En algèbre, la décomposition en fractions partielles ou en éléments simples d'une fonction rationnelle est son expression sous une somme de fractions ayant toutes un dénominateur irréductible et un numérateur de degré inférieur au dénominateur. Les fractions partielles sont utilisées dans le calcul intégral pour faciliter la recherche de primitives. Elles sont aussi utilisées pour calculer l'inverse des transformées de Laplace.
Déterminer quels polynômes sont irréductibles dépend du corps de scalaires utilisé. Ainsi, si on se limite aux nombres réels, les polynômes irréductibles auront un degré de 1 ou de 2. Si les nombres complexes sont utilisés, seuls les polynômes de premier degré seront irréductibles. De même, si on se limite aux nombres rationnels, on pourra trouver des polynômes de degré supérieurs à 2 irréductibles.
Supposons qu'on recherche la décomposition en fractions partielles de la fonction rationnelle
Le dénominateur se factorise en
Nous cherchons donc les scalaires A et B tels que
Une façon de trouver A et B commence par l'élimination des fractions. Cela revient à multiplier chaque côté par le dénominateur commun : (x − 8)(x + 5). Ce qui nous donne
En prenant des valeurs judicieuses pour x, on obtient directement les valeurs de A et de B :
Nous obtenons donc la décomposition en fractions partielles :
Pour décomposer
en fractions partielles, observons d'abord
Le fait que x2 + 2x + 4 ne soit pas factorisable en utilisant des coefficients réels est visible car le discriminant, 22 − 4(1)(4), est négatif. Nous cherchons donc des scalaires A, B, C tels que
Par l'élimination des fractions nous trouvons
Nous pouvons procéder comme dans l'exemple précédent. La substitution de 2 pour x élimine complètement le second terme et nous obtenons
par exemple, 84 = 12A, donc A = 7, ce qui nous donne
Ensuite, la substitution de 0 par x donne
alors C = 4. Nous avons maintenant
Substituons 1 par x, nous avons
donc B = 3. La décomposition en fractions partielles est
Considérons la fractions rationnelle
Par factorisation du dénominateur nous avons
La multiplicité du facteur de premier degré (x − 4) est supérieure à 1. Dans de tels cas, la décomposition en fractions partielles prend la forme
Pour une fonction rationnelle de la forme
(où "
La détermination des coefficients A, B, C, D, E, F s'opère en effectuant le changement de variable y = x + 3. La fraction s'écrit alors
La division de P(y) par y - 1 suivant les puissances croissantes(voir polynôme) nous donne alors
Il suffit alors d'opérer la division et de revenir à la variable de départ.
Le patron général est facile à deviner, pour un fonction rationnelle de la forme
avec le facteur irréductible du second degré x2 + 1 au dénominateur, la décomposition en fractions partielles sera de la forme
Le même genre de développement s'applique à tous les polynômes irréductibles du second degré.
Le principe de base est assez simple ; c'est plutôt le côté algorithmique qui réclamera de l'attention dans les cas particuliers.
Soit R(x) une fonction rationnelle de x qui admet une factorisation au dénominateur qu'on notera
sur un corps K (par exemple les nombres réels ou les nombres complexes). Si P et Q sont premiers entre eux, alors R peut s'écrire
pour certains polynômes A(x) et B(x) sur K. L'existence d'un telle décomposition est une conséquence du fait que l'anneau des polynômes sur K est un anneau euclidien dans lequel l'égalité
existe pour certains polynômes C(x) et D(x). On obtient ce dernier résultat par l'identité de Bézout.
L'utilisation de ce principe permet d'écrire R(x) comme une somme de fonctions rationnelles avec comme dénominateurs des puissances de polynômes irréductibles.
Enfin une fraction de la forme
peut s'écrire comme une somme de fractions dont le dénominateur est une puissance de F et dont les numérateurs sont de degrés inférieurs à F, plus, éventuellement un autre polynôme. Ceci peut être réalisé grâce à une succession de division euclidienne par F (la méthode est analogue à celle utilisée pour écrire un nombre en base a).
Quand K est le corps des nombres complexes, F est de degré 1 (théorème fondamental de l'algèbre) et les numérateurs sont donc constants. Quand K est le corps des nombres réels, le degré de F sera 1 ou 2 et les numérateurs seront linéaires ou constants.
Ce qui donne :
Nous pouvons trouver les valeurs de A et B ainsi :
donc
On procède de la même façon pour B :
donc
Donc