et au sens de Lebesgue.
D'abord, on considère une famille de fonctions élémentaires, pour lesquelles nous avons un moyen évident de mesurer l'aire sous la courbe. Dans le cas de l'intégrale de Riemann, ce sont les fonctions en escalier dont l'aire sous la courbe est égale à la somme des aires des rectangles ; le domaine sous la courbe d'une telle fonction peut alors être vu comme une réunion de rectangles. Pour l'intégrale de Lebesgue, les fonctions élémentaires sont appelées fonctions étagées, et les rectangles sont remplacés par des objets plus sophistiqués.
Si sur le segment [a,b],
L'aire sous s, facilement calculable comme somme d'aires de rectangles, est majorée par l'intégrale de f, et est appelée somme inférieure.
Dans le cas de l'intégrale de Riemann, nous fabriquons aussi des sommes supérieures de la même façon: nous choisissons une fonction en escalier, disons σ, telle que
On montre que l'ensemble des aires sous les fonctions s que l'on peut choisir (respectivement sous les fonctions σ dans la théorie de Riemann), admet une borne supérieure (resp. inférieure, et c'est la même). Cette valeur est alors appelée intégrale de f sur [a,b].
Les fonctions que nous pouvons intégrer sont appelées fonctions intégrables.
Cependant, les différences commencent ici ; la théorie de Riemann est de loin la plus simple, mais de cette simplicité résulte que l'ensemble des fonctions intégrables est plus restreint que celui de la théorie de Lebesgue. En plus, l'interaction entre les limites et l'intégrale sont plus difficiles à décrire dans la théorie de Riemann.
La généralisation de l'intégrale à un intervalle quelconque se fait en se basant sur la notion d'intégrale définie sur un segment. Soit f une fonction à valeurs réelles positives, continue définie sur un intervalle I quelconque, noté (a,b), où a (resp. b) est réel ou égal à
Avec ces mêmes données, on a l'équivalence logique : f intégrable sur (a,b)
Dans le cas où une fonction f est intégrable sur un intervalle (a,b),
Enfin, pour une fonction continue définie sur un intervalle I quelconque et à valeurs dans
De même pour f continue définie sur I et à valeurs dans un espace vectoriel normé
Remarque : il se peut très bien que " l'aire sous la courbe " d'une fonction définie et continue sur I et à valeurs réelles (changeant de signe) ait une limite en faisant tendre les extrémités d'une suite de segments inclus dans I vers les bornes de I, sans toutefois que la fonction en jeu soit intégrable sur I au sens de la définition. On parle alors d'intégrale semi-convergente, la valeur de l'aire trouvée est appelée Intégrale impropre. C'est le cas avec l'exemple classique de la fonction
Le symbole de l'intégrale, ∫, est un ancien s long : en effet, Leibniz s'est servi de l'initiale du mot latin summa, " somme ", lequel était le plus souvent écrit ?umma. À la différence du s long, ∫, en typographie, garde toujours une hampe descendant au-dessous de la ligne de base, en romaine comme en italique.
Soient f et g deux fonctions continues sur I et a, b et c trois réels de I.
Soient u et v deux fonctions C1 (ie dérivables de dérivées continues sur [a,b]) :