La tourbe est le produit de la fossilisation de débris végétaux sur 1000 à 2500 ans dans des milieux humides anaérobies que l'on appelle tourbières. Cette matière, parfois considérée comme roche ou comme sol, est constituée de 10 à 20% de matière végétale peu décomposée, le reste étant composé d'eau. Sur résidu sec, la teneur en carbone peut atteindre 50% en poids, ce qui rend la tourbe séchée bon combustible.
A l'extraction, on distingue deux types de tourbe. La tourbe blonde provient de la lente transformation des sphaignes. Elles est riche en cellulose et en carbone et très pauvre en cendres car souvent jeunes (2000 ans). A l'oeil nu, sa couleur blonde se distingue très facilement de la tourbe brune, de couleur noir. Cette tourbe provient de débris végétaux ligneux (Ex Carex Halleriana). Elle est composée de fibres mélangées avec des élements plus fins, provenant d'une dégradation plus poussée des végétaux. Elle est donc plus agées (5000 ans) que la précédente.
En pédologie, on distingue deux types de tourbe.
La tourbe fait l'objet d'une exploitation industrielle pour être utilisée en horticulture et en agriculture. Cette exploitation, quand elle est menée à grande échelle, conduit à la destruction irrémédiable de la tourbière. L'Irlande notamment est connue pour l'exploitation de ses tourbières.
En horticulture, la tourbe est utilisée pour sa forte rétention en eau, ce qui convient particulièrement bien aux semis. On trouve également dans le commerce des pots constitués de tourbe compressée, ce qui permet d'éviter le stress du rempotage pour les jeunes plantules. Il est recommandé de ne pas acheter de terreau composé avec de la tourbe afin de limiter la destruction des tourbières. Des solutions de remplacement écologiquement viables existent d'ores et déjà : composts de débris organiques, vermiculite ... Il existe des végétaux spécifiques des milieux acides qui apprécient la tourbe ou la terre dite " de bruyère " : ce sont, entre autres, les rhododendrons, azalées, bruyères, magnolias ...
La forte accumulation en matière organique dans le sol donne lieu à une baisse importante en teneur en minéraux. Ainsi les plantes de la tourbière doivent être adaptées à cette pénurie de minéraux. C'est notamment le cas pour les plantes carnivores qui puisent leur matière minérale dans les insectes qu'elles capturent. Exemple : drosera.
La tourbe a pu servir de matériau de construction dans les régions où le bois fait défaut. En Islande par exemple, elle a été beaucoup utilisée au Moyen Âge pour la construction de fermes.
Des briques de tourbes sont alors agencées pour former les murs, et un tapis de pelouse est déroulé sur la charpente du toit. La tourbe présente en effet l'avantage d'être facilement manipulable et d'être un bon isolant thermique, grâce à sa forte porosité.
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Le couloir central
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La tourbe est couramment utilisée comme combustible, par exemple en Irlande.
Elle peut être simplement séchée, elle brûle alors assez difficilement et il peut être nécessaire de la faire brûler avec du bois.
Elle peut également être vendue comprimée (briquette) pour une meilleure combustion.
Son utilisation a été interdite dans certaines agglomérations comme à Dublin à cause des poussières importantes dégagées par sa combustion.
La capacité portante de la tourbe est proche de 0,00 KN/m² (type vases ou sables mouvants). Lors du calcul des fondations d'un ouvrage posé sur ce type de sol, il conviendra de prévoir un système de fondation sur pieux, ou sur pilotis.