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L'euthanasie (gr: ευθανασ?α - ευ, bonne, θανατος, mort) est l'ensemble des méthodes qui donnent la mort pour abréger une agonie, c'est-à-dire abréger une mort douloureuse.
Son sens moderne fait de l'euthanasie une pratique visant à provoquer la mort d'un individu atteint d'une maladie incurable qui lui inflige des souffrances morales et/ou physiques intolérables. On doit distinguer l'euthanasie elle-même et le fait d'aider quelqu'un à mourir (la personne qui donne la mort n'est pas nécessairement la même). Dans ce cas, on parlera d'aide au suicide.
Le terme d'euthanasie a parfois été appliqué à des pratiques d'élimination de personnes jugées inaptes à la vie en société (malades mentaux, handicapés), notamment dans le programme eugéniste nazi Aktion T4. Ces pratiques se distinguent de la peine de mort, car celle-ci implique des notions de châtiment et de justice.
On parle également d'euthanasie animale, effectuée dans l'intérêt de l'animal ou de la population animale, par opposition à l'abattage, effectuée dans notre intérêt. " Les volailles ont été euthanasiées pour éviter l'épidémie de la grippe aviaire ".
L’euthanasie est un mot dérivé du grec composé du préfixe eu qui signifie " bien " et du terme thanatos qui signifie " mort " et signifie bonne mort, c'est-à-dire mort dans de bonnes conditions.
L'euthanasie peut être volontaire, non volontaire, ou involontaire :
L'euthanasie n'est pas un problème nouveau et il n'est pas aussi lié qu'on le croit aux développements de la médecine moderne. Il suffit en effet d'être gravement malade pour que se pose cette question. L'euthanasie est donc un problème persistant dans lequel s'affrontent des idéologies de différents horizons.
L'euthanasie ne posait pas de problèmes moraux en Grèce antique : la conception de la vie y était différente de la nôtre. Une mauvaise vie n'était pas digne d'être vécue, c'est pourquoi eugénisme (par exposition) et euthanasie ne pouvaient en général pas choquer.
Hippocrate représente cependant une exception notable : il interdisait, dans son serment, aux médecins toutes les formes d'aides au suicide.
Le mot a été créé en 1623 par un médecin anglais, le Dr Bacon, pour apporter aux mourants une fin de vie digne, c'est-à-dire dans l'hygiène, la prise en compte de ses souffrances et une assistance spirituelle. Désormais, cet ensemble de pratiques est admis et reconnu, mais sous le nom de médecine palliative. C'est au cours du XIXe siècle que le sens du mot évoluera.
Le terme a souvent été détourné de son sens le plus courant. Les nazis, par exemple, parlaient d'euthanasie pour l'extermination des handicapés.
L’euthanasie est revenue au centre du débat social depuis le XIXe siècle. En fait à partir du moment où les progrès de la médecine et du prolongement de la vie ont évolués. Cela a poussé l’État, la profession médicale, les philosophes et les théologiens à débattre du sujet de la qualité de la vie, et des droits pour un être humain de déterminer le moment où cette qualité s’est dégradée tant qu'il devient acceptable et licite de mettre un terme à son agonie et sa souffrance.
L'euthanasie est autorisée, sous conditions, dans certains pays européens, comme la Belgique et les Pays-Bas, pour certains malades atteints de maladies incurables, mais elle est de plus en plus tolérée dans les mêmes circonstances dans de nombreux autres pays. L'euthanasie est également autorisée dans les mêmes conditions que pour les pays mentionnés ci-dessus en Suisse par le biais de l'association Exit Suisse. (Autres Associations : Exit International , Dignitas , La Chrysalide ...)
Juridiquement, le corps humain, considéré comme une "chose sacrée", est un élément extrapatrimonial. il ne peut donc être question de propriété de celui-ci. Ceci résulte des principes d'indisponibilité du corps humain et de l'état des personnes contenus dans le Code Civil (art. 16 et s.).
Cela permettrai aussi d'éviter l'acharnement thérapeutique régi et interdit par la loi Kouchner du 4 mars 2002
La justice étant soumise au secret de l'instruction et la définition de l'euthanasie étant difficile, il s'agira ici, de personnes se réclamant auteurs de cette pratique et inquiétées par la justice pour cette raison.
Dans la religion islamique, l’homme représente l’œuvre divine la plus importante et la plus complexe. Il est la créature qui porte l’empreinte divine et qui représente son pouvoir sur la terre.
L’euthanasie active est interdite juridiquement (shar’an), car elle correspond à un meurtre commis par le médecin, même lorsqu’il agit à la demande du patient, en ayant l’intention d’abréger sa souffrance. Le médecin ne peut pas être plus miséricordieux envers le patient que Dieu qui lui a donné la vie et qui la lui reprend dans les conditions qu’il veut. La seule chose permise est de laisser le patient mourir naturellement.
L’euthanasie passive ne peut pas être interdite, dans ces cas précis, du fait que la majorité des juristes musulmans n’impose pas les soins médicaux même dans des cas où l’on espère la guérison. Ils ont considéré que se soigner fait partie du permis (mubâh), et nullement de l’obligatoire.
Pour le catholicisme, dont la doctrine à ce sujet a été explicitée par la lettre encyclique Evangelium vitae (L'Évangile de la vie) du pape Jean-Paul II en 1995, l'euthanasie est en opposition directe avec le 6e commandement : " Tu ne tueras point " (Exode XX/13). En conséquence, toute forme d'euthanasie est prohibée.
" (...)l’euthanasie sont donc des crimes qu’aucune loi humaine ne peut prétendre légitimer. Des lois de cette nature, non seulement ne créent aucune obligation pour la conscience, mais elles entraînent une obligation grave et précise de s’y opposer par l’objection de conscience ". Evangelium vitae, n°73
En revanche, l'acharnement thérapeutique est lui aussi refusé :" Il faut distinguer de l’euthanasie la décision de renoncer à ce qu’on appelle l’acharnement thérapeutique, c’est-à-dire à certaines interventions médicales qui ne conviennent plus à la situation réelle du malade, parce qu’elles sont désormais disproportionnées par rapport aux résultats que l’on pourrait espérer ou encore parce qu’elles sont trop lourdes pour lui et pour sa famille. Dans ces situations, lorsque la mort s’annonce imminente et inévitable, on peut en conscience renoncer à des traitements qui ne procureraient qu’un sursis précaire et pénible de la vie, sans interrompre pourtant les soins dus au malade en pareil cas " Evangelium vitae, n°65