Goniomètre - Définition

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Un goniomètre est un appareil servant à mesurer les angles.

En optique

Il comporte une partie fixe, sur laquelle est montée une partie mobile. On peut avoir deux configurations :

  • la partie fixe est liée au référentiel du laboratoire (au sol), la partie mobile pointant dans la direction dont on veut déterminer l'angle avec l'axe de référence ;
  • la partie fixe est liée au référentiel de l'objet observé (par exemple il est placé dans un véhicule), la partie mobile pointe vers la direction de référence (en général le Nord).

Le goniomètre comporte en général une règle graduée en degrés, le rapporteur, et éventuellement un vernier pour améliorer la précision.

En optique, le goniomètre est utilisé pour déterminer la déviation d'un rayon lumineux par un dispositif optique (par exemple un prisme ; la partie mobile comporte alors une lunette de visée.

goniomètre d'optique muni d'un vernier

Utilisation en difractométrie X

En radiocristallographie, le goniomètre est la partie du diffractomètre qui sert à déterminer les angles. Les mouvements sont motorisés.

Dans la majeure partie des cas, les angles sont déterminés par les ordre donnés aux moteurs (moteurs pas à pas) : lors de l'initialisation, l'appareil établit son zéro (par rapport à un point de référence, par exemple une encoche sur le goniomètre) ; l'angle correspondant au zéro du moteur est déterminé par une procédure d'alignement.

Dans le cas d'une mesure à haute résolution, il devient très long de stabiliser la position exacte des moteurs (la boucle de rétroaction génère des oscillations qui se réduisent au fur et à mesure). Dans ce cas, il est plus intéressant (gain de temps) de laisser le moteur se placer approximativement, puis de mesurer l'angle (mesure automatique, par exemple à l'aide d'un capteur optique).

Goniomètre à deux cercles

Dans le cas le plus général, on a un goniomètre à deux cercles, c'est-à-dire que l'on détermine

  • l'angle d'incidence du faisceau de rayons X sur l'objet, angle appelé Ω dans le cas général, et θ en configuration Bragg-Brentano ;
  • l'angle entre le faisceau incident et le faisceau détecté, appelé 2θ.

Le terme de " cercle " désigne en fait une motorisation permettant un mouvement circulaire, le terme plus exact serait " montage à deux moteurs ".

Dans ce montage Bragg-Brentano, l'échantillon a une orientation fixe par rapport au vecteur de diffraction (bissectrice entre le faisceau incident et le faisceau détecté). On adjoint parfois un dispositif permettant de faire tourner l'échantillon autour de son axe, appelé spinner, mais ce dispositif n'est pas considéré comme un cercle supplémentaire mais comme une manière de balayer complètement un échantillon supposé homogène (le faisceau a la forme d'un trait et n'éclaire qu'une portion réduite de l'échantillon)..

On distingue deux configurations (on suppose ici une mesure en configuration Bragg-Brentano) :

  • la configuration θ-2θ (" thêta-deux thêta ") : le tube à rayons X est fixe, l'échantillon bouge d'un angle θ et le détecteur de rayons X d'un angle 2θ ; c'est la configuration la plus courante, en effet, le tube étant le dispositif le plus lourd et le plus encombrant, il est plus simple de le fixer ;
  • la configuration θ-θ (" thêta-thêta ") : l'échantillon reste fixe (horizontal), le tube et le détecteur bougent de manière symétrique d'un angle θ ; ceci permet de mesurer des poudres à des angles élevés (l'échantillon reste fixe), et facilite la mise en place de certains dispositifs comme un four autour de l'échantillon.

Goniomètre à trois et quatre cercles

Dans certains cas, on s'intéresse à l'anisotropie de l'échantillon ; c'est par exemple le cas de la texture (orientation cristalline préférentielle), de la mesure des contraintes, ou de la détermination de la structure cristalline à partir d'un monocristal. Le faisceau incident a ici une forme ponctuelle, il éclaire un petit disque sur l'échantillon.

Dans ce cas, il faut pouvoir orienter l'échantillon dans toutes les directions de l'espace, ce qui suppose trois axes de rotation, auquel s'ajoute la position du détecteur ; on a donc quatre moteurs, le dispositif est dit à " quatre cercles ".

Dans le cas d'un échantillon polycristallin, le dispositif s'appelle un " berceau d'Euler " (Euler craddle), par comparaison aux angles d'Euler. Ce berceau d'Euler peut être centré ou excentré, il peut être ouvert ou fermé ; les berceaux ouverts et excentrés peuvent accueillir des échantillons plus volumineux, mais ils sont plus compliqués à réaliser.

L'échantillon est mis en place sur une platine motorisée ; celle-ci peut bouger selon les trois axes (x,y,z) pour permettre de positionner le centre de l'échantillon au point de référence. Dans tous les cas, le tube est fixe, et dans la position de référence, le plan de l'échantillon est vertical (le détecteur se déplace selon un cercle horizontal).

Dans le cas d'un échantillon monocristallin, celui-ci est collé sur une " tête d'épingle " orientable.

Photographie de goniomètre

Dans la photographie ci-contre, le goniomètre est le matériel en blanc à droite: il sert à manipuler par rotation (très précise) ; un microcristal pur d'une molécule dont on veut connaître la structure dans le faisceau de rayon X monochromatique (tube effilé du haut) est placé au bout de l'aiguille au centre. Une caméra CCD spéciale rayons X (à gauche avec des lettres rouges) recueille numériquement la position et l'intensité des taches de diffractions.

Puisque la position des taches de diffraction est repérée par la caméra, celle-ci n'est pas orientable ; on a donc un goniomètre à trois cercles. Une caméra vidéo (tube noir en haut à gauche) aide pour un premier positionnement et centrage du cristal dans le faisceau de rayons X.

Ces mesures traitées par ordinateur permettent par transformée de Fourier de reconstituer l'image du cristal et surtout de la molécule de base qui le compose.

Remarque : on a utilisé cet instrument pour illustrer les modèles sciences, physique car les rayons X ont eu un rôle déterminant dans l'évolution des sciences.

Photographie de goniomètre
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En radio

Un goniomètre, ou plus exactement un radiogoniomètre, est un équipement destiné à mesurer l'angle d'arrivée d’une onde radio.

Historiquement les goniomètres ont beaucoup été utilisés comme un équipement d'aide à la navigation, tant pour les avions que pour les navires. L'avènement du GPS semble faire disparaître cette utilisation. Par exemple :

  • Dans le domaine de la VHF et de l'aéronautique, le goniomètre est aussi appelé VDF (VHF Direction Finder )
  • Installé à bord d'un aéronef, lorsqu'il est utilisé pour déterminer la direction d'émission d'une balise fixe dans la gamme HF (Hautes Fréquences), il est appelé ADF (Automatic Direction Finder)

Les radiogoniomètres restent encore principalement utilisés par :

  • les forces armées dans le but, soit de prévenir de la présence d'un émetteur radio ennemi (alerte), soit de localiser les émetteurs adverses afin d’obtenir des renseignements sur les forces en présence ;
  • des agences gouvernementales de contrôle du spectre, agences chargées de contrôler que les utilisateurs de fréquences radio sont bien détenteurs d’une licence (comme les fameuses licences UMTS qui ont tant fait parler d’elles) ;
  • certains radio-amateurs …

Les radiogoniomètres utilisent différents principes physiques.

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