En mathématiques, on appelle distance sur un ensemble E une application
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(symétrie) |
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(séparation) |
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(inégalité triangulaire) |
Un ensemble muni d'une distance s'appelle un espace métrique.
Remarque : dans la définition d'une distance, on demande généralement que l'ensemble d'arrivée soit
en utilisant respectivement la séparation, l'inégalité triangulaire puis la symétrie.
La distance est dite ultramétrique si de plus :
Un exemple de telle distance intervient de façon cruciale dans la théorie des valuation p-adiques. L'interprétation géométrique de l'inégalité triangulaire dans un espace ultramétrique amène à dire que tous les triangles sont isocèles.
Soit deux points A et B d'un espace vectoriel par lesquels passe une droite orientée (une droite munie d'un sens, i.e. qui est générée par un vecteur v non-nul). On appelle distance algébrique de A vers B le réel tel que :
On peut démontrer que la distance algébrique de A vers B (notée da(A,B)) vaut :
Attention, la distance algébrique n'est pas une distance, vu qu'elle est antisymétrique :
Soient E1 et E2 deux parties d'un espace métrique muni d'une distance d, on définit la distance entre ces deux ensembles comme :
N.B. : Cette " distance " n'est pas une distance sur l'ensemble des parties de E au sens des axiomes définis plus haut. En particulier si la distance entre deux ensembles est nulle, on ne peut pas en déduire que ces ensembles sont égaux.
Néanmoins, il est possible de définir une vraie distance entre les parties compactes d'un espace métrique. Pour cela, voir : distance de Hausdorff.
Dans un espace vectoriel normé
En particulier, dans
1-distance |
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(distance de Manhattan) |
2-distance |
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(distance euclidienne) |
p-distance |
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∞-distance |
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La 2-distance permet de généraliser l'application du théorème de Pythagore à un espace de dimension n. C'est la distance la plus intuitive.
La p-distance est rarement utilisée en dehors des cas p = 1, 2 ou ∞. La 1-distance présente la particularité amusante de permettre la définition en toute rigueur de sphères carrées (voir oxymore).
Il est également possible de définir des distances entre des permutations. L'exemple suivant est très utilisé dans le réarrangement de génomes. Soit S un ensemble de permutations modélisant diverses opérations; alors la distance entre deux permutations π et σ est la longueur d'une séquence minimale formée du produit d'éléments de S telle que cette séquence transforme π en σ.
Ces distances peuvent également servir à mesurer, de diverses manières, le désordre présent dans une séquence. On utilise alors ces mesures pour analyser les performances de divers algorithmes de tri, ou pour construire de nouveaux algorithmes de tri qui effectuent un nombre de comparaisons optimal par rapport à la mesure de désordre choisie.