L'anomalie Pioneer ou l'effet Pioneer désigne la différence entre la trajectoire observée et la trajectoire attendue d'un certain nombre de sondes spatiales non pilotées voyageant en-dehors du système solaire ou sur ses marges, notamment les sondes Pioneer 10 et 11. Il n'y a pas encore d'explication universellement acceptée de ce phénomène ; il peut avoir une cause tout à fait banale (encore faut-il expliquer qu'elle soit la même sur les deux sondes), mais la possibilité qu'il s'agisse d'un phénomène physique entièrement nouveau est également envisagée.
L'anomalie est mesurée en utilisant l'effet Doppler. Il permet de mesurer une décélération minime mais constante, de l'ordre de 8,74 x 10-10 m/s², pour les deux sondes.
Les données provenant de Galileo et d'Ulysses indiquent une anomalie similaire, mais pour diverses raisons (notamment la proximité du Soleil), on ne peut pas tirer de conclusions fermes de ces mesures. En effet, ces sondes sont stabilisées grâce à un gyroscope embarqué, comme sur les sondes Voyager, elles ont donc subi plusieurs corrections de trajectoire destinées à maintenir l'orientation du système de communication vers la Terre. En revanche, l'orientation des sondes Pioneer est stabilisée par effet gyroscopique, c'est-à-dire que c'est la rotation des sondes autour de leur axe longitudinal qui garanti la stabilisation de leur trajectoire. Leur vitesse actuelle peut donc être calculée en connaissant seulement leur vitesse initiale et l'accélération qu'elles ont subi au voisinage des planètes qu'elles ont visité. C'est pour cette raison que la vitesse des sondes Pioneer est connue avec plus de précision.
Les explications avancées ont été :
Toutes les causes matérielles ont été quantifiées et rejetées en 2006. [1]
Les sondes Pioneer n'envoient plus de données, et Galileo a été délibérément désintégrée dans l'atmosphère de Jupiter en 2003. Jusqu'ici, les données des autres missions, telles que Cassini, n'ont rien donné. On a également proposé une mission qui serait dédiée à l'étude de ce phénomène (notamment à l'Agence spatiale européenne) ; cette mission devrait avoir une orbite solaire hyperbolique d'un rayon supérieur à 20 UA.