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Général | |||||
Formule brute | CH4 | ||||
Nom IUPAC | Méthane | ||||
Numéro CAS | [74-82-8] | ||||
Apparence | gaz | ||||
Propriétés physiques | |||||
Masse moléculaire | 16,043 u | ||||
Température de fusion |
90,55 K (-182,6 °C) | ||||
Température de vaporisation |
111,75 K (-161,4 °C) | ||||
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. |
Le méthane (R50) est un hydrocarbure de la famille des alcanes.
Cette molécule possède 1 atome de carbone (C) et 4 atomes d'hydrogène (H).
Le méthane est le composant principal du gaz naturel. C'est le principal constituant du biogaz issu de la fermentation de matières organiques animales ou végétales en l'absence d'oxygène. Il est fabriqué par des bactéries méthanogènes qui vivent dans des milieux anaérobiques c'est-à-dire sans oxygène.
Le méthane est ainsi le seul hydrocarbure classique qui peut être obtenu grâce à un processus biologique naturel. Nous utilisons principalement du gaz naturel et donc du méthane fossile, mais l'utilisation du méthane renouvelable, aussi appelé biogaz, est en développement : Suède, Allemagne, Danemark, Viet-Nam, Cambodge, Chine, Inde...
Le méthane se dégage naturellement des zones humides peu oxygénées comme les marais et les terres inondées. Il se forme aussi dans l'estomac des mammifères. C'est d'ailleurs le gaz principal des flatulences.
Des quantités importantes de méthane sont piégées sous forme d'hydrates de méthane au fond des océans. Mais attention : le carbone de ce méthane fossile n'est plus (du fait de la désintégration isotopique survenue sur des dizaines de milliers d'années), le plus souvent, du carbone 14 (14C) mais son isotope : le carbone 12 (12C). En cas de réchauffement climatique important, ce 12C, pourrait être largement relargué, ce qui ne serait pas sans poser de nombreux problèmes écologiques supplémentaires. De plus il en irait de même du dioxyde de carbone (CO2) " fossile " piégé en encore plus grandes quantités au fond des océans sous forme de sels (principalement des bicarbonates)...
numéro EINECS | 200-812-7 |
Code | R50 |
Propriétés physiques | |
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Point triple | 90,68 K (-182,47 °C) |
11,7 kPa | |
Point critique | 190,45 K (-82,7 °C) |
4,596 MPa | |
Masse volumique (à -164 °C) | 415 kg/m³ |
Alessandro Volta découvre le méthane en 1776 en s'intéressant au " gaz des marais " (l'ancien nom du méthane).
C'est à cause du grisou, responsable (encore de nos jours) de trop nombreuses catastrophes minières que furent mises au point, les lampes de sécurité dans les mines de charbon, et notamment la lampe à acétylène.
Jusqu'aux années 1970, l'impact du méthane sur le climat était inconnu. En 1976, il a été démontré que le méthane était un gaz à effet de serre.
Ce n’est qu’avec la conquête spatiale que l’on a découvert l’omniprésence de ce corps dans l’Univers.
Les gisements fossiles de gaz naturel comportent entre 50 et 60 % de méthane, le gaz naturel brut est épuré avant d'être injecté sur le réseau de distribution. La proportion de méthane présent dans le gaz naturel que nous utilisons est supérieure à 90% dans la plupart des gaz.
Le méthane biologique, ou biogaz, qui est produit par la fermentation anaérobie de matière organique comporte 50 à 80 % de méthane, (60-65% généralement)
Le biogaz produit dans les décharges pourrait être (bien davantage) récupéré et valorisé sous forme d'électricité, de chaleur ou comme carburant automobile. Pour l'instant, seules quelques expériences isolées (dans des fermes, des déchetteries...) ont vu le jour, spécialement dans les régions les plus froides (nord de l'Allemagne, de la France, Scandinavie...), mais la rentabilité économique de ces installations est loin d'être acquise. (voir l'expérience en prison rwandaise)
Le méthane est un gaz à effet de serre qui influe sur le climat. Il absorbe une partie du rayonnement infrarouge émis par la Terre, et l'empêche ainsi de s'échapper vers l'espace. Ce phénomène contribue au réchauffement de la Terre.
De plus il contribue aussi indirectement à l'effet de serre en diminuant la capacité de l'atmosphère à oxyder d'autres gaz à effet de serre (comme les fréons). Son utilisation comme combustible émet du CO2 à hauteur de 380 Mt/an (les émissions industrielles avoisinent 6000 Mt/an) et de la vapeur d’eau, autre gaz à effet de serre important.
L'influence du méthane sur le climat est moins importante que celle du dioxyde de carbone mais elle est quand même préoccupante. Une molécule de méthane absorbe 24 fois plus de rayonnement qu'une molécule de dioxyde de carbone. Le méthane est considéré comme le 3e gaz responsable du dérèglement climatique, après le CO2 et les fréons).
Dans le passé, le taux de méthane dans l'atmosphère a varié comme la température. La concentration de méthane a augmenté d'environ 150 % depuis 1750 et atteint aujourd'hui un taux inégalé dans l'histoire. Cette augmentation est principalement due aux activités humaines.
On estime que sans sa présence, la température moyenne de surface de la Terre serait plus basse de 1,3°C.
Globalement, on estime les émissions de CH4> vers l’atmosphère à 500 Mt/an, dont les trois quarts proviennent de sources d’origine anthropique.
Les principales sources sont :
Les marais, les mangroves tropicales et les rizières sont sujets à l’action de bactéries méthanogènes en milieu anaérobie. La température a une incidence sur les émissions, qui atteignent leur valeur maximale entre 37 °C et 48 °C, d’où une amplification des émissions en cas de réchauffement.
Le gaz naturel est composé à 90% de méthane. Les fuites dans l'atmosphère lors de son extraction, de son transport, de son traitement et de sa distribution pourraient représenter jusqu'à 2% de la production de gaz naturel, les trois quarts de ces fuites ayant lieu chez le client, après le compteur. De même, le gaz piégé dans les filons de charbon lors de sa formation est relâché lors de l’extraction du minerai. Si l'on ne veut pas réduire l’utilisation de ces énergies fossiles et sans un investissement massif dans les énergies alternatives, il faut donc rechercher des solutions pour limiter les fuites.
Le méthane est un produit de la digestion incomplète lors de la fermentation gastro-entérique des ruminants. Une seule vache peut émettre 100 à 500 litres de méthane par jour. À cela s’ajoutent les déchets émis qui continuent leur décomposition sur le sol. Une seule solution : améliorer le régime de ces animaux et éviter le stockage des déchets, qui ne peuvent pas se dessécher lorsqu’ils sont entassés.
Les lieux de stockage des déchets fermentent et émettent du méthane ; ce gaz pourrait être réutilisé comme source d’énergie.
Le méthane émis provient de la combustion incomplète des végétaux, mais surtout de leur décomposition organique naturelle (comme les feuilles mortes des sous-bois).
Les hydrates contenant du méthane (clathrates) pourraient émettre du gaz en cas de perturbation de la température océanique et/ou du dégel de certains sols riches de la toundra sibérienne et canadienne, mais ces émissions sont limitées actuellement. Toutefois, une augmentation de température entraîne une augmentation de l'émission de CH4 par les clathrates. Cette source pourrait donc constituer une véritable bombe à retardement climatique en cas de réchauffement des fonds océaniques.
Les variations futures de ces émissions restent incertaines, on prévoit cependant une augmentation des apports de l’énergie fossile, des déchets et des sources agricoles, du fait du développement de la population mondiale, de l’industrialisation de certains pays et de la demande croissante en énergie.
Les différents mécanismes d’élimination du méthane atmosphérique retirent environ 515 Mt/an. Le principal puits à CH? est le radical hydroxyde OH- contenu dans l’atmosphère, qui contribue à 90% de la disparition de CH?. OH, agent oxydant des principaux polluants de l’atmosphère (CH?, CO, NOx, composés organiques), provient de la dissociation photochimique de O? et de H?O. La teneur en radical hydroxyde est donc influencée par la concentration atmosphérique en CH? mais aussi par celle de ses produits, dont CO. De même, divers mécanismes affectent la teneur en OH- :
On a constaté que depuis 1750, le niveau d’OH- a diminué d’environ 20% du fait de l’augmentation en CO et CH?, et est aujourd’hui stable. D’ici 2050, ce niveau devrait encore diminuer de 25%, ce qui aura un impact important sur les teneurs en éléments traces gazeux. Les 10% restants sont dus à l’oxydation du méthane en terrain sec par des bactéries méthanotrophes qui l’utilisent comme source de carbone, ainsi que par son transfert vers la stratosphère.
Il existe des moyens de diminuer les émissions de méthanes pour diminuer son action sur l'effet de serre :
Les premiers alcanes : méthane, éthane, propane, butane, pentane, hexane, heptane, octane, nonane, décane