William Morris - Définition

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William Morris
William Morris

William Morris, né le 24 mars 1834 à Walthamstow, Essex et mort le 3 octobre 1896 à Hammersmith, Londres, est un écrivain, poète, peintre, dessinateur et architecte britannique, célèbre à la fois pour ses œuvres littéraires, son activisme politique, sa défense de l’environnement, ses créations en arts décoratifs et l’influence qu’il continue d’exercer dans ce domaine, l’une des influences les plus importantes en Grande-Bretagne au XXe siècle.

Biographie

À l’âge de 14 ans, il emménage dans une maison nommée Water House, devenue la William Morris Gallery. Après des études à Marlborough College et Exeter College, Oxford, il songe à entrer dans les ordres. La lecture de Thomas Carlyle, de Charles Kingsley et de John Ruskin le décide à se consacrer à l’art. Étudiant en architecture, puis en peinture, il rencontre Dante Gabriel Rossetti et les artistes de la " Confrérie préraphaélite " en 1856, ce qui le détermine à consacrer sa vie aux arts décoratifs, à la fois comme créateur et comme homme d’affaires. En 1859, il se marie avec Jane Burden, dont il a deux filles.

Son amitié d’une vie entière pour le peintre Edward Burne-Jones, qui date de 1847, s’épanouit à travers leur passion commune pour la création artistique. La question reste posée de la tension implicite entre les aspirations socialistes utopiques de Morris et ses activités de créateur d’objets de luxe à la seul portée de la haute bourgeoisie victorienne.

Il mourut, selon son médecin, " d’avoir été William Morris ", c’est-à-dire d’avoir été un homme d’une énergie peu commune et d’une créativité sans bornes.

L’écrivain

Morris connut en son temps la célébrité en tant qu’auteur littéraire. Son premier recueil de poésie, The Defense of Guenevere, n’obtint pas un grand succès et il ne fut véritablement reconnu comme poète que grâce à The Earthly Paradise en 1870. Il fut également l’auteur de traductions de sagas islandaises, telle que Sigurd the Volsung, et d’autres textes classiques.

Ses principales fictions romanesques, ou " romances en prose ", sont A Dream of John Bull, The Well at the World’s End et l'utopie socialiste News from Nowhere, parue en 1890. On le considère souvent comme le père de la " heroic fantasy ". Il mit aussi son talent d’écrivain au service de ses convictions politiques, comme dans son ouvrage Les Arts décoratifs, leur relation avec la vie moderne.

Le révolutionnaire

C'est en 1876 que William Morris fit son entrée en politique en acceptant le poste de trésorier de l'Eastern Question Association. En 1883, déçu par les libéraux, il rejoignit les socialistes de la Social Democratic Federation, puis fait partie du groupe de militants qui fonde la Socialist League en décembre 1884 pour s'opposer à l'orientation réformiste de la SDF. L'existence la la Ligue sera éphémère et elle disparaîtra en 1890 après avoir connu des conflits internes.

Pendant les années 1880-1890, Morris n'eut de cesse de parcourir la Grande-Bretagne en tant qu'activiste socialiste, alternant conférences et discours. Il prônait l'amélioration de la qualité de la vie des travailleurs manuels, de la classe ouvrière tout entière, grâce à l'éducation et les loisirs, avec, en particulier, l'enseignement des arts appliqués. Il considérait la guerre entre le capital et le travail comme le sujet essentiel de toute réflexion sur la société contemporaine. Il s'insurgeait contre le côté philistin de la société victorienne qui le faisait désespérer d'un possible épanouissement de l'art dans le système capitaliste basé sur le profit et la production de masse dénuée de qualité.

Il fut un ardent défenseur de l'environnement et du patrimoine architectural. Sa défense de la terre et ses attaques contre la répartition pernicieuse des biens anticipaient, à maints égards, les revendications écologistes. C'est en particulier à cause de son écologisme radical qu'il sera re-découvert par une partie de l'"ultra-gauche" française (L'Insécurité Sociale, Interrogations, L'Encyclopédie des Nuisances,...)

Morris et la restauration du patrimoine

Partageant les vues de John Ruskin, qu'il contribue fortement à populariser, William Morris s'engage à ses côtés pour prôner la " non-restauration ". Il étend la réflexion de Ruskin aux architectures non-nobles, et diffuse l'idée que la restauration est une perte d'authenticité pour l'œuvre. En 1877, il crée la Society for the Protection of Ancient Building, " qui s'attache au respect du monument comme document historique et souhaite l'étendre, au delà du Moyen Âge, à toutes les périodes " (D. Poulot, Patrimoine et musées : l'institution de la culture, Hachette, 2001, p. 127)

Personnage-clé des arts décoratifs

La Vision de Saint Graal (1890)
La Vision de Saint Graal (1890)

La première décoration d'intérieur dont Morris se chargea fut celle de sa propre demeure - Red House - construite par Philip Webb pour le jeune couple à Bexleyheath, alors en pleine campagne avant de devenir par la suite un faubourg de Londres. À l’Exposition universelle de Londres en 1851, Morris avait été surpris par la laideur des objets présentés : en effet, selon lui, la révolution industrielle en standardisant la fabrication des objets avait mis en avant la notion de profit, au détriment de l’esthétique et de la qualité du produit.

La firme Morris, Marshall, Faulkner & Co, créée en 1861 avec l’aide de Ford Madox Brown, Charles Falkner, Burne-Jones, Rossetti et Philip Webb, acquit rapidement une excellente réputation pour la fabrication de vitraux ainsi que pour sa production de papiers peints et textiles. Elle devint ultérieurement Morris & Co.

En 1888, la première exposition de l'Arts and Crafts Exhibition Society, société issue de l'Art Workers Guild (regroupement d'architectes, artisans d'art, peintres et sculpteurs) ne présentait que neuf créations de Morris & Co. Selon le biographe de Morris, J.W. Mackail, peu de membres de ladite société auraient à l'époque imaginé l'influence à venir de William Morris.

Ses créations sont indissociables des passions qu'il partageait avec ses amis préraphaélites, en premier lieu avec Burne-Jones, tant pour les primitifs italiens que pour l'art du Moyen-Age, sans compter leur aversion commune pour la laideur du goût bourgeois victorien. En témoignent la réalisation des 66 livres imprimés par sa Kelmscott Press et la création de nouveaux caractères d’imprimerie de style néo-gothique.

Ce n'est qu'après de nombreuses années pour que Morris apparaît clairement comme l'initiateur des mouvements Arts and Crafts - arts décoratifs et artisanat d'art - en Grande-Bretagne et outre-Manche. Aux États-Unis, en 1883, Morris expose des tapisseries à la Foreign Fair de Boston. La Morris & Company travaillait déjà depuis une dizaine d’années à Boston dans la fourniture de papiers peints. En France et en Belgique, il inspire notamment la mouvance Art Nouveau. On peut souligner au passage l'anti-sexisme de celui qui promouvait le travail des artisans et des artisanes avec un même enthousiasme.

L’héritage de William Morris

Selon Fiona Mc Carthy, ce n'est que bien des années après sa mort que l'influence de Morris, l'impact de son œuvre, purent être mesurés. En 1996, pour le centenaire de sa mort, à l'occasion de l'exposition organisée conjointement par la William Morris Society et la Society of Designer Craftsmen, Fiona Mc Carthy exprima son émerveillement de l'épanouissement de l'artisanat d'art en général, un siècle après la disparition de Morris, et son admiration pour la survie inespérée des arts décoratifs et artisanats d'art, compte tenu du déplorable contexte politique, environnemental et commercial actuel.

Œuvres

La reine Guenièvre (1858)
La reine Guenièvre (1858)
  • The Defence of Guinevere, and other Poems (1858)
  • The Life and Death of Jason (1867)
  • The Earthly Paradise (1868-70)
  • Love is Enough, or The Freeing of Pharamond (1872)
  • The Story of Sigurd the Volsung and the Fall of the Nibelungs (1876)
  • Manifeste de la Socialist League (188')
  • A Dream of John Ball (1886)
  • The House of the Wolfings (1888)
  • The Roots of the Mountains (1889)
  • News from Nowhere or An Epoch of Rest (1890) (Nouvelles de nulle part ou Une ère de repos)
  • The Story of the Glittering Plain (1890)
  • The Well at the World's End (1892)
  • The Wood Beyond the World (1892)
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