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Un gratte-ciel (de l'anglais skyscraper) est un immeuble dont la hauteur est très supérieure à la moyenne. La hauteur à partir de laquelle un immeuble est considéré comme gratte-ciel varie suivant les villes concernées. Sont considérés comme gratte-ciels, des immeubles à usage d'habitation ou de bureaux, généralement en centre-ville. Ainsi, les tour-relais, les monuments religieux, ne sont pas des gratte-ciels. Il en va de même des tours HLM qui ne sont pas des gratte-ciels.
Bien que dès le Moyen Âge certains donjons, également immeubles d'habitation, comme celui du château de Vincennes atteignaient déjà les 50 mètres de hauteur, on ne commença à nommer gratte-ciels les bâtiments de grande hauteur qu'à partir de la fin du XIXe siècle sur la côte est des États-Unis.
À cette époque, un immeuble de dix étages (soit une trentaine de mètres de haut) était considéré comme hors norme. Le grand incendie de Chicago, qui a détruit une grande partie du centre-ville, et sa nécessaire reconstruction ont permis l'émergence d'une nouvelle approche de la construction d'immeubles afin de réduire les coûts liés à l'augmentation du prix des terrains. Il fallait donc trouver un moyen pour se protéger à la fois de l’eau (surélévation) et du feu (ossature d’acier et non plus de bois), ce moyen devait être rapide, solide, facile d’assemblage. C’est ainsi que le Baron Jenney fut amené à élaborer un système de structure interne sur laquelle repose tout l’édifice, le mur extérieur n’ayant plus rien à porter.
Les premiers architectes de ce que l'on a appelé plus tard l'école de Chicago ont créé par leurs œuvres et par leur influence un modèle de développement urbain qui a caractérisé toutes les villes américaines au XXe siècle.
Il est difficile de dire quel a été le premier gratte-ciel de l'histoire, certains pensent qu'il s'agit du New York Tribune Building dessiné par Richard Morris Hunt (New York, 1873, 78 mètres) et d'autre penche pour le Home Insurance Building édifié par l'école de Chicago (Chicago, 1885, 42 mètres). Mais ce qui ne fait aucun doute est la prise de position dans la construction de gratte-ciels à New York qui se multiplie dès la fin du XIXe siècle mais surtout au début du XXe. En effet, avec la construction, en 1890, du New York World Building (94 mètres), New York commence son incroyable développement en matière de gratte-ciels et c'est une vrai course au plus haut building qui commence avec le Manhattan Life Insurance Building (1894, 106 mètres), le Park Row Building (1899, 119 mètres), puis la Metropolitan Life Tower franchi la barre des 200 mètres en 1909 mais est finalement dépassé par le Woolworth Building (1913, 241 mètres). Toutes ces tours ne seront dépassés qu'après la Première Guerre Mondiale par le 40 Wall Street mais surtout par le Chrysler Building puis l'Empire State Building qui atteint 381 mètres.
Puis c'est au tour du World Trade Center, toujours à New York, de prendre la place de plus haut gratte-ciel du Monde en 1973 avec 417 mètres, mais Chicago riposte enfin avec la Sears Tower en 1974 qui mesure 442.3 mètres. Celle-ci tient son titre jusqu'en 1998 où elle est battue par un gratte-ciel asiatique, les Petronas Twin Towers (410 mètres). Taipei 101 est actuellement le plus haut gratte-ciel du Monde du haut de ses 448 mètres.
À Dakar, au Sénégal, le plus haut gratte-ciel d'Afrique est en construction, la Tour Kadhafi, lorsqu'elle sera constuite mesurera 250 mètres et abritera des bureaux et hôtels.
En Afrique du Sud, et notamment à Johannesburg plusieurs gratte-ciels sont édifiés ou en construction, le plus haut étant le Carlton Centre suivi par le Pearls Of Umhlanga à Umhlanga Rocks.
Au Caire, plusieurs gratte-ciels sont également construits mais aucun ne dépasse les 150 mètres.
L'Asie est le continent regroupant le plus de gratte-ciels, depuis le Moyen-Orient avec Dubaï, jusqu'à l'Extrême-Orient à Taipei, sur l'île de Taïwan.
Les Émirats arabes unis voient grand, et entendent bien prendre la tête de la course au plus haut gratte-ciel qui a lieu au Moyen-Orient et en Asie. La tour Burj Dubaï est le nouveau symbole architectural que veut se donner la ville de Dubaï. Sa hauteur dépassera de très loin la Taipei 101 de Taiwan.
La hauteur du Burj Dubaï sera comprise entre 700 et 800 mètres, et pourrait même atteindre selon certaines rumeurs les 900 mètres, une valeur encore tenue secrète. L'ouvrage est sorti de terre début 2005, sa construction devrait se terminer en novembre 2008. Il ne fait pas de doute que ce gratte-ciel deviendra le plus haut jamais construit lorsqu'il sera achevé, mais le restera-t-il longtemps ? Des projets encore plus grandioses sont en effet à l'étude, dont la Millenium Tower à Tokyo au Japon qui devrait dépasser les 800 mètres…
La majorité des plus grandes tours du monde se trouve aujourd'hui en Extrême-Orient dans la civilisation chinoise. La plus haute étant à Taiwan, la majorité des 10 plus hauts en Chine populaire et la plus forte concentration du monde dans la province de Hong Kong.
Dans la province de Hong Kong, la majorité des bâtiments dépassent les 50 m de haut, mais semblent minuscules à côté des gigantesques constructions de Central, sur l'île même de Hong-Kong, qui regroupe plusieurs des 10 plus grandes tours du monde. Avec près de 6.000 immeubles de plus de 150 m de haut, Hong-Kong concurrence la première place de la ville comportant le plus de gratte-ciels, avec la ville de New York.
La Chine populaire, dont l'énorme croissance économique de ces dernières années a permis une modernisation à grande vitesse des villes, le nombre de gratte-ciels nécessaire à la concentration urbaine liée à l'exode rural, et les gratte-ciels et projets de grattes ciels de très grande hauteur se sont multipliés. Ce pays détient la majorité des gratte-ciels du monde dépassant les 300m ainsi que la majorité des 10 plus grands du monde.
Taiwan détient (en 2007) le record mondial avec la Taipei 101 qui mesure 508 mètres et qui a été inaugurée début 2004.
La Malaisie a détenu pendant plusieurs années le titre du plus grand immeuble habitable avec ses tours jumelles, les Petronas Twin Towers à Kuala Lumpur, construites en 1998. Le toit n'atteint que 378 m, mais le mât culmine à 452 m.
On considère que le Home Insurance Building, qui a été construit à Chicago en 1885 et mesurait 42 mètres, est le premier gratte-ciel. Le premier gratte-ciel de New York est le Flat Iron Building.
En 1931 fut inauguré l'Empire State Building à New York aux États-Unis d'Amérique. Du haut de ses 381 mètres, il reste le plus haut bâtiment du monde pendant quarante ans. Ce titre lui est ravi pour 2 ans en 1972 par les tours jumelles du World Trade Center et leurs 417 mètres (détruites lors du double attentat du 11 septembre 2001). Dès 1974, la Sears Tower à Chicago vient reprendre le record de hauteur avec 442 m. Aujourd'hui de nombreux projet aux USA de construction ont pour objectif de depasser cette hauteur, on peut citer les projets suivants Chicago Spire, Las Vegas Tower, Freedom Tower.
Actuellement, le plus grand gratte-ciel de Miami est le Four Seasons Hotel Miami avec 242 mètres de haut et 72 étages, achevé en 2003. Il est suivi par l'immeuble de bureaux Wachovia Financial Center de 233 mètres, inauguré en 1984. Depuis 2005 la ville de Miami (Floride) est en proie d'un veritable renouvellement urbain avec environ 80 immeubles de grandes hauteurs actuellement en construction. De nombreux projets existent dont certains, comme les Empire World Towers ou One Bayfront Plaza, prévoient la construction de gratte-ciel de plus de 300 mètres de haut. L'Empire World Towers culminera a 366 mètres. Son achèvement est prévu pour 2010. Il sera alors le plus haut gratte ciel au sud de New York. Les habitants de Miami surnomment ce vaste chantier la "Manhattanization" en raison du grand nombre de constructions en cours, c'est le cas notamment des villes de Dubaï et Panama city qui elles aussi se dotent de nombreuses tours plus audacieuses les unes que les autres de part, leur hauteur et leur architecture.
Si tous les projets et constructions actuels arrivent à terme, Miami pourrait devenir en 2010 le troisième panorama urbain du pays, après New York et Chicago, au niveau du nombre de gratte-ciel.
La ville de Chicago (Illinois) recèle aussi quelques projets de grandes envergures, ainsi ont peu citer la Trump Tower Chicago 1362 pieds soit 415 mètres de haut avec 96 étages se classant juste derrière la Sears Tower de Chicago qui elle est actuellement la seconde du monde avec ses (442 m) bientôt dépassée par la Chicago Spire une tour torsadée de 609 mètres de haut et 150 étages. Cet édifice devrait être livré en 2010. L' immeuble a était dessiné par Santiago Calatrava. Il fut d'abord appelé Fordham Spire et 400 North Lake Shore Drive . Le site, l'estuaire de la Chicago River au nord-est du Loop, a été choisi par Garrett Kelleher du Shelbourne Development Group, Inc.., il sera le plus haut gratte-ciel du continent américain, dépassant la Freedom Tower de New York.
Le First Canadian Place, siège social de la Banque de Montréal et culminant à 298 mètres, est considéré comme la tour la plus haute du Canada.
Plusieurs gratte-ciels relativement hauts existent aussi à Montréal, au Québec. Le plus grand, le 1000 De La Gauchetière, atteint 205 mètres. Si l'on compte l'antenne le 1250 René Lévesque Ouest serait le plus haut de la ville avec 230,4 mètres.
L'Europe ne compte aucun des 50 plus grands gratte-ciels mondiaux. Le gratte-ciel n'est pas vraiment dans la culture européenne qui préfère l'étalement horizontal (rurbanisation) à l'étalement vertical. De plus, afin de préserver les centres historiques, la majorité des grandes villes européennes interdisent leur construction. La construction des cités HLM souvent décriées pour l'inhumanité de leur mode de vie est sans doute également pour beaucoup dans la réticence de européens à vivre en hauteur.
Le plus grand gratte-ciel d'Europe est le Triumph-Palace (??????-?????), à Moscou, inaugurée en 2005 et culminant à 264,1 mètres. Ce bâtiment d'habitation de 57 étages comprend environ 1 000 appartements. L'ancien détenteur du titre était la Commerzbank Tower à Francfort. La Commerzbank Tower reste la plus haute tour d'Europe pour la hauteur du toit.
La plus haute tour de Belgique est la Tour du Midi. Située à Bruxelles, elle culmine à 150 mètres et elle possède 37 étages. Elle fut érigée de 1962 à 1967.
En France, la majorité des gratte-ciels est concentrée à Paris (front de Seine, place d'Italie) et dans son agglomération, (La Défense) quartier d'affaires de Paris. De nombreuses grandes villes de province sont aussi dotées de gratte-ciels dans leurs centres-villes et dans leurs quartiers périphériques.
On utilise souvent le terme IGH (immeuble de grande hauteur) dès que la hauteur d'un bâtiment dépasse les 28 ou 50 mètres selon son occupation. Les moyens habituels des sapeurs-pompiers ne permettant pas d'intervenir au-delà de cette hauteur, les IGH sont soumis à une réglementation particulière et draconienne.
Le premier gratte-ciel de France fut la tour Perret à Amiens d'une hauteur initiale de 104 m. En 2006, le plus grand gratte-ciel de France est la tour Montparnasse à Paris qui culmine à 210 mètres et dont la construction a été achevée en 1973. Il devrait être dépassé d'ici 2012 par de nouveaux projets dans le quartier de La Défense qui culmineront à 300 mètres (la tour Phare, 300 m, tour Générali, 318 m)
Les gratte-ciels sont traditionnellement construits sous forme d'une tour monolithique organisée autour d'un noyau central comprenant notamment les voies de circulation verticale (escaliers, ascenseurs) et les conduites (eau, réseaux électriques et de communication…). La structure porteuse peut être concentrée dans ce noyau central, ou répartie sur des piliers. Certains édifices ont également bénéficié d'une armature entièrement métallique.
La concentration des circulations en un point du bâtiment pose le problème de son évacuation en cas d'urgence si ces circulations sont rendues impraticables. De la même manière, la concentration des structures porteuses peut rendre le bâtiment vulnérable si elles sont endommagées. Un autre problème rencontré est l'éclairage des zones les plus centrales : au-delà d'une certaine distance, la lumière naturelle n'est plus suffisante pour qu'on puisse se passer d'éclairage artificiel.
Une approche plus récente cherche à rompre avec cette conception monolithique, et propose d'organiser le bâtiment sous forme de modules constitués autour de plusieurs noyaux de circulations verticales. Chaque noyau deviendrait le point central d'une plus petite entité tout en constituant une sorte de " super-pilier " de l'ensemble. Les promoteurs de ce type de construction indiquent qu'un tel édifice serait moins susceptible de s'effondrer si l'un de ces piliers était endommagé, tout en vantant une capacité d'évacuation largement améliorée. Les espaces utiles du bâtiment sont répartis sous forme de " grappes " sur les piliers pour bénéficier au maximum de la lumière naturelle. De plus un incendie survenant dans l'un des modules aurait peu de chances de se propager à d'autres zones de l'immeuble. La principale limitation de cette approche devient alors une occupation plus faible du volume total alloué au bâtiment.
Ce concept n'a cependant pas encore été appliqué.
Enfin, les nouvelles technologies ont permis à certains architectes et bureaux d'études de développer des principes structurels très novateurs inspirés des bio-organismes.
L'exosquelette conçu par l'architecte français Hervé Tordjman et les ingénieurs de SETEC TPI (Jean-Marc Jaeger) pour le projet des tours jumelles de Canton est une vraie révolution pour la construction d'ouvrages de grande hauteur.
Il garantit une résistance de l'ouvrage à des efforts mécaniques particulièrement importants (typhons, tremblements de terre) tout en intégrant une réelle protection face aux agressions extérieures (avions, missiles).
Cet exosquelette est secondé par un double noyau de béton, qui offre une réelle stabilité dynamique et une résistance exceptionnelle aux incendies.
Ce principe structurel permet une flexibilité des espaces intérieurs (démontages de 60% des planchers internes) qui garantit une exploitation programmatique et économique à long terme. Cette nouvelle approche constructive a permis de proposer un projet économiquement très avantageux qui, secondé par la configuration morphologique de l'ouvrage, supprime l'usage des échafaudages pour sa construction.
Il s'agit là, d'une véritable révolution dans les technologies constructives des gratte-ciels.
Détruits :
Plus hauts gratte-ciels français construit classé par la hauteur totale de l'édifice (pas d'antenne)[1]
Nom | Villes | Hauteur (toit) | Étages | Année de construction | Usage | Architecte |
1. Tour Montparnasse | Paris | 210 m | 59 | 1973 | Bureaux, restaurant | Roger Saubot |
2. Tour Gan | Courbevoie | 187.1 m | 42 | 1974 | Bureaux | Harrisson & Abramovitz, J. P. Bisseuil |
3. Tour Total | Courbevoie | 187.1 m | 48 | 1985 | Bureaux | WZMH Architects, Roger Saubot, François Jullien |
4. Tour Areva | Courbevoie | 184 m | 44 | 1974 | Bureaux | Roger Saubot, Francois Jullien |
5. Tours Société Générale | Puteaux | 167 m | 38 | 1995 | Bureaux | Michel Andrault, Pierre Parat |
6. Tour EDF | Puteaux | 165 m | 40 | 2001 | Bureaux | Pei Cobb Freed & Sra Achitectes |
7. Tour du Crédit Lyonnais | Lyon | 164.9 m | 42 | 1977 | Hôtel, bureaux | Araldo Cossutta & Associates |
8. Coeur Défense | Courbevoie | 163.1 m | 45 | 2001 | Bureaux | Jean-Paul Viguier |
9. Tour AXA | Courbevoie | 159 m | 39 | 1974 | Bureaux | Jean-Pierre Dacbert, Pierre Dufau, Michel Stenzel |
10. Tour Égée | Courbevoie | 155 m | 40 | 1999 | Bureaux | Conceptua |
Plus hauts gratte-ciels mondiaux en construction ou proposé à la construction classé par la hauteur totale de l'édifice (pas d'antenne)[2]
Nom | Villes | Pays | Hauteur (antenne) | Hauteur (toit) | Étages | Année de construction | Statut |
1. Al burj | Dubaï |
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1 200 m | ? | 200 | 2010 | Proposé |
2. Burj Dubai | Dubaï |
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807.7 m | +/- 574.4 m | 162 | 2008 | En construction |
3. Russia Tower | Moscou |
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- | 612 m | 118 | 2011 | Proposé |
4. Incheon Towers | Incheon |
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- | 610 m | 151 | 2010 | Aprouvé |
5. Chicago Spire | Chicago |
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609.7 m | 609.7 m | 150 | 2010 | Approuvé |
6. Abraj Al Bait Towers | La Mecque |
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577 m | +/- 500 m | 76 | 2008 | En construction |
7. Crown Las Vegas | Las Vegas |
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575.5 m | 502.2 m | 142 | 2011 | Proposé |
Nombre d'immeubles de douze étages et plus (high-rise buildings) en janvier 2007[3] :
À titre de comparaison, il y a 263 immeubles de douze étages et plus à Paris (plus deux actuellement en restauration).