Concorde[1] | |||
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Rôle | Transport de passagers | ||
Équipage | 3 navigants techniques et 6 navigants commerciaux | ||
Premier vol | 2 mars 1969 | ||
Mise en service | 21 janvier 1976 | ||
Constructeur | Aérospatiale & British Aerospace | ||
Dimensions | |||
Longueur | 62,19 m | ||
Envergure | 25,60 m | ||
Hauteur | 12,19 m | ||
Masse et capacité d'emport | |||
Max. à vide | 79,26 T | ||
Max. au décollage | 185,070 T | ||
Max. à l'atterrissage | 111,130 T | ||
Kérosène | 117 285 L | ||
Passagers | 144 sièges, 100 passagers en version commerciale | ||
Fret | 4,35 T au maximum | ||
Motorisation | |||
Moteurs | 4 réacteurs Rolls-Royce/Snecma Olympus 593 | ||
Poussée unitaire | 17,3 T | ||
Poussée totale | 69 T | ||
Performances | |||
Vitesse de croisière | Mach 2,02 (2 179 km/h) | ||
Vitesse maximale | Mach 2,23 (2 405 km/h); record établi le 26 mars 1974 | ||
Autonomie | 6 200 km avec 100 passagers | ||
Altitude de croisière | 15 290 m | ||
Plafond pratique | 20 025 m | ||
Vitesse ascensionnelle | 1 525 m/min (25,41 m/s) | ||
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Le Concorde est un avion supersonique (SST) construit par l'association de Sud-Aviation (devenue par la suite l'Aérospatiale après sa fusion avec Nord-Aviation et la SEREB) et de la Bristol Aeroplane Company (devenue ensuite British Aerospace).
Ce fut l'un des deux seuls avions de ligne supersoniques à avoir été produits, l'autre étant le Tupolev Tu-144 soviétique (appelé familèrement le Concordski).
La vitesse de croisière du Concorde est de Mach 2,02 à une altitude de 15 650 mètres. Il est doté d'une aile delta modifiée (aile dite ""gothique") et de moteurs à postcombustion développés d’abord pour le bombardier britannique Avro Vulcan. Il fut aussi le premier avion civil à être équipé de commandes de vol électriques, précédant ainsi les Airbus.
Les vols commerciaux, qui ont commencé avec British Airways et Air France au-dessus de l'océan Atlantique le 21 janvier 1976 et ont fini avec les vols du 31 mai pour Air France et du 24 octobre 2003 pour British Airways, avec le 26 novembre de la même année, le vol de la " retraite ".
À la fin des années 1950, les entreprises aéronautiques britannique, française, américaine et soviétique veulent construire le premier avion civil supersonique.
Le français Sud Aviation et le britannique Bristol Aeroplane Company construisirent respectivement le Super-Caravelle et le Bristol 233. Ils étaient, par ailleurs, financés par leurs gouvernements respectifs, ceux-ci tenant à contrer la domination aérienne américaine. Dans les années 1960, les deux projets étaient déjà bien avancés, mais les énormes coûts de développement des appareils ont amené les États à faire collaborer les deux entreprises. Le développement du Concorde fut donc plus un accord international franco-britannique qu'un accord commercial entre les constructeurs. Le traité de coopération, dont les discussions ont duré environ un an, fut signé le 29 novembre 1962. British Aircraft Corporation (BAC) et Sud Aviation se partagèrent les coûts de l'appareil en lui-même, Rolls-Royce et SNECMA firent de même pour construire le réacteur dérivé de l'Olympus britannique et baptisé Olympus 593 (Une vidéo montrant ce réacteur sur le site de Rolls-Royce). En réalité, les Britanniques se chargeaient de fabriquer le transatlantique alors que son homologue français se chargeait du moyen-courrier. Le consortium avait fixé des commandes pour plus de cent de ces nouveaux avions de ligne, dont les principales compagnies aériennes clientes de l'époque étaient Pan Am, BOAC, Air France et, qui commandèrent alors six Concorde chacun.
Le Concorde fit le premier test en vol au-dessus de Toulouse le 2 mars 1969 avec André Turcat aux commandes, secondé par Jacques Guignard, Henri Perrier et Michel Retif, ce vol dura 29 minutes. Son premier passage supersonique se fit le 1er octobre de la même année, la vitesse de Mach 2 étant atteinte un an plus tard. Étant donné que le programme d'essais en vol se déroulait sans incidents, cette version de développement, appelée 001, commença les démonstrations destinées au grand public le 4 septembre 1971. Le 2 juin 1972, le second prototype 002 fit ses démonstrations dans le moyen et extrême Orient. Celles-ci amenèrent à un nombre assez important de commandes pour l'avion, puisque soixante-quatorze commandes ou options auraient été prévues par seize compagnies aériennes dont huit nord-américaines. Cependant, une combinaison de facteurs, incluant la crise du pétrole des années 1970, les difficultés financières des compagnies aériennes, l'accident du concurrent direct soviétique Tupolev Tu-144 et, les problèmes environnementaux comme le bruit du passage supersonique causa une baisse spectaculaire des commandes : Air France et British Airways restèrent les seuls acquéreurs.
Les États-Unis ont annulé leur projet de transporteur supersonique commencé en 1971. Deux conceptions était à l'origine : le Lockheed L-2000 qui ressemblait au Concorde et qui fut abandonné face au projet du Boeing 2707. Ce dernier était à l'origine prévu : plus rapide que le Concorde, devait transporter trois cent passagers et possédait une voilure à géométrie variable. Le gouvernement américain l'avait alors suggéré à la France et au Royaume-Uni, soi-disant parce qu'une partie de la population américaine s'opposait au Concorde pour des raisons de pollution sonore. En réalité, le gouvernement fédéral des États-Unis ne voulait pas d'un avion européen qui n'avait pas de concurrent fiable à proposer.
Les deux compagnies aériennes européennes ont commencé les vols de démonstration et d'essai vers diverses destinations à partir de 1974 pour avoir le soutien de la population. L'essai des Concorde enregistrant 5 335 heures de vol sans problèmes, les appareils de pré-production et les premiers avions de production suivirent. Au total, 2 000 heures de test furent réalisées à vitesse supersonique. Les 5 335 heures de test équivalent à approximativement quatre fois les heures de test d'un avion commercial subsonique moyen ou long courrier.
Le Concorde reçoit son certificat de navigabilité le 10 octobre 1975. Toulouse, en France, et Filton, au Royaume-Uni, étaient les deux seuls centres de production des appareils.
Beaucoup d'améliorations technologiques très communes dans les avions de ligne du XXIe siècle furent utilisées pour la première fois avec Concorde.
Pour optimiser la vitesse du Concorde, furent utilisés:
Autres optimisations et technologies employées:
Certaines de ces nouveautés technologiques avaient 20 ans d'avance. Si les coûts de conception ont été élevés, cela a permis aux constructeurs aéronautiques français et anglais de rester dans la course avec les États-Unis, puis de créer Airbus.
Nombre de ces améliorations sont maintenant des équipements standards dans les avions de ligne actuels. Par ailleurs, la Snecma commença à construire des moteurs pour l'aviation civile pour Concorde, et l'expérience qu'elle en tira lui donna l'expertise technique nécessaire à l'établissement de la co-société CFM International avec General Electric, qui produisit avec succès le moteur CFM56.
Les premiers associés, BAC (qui devint BAE Systems) et Aérospatiale (qui devint EADS), sont les co-propriétaires de Concorde. La responsabilité a été transférée à Airbus lorsque l'entreprise qui regroupe BAe Systems et EADS fut fondée.
L'entrée du poste de pilotage se faisait par un couloir bas (1,75 m de haut) d'une longueur de 2 mètres. Dans les armoires électroniques de chaque côté, sont disposés des calculateurs servant au pilotage automatique, navigation, communications VHF, navigation, batterie, conditionnement d'air, conduite moteur. La partie supérieure est réservée aux panneaux disjoncteurs.
Trois sièges à manœuvre électrique sont disposés dans le cockpit, les deux sièges des pilotes (CDB et OPL) avec des planches de bord similaire à droite et gauche (navigation).
La partie centrale, conduite moteur, commande du pilote automatique et pylône, (radionavigation et communications) est commune. En partie supérieure, au-dessus des pares-brise, un panneau de centrale d'alarme avec en fonction des niveau d'alarme, des voyant de couleurs différentes. Au panneau supérieur, les commandes de vol, les poignées coupe-feu, éclairages extérieurs (feu de navigation et phares).
Le poste de l'officier mécanicien navigant, siège orientable soit vers le panneau ou vers l'avant (position décollage), derrière l'OPL, était équipés de nombreux indicateurs et interrupteurs: conditionnement d'air, électricité, carburant, indicateurs complémentaires moteurs, panneau de démarrage, commandes des entrées d'air et hydrauliques. Le panneau, du plafond au plancher, était équipé d'indications et commandes. Sur la cloison gauche du cockpit, encore des panneaux disjoncteurs.
Deux sièges observateurs pouvait être utilisés en fonction des besoins, l'un derrière le CDB, l'autre dans le couloir central derrière l'OMN.
L'entrée des passagers se faisait normalement par la porte avant gauche. 50 sièges à 4 de front séparés par une rangée centrale étaient installés. Ils pouvaient être manœuvrés manuellement à partir de chaque siège.
Les passagers étaient séparés en deux cabines, les toilettes, vestiaires et les portes centrales servant de séparation entre les deux cabines.
À l'entrée de la cabine, un office avec four est installé pour le service en cabine avant. La conservation des aliments était faite avec de la carbo-glace. En cabine arrière, un office pour la cabine arrière est également installé.
Il n'y avait pas de vidéo ni de projection de film pendant les vols, mais un choix de musiques à chaque siège. 4 toilettes étaient installés, une à l'avant pour le personnel et 3 entre les deux cabines.
Chaque siège dispose d'un porte-bagage en partie supérieure et des vestiaires à porte-manteaux étaient installés en extrémité de chaque cabine .
Dans le galley arrière, des calculateurs, entrée d'air, communication longue portée (HF) étaient disposés de chaque coté avec accès par le galley. Au fond, un accès vers la soute arrière pouvait être ouvert seulement au sol.
Deux soutes pouvaient accueillir les bagages des passagers, l'une sous la cabine avant, l'autre derrière le galley arrière. Chaque soute disposait d'une entrée indépendante. Les soutes à bagages avaient un volume de 19,74 m².
Toutes les parties disponibles restantes étaient utilisées pour les équipements : centrale à inertie et radar à l'avant, soute hydraulique, soute de conditionnement d'air.
Rédaction en cours
Partie essentielle et spécifique de cet avion : l'aile adaptée au vol supersonique.
Travaux de l'ONERA, dans les années 1950 :
Problème des vitesses minimales :
Le Concorde est un quadrimoteur. Les moteurs sont disposés deux par deux.
La difficulté de conception et de fonctionnement des moteurs était que l'avion volait en subsonique et en supersonique, mais la vitesse de l'air à l'intérieur du moteur devait être inférieure à la vitesse du son même en supersonique. Pour cela, les constructeurs ont partagé le moteur en trois parties :
Ces trois parties disposaient de leur commandes et contrôles particuliers
Le but des entrées d'air étaient de réduire la vitesse de l'air supersonique à l'extérieur du moteur en vitesse subsonique à l'intérieur.
Pour cela, le principe du théorème de Bernouilli (divergent/convergent) était utilisé. La vitesse de l'air était réduite au moyen de 2 volets actionnés par un moteur hydraulique. En fonction de la vitesse de l'avion et du régime moteur, de la température, ces volets étaient plus ou moins fermés, permettant la régulation de la vitesse de l'air à l'entrée du moteur. Ces entrées d'air étaient contrôlées par des calculateurs d'entrée d'air (AICU), deux par moteur, situés en partie avionique du galley arrière.
Des informations de pression d'air , température , mach, alimentent les calculateurs afin d'ordonner la bonne position des volets d'entrée d'air.
En vol supersonique, de l'air est prélevé par quatre petits volets situé dans les coins supérieurs et inférieur au niveau de l'entrée du moteur propre, permet de refroidir la nacelle du moteur. Ces volets sont fermés en subsonique et en cas de feu ou surchauffe moteur par action sur la poignée coupe-feu.
À l'intérieur de l'entrée, un sonde de température et quatre sondes de pressions permettent de connaître les paramètres entrée d'air.
Au poste de mécanicien navigant, un indicateur par entrée d'air permet de contrôler en permanence rapport pression ( IPRE : Indicator pressure ratio error).
Le système entrée d'air est équipé d'un système embarqué de test pour les essais et recherche de panne en maintenance.
Dérivé du moteur de bombardier anglais Vulcan, le moteur est par lui-même des plus classiques de l'époque de conception.
Double flux, avec compresseurs basse et haute pression, chambre de combustion annulaire, turbines haute et basse pression mais avec un système de post-combustion supplémentaire.
Un boîtier d'accessoires, entraîné par l'attelage haute vitesse, permet d'entraîner les IDG, pompes hydrauliques, pompe d'alimentation carburant haute pression.
L'équipage ajuste et contrôle la poussée par la vitesse de l'attelage haute vitesse (N1) au moyen de deux calculateurs de poussée (TCU) par moteurs, l'un suppléant l'autre en cas de panne. Au poste de pilotage des indicateurs à aiguille et à tambour permettent de contrôler les paramètres de vitesse de rotation moteur, consommation de carburant, pressions et température.
La post-combustion, utilisée en mode "décollage" ou à l'accélération pour passer le mur du son, permettait d'obtenir une poussée supplémentaire pour le passage rapide de cette phase. La post-combustion est réalisée par une pompe et un régulateur de carburant haute pression envoyant du carburant dans les gaz d'échappement du moteur. Elle est commandée par le pilote au moyen d'un interrupteur situé derrière les manettes de poussée moteur au travers d'un calculateur électronique.
Une couronne de sonde de température (EGT) est disposée dans le cône de queue du moteur.
C'est le logement où sont situé les moteurs. Celle-ci est réalisé en acier et matériaux résistance aux hautes températures. Des panneaux de protection thermique ont été installés au plafond. Les détecteurs d'incendie y sont installés.
Cette partie du moteur située en arrière du moteur est faite d'un tube d'acier haute température d'environ 1 m de diamètre et 2,50 m de longueur.
La partie tube est, en fait, une cheminée pour les gaz d'échappement en sortie de turbine. Elle est terminée par deux équipements :
- une couronne de petits volets appelée "AJ" permettant par leur mouvement de modifier la section de sortie de la tuyère. Ce dispositif est destinée à augmenter la pression pour accélérer la vitesse des gaz, donc augmenter la vitesse de l'avion particulièrement en supersonique. Ces volets sont commandés par des vérins pneumatiques dont l'ordre d'ouverture ou de fermeture est émis par le calculateur de poussée (TCU) au travers d'un moteur électrique (PNT) commandant un servomoteur à gaz (PNC).
Enfin, deux coquilles mobiles sur chaque moteur sont installées à l'extrémité de la tuyère. Ce sont les inverseurs de poussée utilisés comme système d'appoint au freinage des roues et comme ralentisseur de vitesse dans la phase de retour en supersonique. C'était l'un des rares avions à utiliser les inverseurs en vol.
Ces inverseurs sont actionnés par un moteur pneumatique commandé par la manette inverseur de poussée situé en avant des manettes de poussée au poste de pilotage.
Le train d'atterrissage est un train dit "tricycle". Il est commandé à la rentrée à l'aide d'une manette de train électrique, hydrauliquement. La sortie est normalement hydraulique, mais en cas d'urgence, après déverrouillage manuel, chaque partie est sortie par gravité.
Le train avant rentre vers l'avant, les trains principaux, après raccourcissement rentrent latéralement chacun vers l'intérieur dans leur logement situé dans le fuselage. Une fois le train rentré, des portes ferment les logements.
Une roulette dite "de queue" rétractable est installée au niveau du cône de queue pour protéger le fuselage en cas d'incidence élevée pendant le décollage.
Les freins principaux (8) un par roue, sont en carbone pour absorber les hautes températures dues à la vitesse élevée d'atterrissage et décollage.
Le Concorde dispose de trois possibilités de freinage : un freinage normal avec antipatinage, un freinage "alternat" et un freinage de secours.
Les roues avants sont freinées par un frein à disque pour le freinage à la rentrée du train uniquement.
Un transmetteur de position pédale électrique commande la puissance hydraulique pour les freinages normal et alternat. Le freinage de secours est entièrement hydraulique, des pédales de freins aux freins. Des ventilateurs permettent le refroidissement accéléré des freins.
Une sonde de température de frein est installée sur chaque frein et transmet la température de chaque frein au cockpit.
Il y a quatre roues sur chaque train principal. Les pneus sont gonflés à l'azote pour limiter l'échauffements des roues. Pas de transmetteurs de pression des pneus comme sur les avions actuels, mais, à la suite de l'incident de Washington en 1979, un système de détection de sous-gonflage a été installé sur chaque train principal. Il s'agissait de mesurer les contraintes du bogie dû, par exemple, à une roue dégonflée ou crevée par des détecteurs d'effort collés sur le bogie. Le signal était envoyé au cockpit sur des voyants au panneau avant et au panneau OMN.
Le test du système était quotidien et l'alarme de sous-gonflage pendant le roulage nécessitait un retour au parking pour vérification.
De plus, la vérification des pressions des roues était effectuée avant chaque vol .
La commande est faite par un volant pour chaque pilote. Le signal généré par le volant est envoyé vers un calculateur. Un vérin hydraulique commandé électriquement oriente le train avant en fonction de la consigne reçue.
La génération électrique est de même principe que sur les autres avions modernes contemporains (747) (triphasé 115/200v 400Hz avec mise en parallèle des 4 alternateurs). Ceux-ci sont entraînés par les moteurs par l'intermédiaire du boîtier accessoires. Un IDG par moteur.
La nouveauté du Concorde était les générateurs électriques dont on avait, pour gagner du poids, réuni les deux fonctions, régulation de fréquence et générateur électrique en un seul équipement appelé IDG. Le gain de poids est environ de 40 kg par alternateur. Cette technologie fut reprise par les constructeurs d'équipement pour les avions modernes à partir de l'Airbus A310. Tous les avions en sont maintenant équipés.
Les commandes et contrôles des tension et fréquence de chaque IDG sont gérés, un par moteur, par un calculateur dit Generator Control Unit (GCU). Ces paramètres pouvaient être vérifiés par l'OMN . Tension, fréquence et températures de l'huile de refroidissement. Un bouton-poussoir et un voyant de synchronisme permettant de faciliter la mise en parallèles des alternateurs, qui était normalement automatique (même tension, même fréquence et même rotation de phase).
En cas de panne, le mécanicien navigant pouvait déconnecter mécaniquement l'IDG à partir du poste de pilotage. Le vol se poursuivait avec trois générateurs.
De plus, pour respecter la règlementation, un alternateur de secours entraîné par un circuit hydraulique était également installé.
En dernier recours, un convertisseur statique courant continu/courant alternatif assurait le courant alternatif à partir des batteries de bord.
Au sol, moteurs arrêtés, l'avion était alimenté par un groupe de parc de minimum 90 kva de puissance.
Deux batteries cadmium/nickel assuraient le dernier secours en 28 volts. La recharge des ces batteries et l'alimentation électrique continue étaient assuré par des transfo-redresseurs 115/28 via des contrôleurs de charge
À l'arrière, le boîtier de feu de navigation et anticollision est commun avec le feu anticollision. La fixation de ce feu sera renforcée afin de parer à la dégradation due aux vibrations dans cette partie de l'avion.
De plus, au-dessus des hublots, une rangée de néons permet un éclairage complémentaire. Ces éclairages peuvent être commandés séparément à partir des panneaux avant et arrière de la cabine.
toutes les soutes à bagages, soutes d'équipement (radar, hydraulique, conditionnement d'air) disposent d'un éclairage fonctionnant au sol à des fins de maintenance.
Comme la Caravelle et les Airbus actuels, le Concorde est doté de trois circuits hydrauliques. Le liquide est de l'Oronite, un liquide synthétique résistant à la température de fonctionnement en vol soit 120°C.
Les réservoirs hydrauliques sont situés dans la soute hydraulique placée sous la soute arrière.
Au sol, moteurs arrêtés, la pression est générée par trois pompes électriques, une par circuit, alimentées en triphasé. Ces pompes sont commandées par des interrupteurs situé au panneau mécanicien navigant. Tous les équipements hydrauliques peuvent être commandés par la pression délivrée par ces pompes.
En situation de maintenance, des groupes de parcs hydrauliques étaient utilisés pour les essais prolongés.
Au sol, moteurs en route, et en vol, la pression hydraulique est délivrée par les pompes entraînées par les moteurs.
Les équipements commandés par l'hydraulique sont :
En dernier recours, en cas de perte des trois circuits hydrauliques, une hélice (RAT) située sous l'aile droite pouvait être sortie à partir du poste de pilotage.
Cette hélice, mue par le vent relatif lié au déplacement de l'avion, entraînait une pompe hydraulique permettant de conserver un minimum de commandes de vol et les freins en freinage secours (pas d'antipage) ainsi que l'alternateur de secours.
Pendant la vie de l'avion, cet équipement de secours n'a jamais servi. Seuls les essais en maintenance garantissaient le bon fonctionnement en cas de besoin en vol.
Le carburant était du kérozène de même type que sur les avions actuels.
Treize réservoirs contenant au total 95,800 T, soit environ 119 500 litres (densité 0,8) permettaient d'alimenter les réacteurs. Ces réservoirs sont répartis dans les ailes, dans le cône de queue derrière la soute à bagage et dans le fuselage en partie basse en avant des trains d'atterrissage principaux. Les réacteurs sont alimentés à partir des quatre réservoirs dits "nourrices". Ceux-ci se remplissent pendant le vol par transfert de carburant à partir des autres réservoirs.
La consommation de carburant pouvait varier en fonction des vents, de la charge (passagers et bagages), du temps estimé d'attente à l'arrivée notamment de CDG VERS JFK. Une quantité de carburant supplémentaire pouvait être ajoutée en rajoutant environ 16 00 litres dans les parties hautes des réservoirs (surplein).
En plus de l'alimentation des réacteurs, le carburant remplissait deux autres fonctions :
après le passage du mur du son, l'équilibre aérodynamique est modifié, le centre de poussée recule. Pour compenser cet effet, les ingénieurs auraient pus utiliser le braquage des gouvernes de profondeur, mais ce système n'était pas acceptable, car elle aurais produit une augmentation significative de la trainée, ce qui aurait entrainé une surconsommation de carburant, réduisant considérablement l'autonomie de l'avion. La solution trouvée pour parer à ce phénomene consiste à déplacer vers l'arrière le centre de gravité de l'appareil. Sur Concorde, la seule masse déplaçable est le carburant. Le transfert du carburant se fait de l'avant vers l'arrière pour le vol supersonique et le contraire pour le retour en subsonique.
Trois réservoirs situés dans le fuselage, deux à l'avant et un à l'arrière servaient principalement à cette fonction. Le transfert s'effectuait par deux conduits dits "main gallery" entre les trois réservoirs. Pendant ces transferts, le déplacement du carburant était entendu en cabine . À Mach 0,93, transfert vers l'arrière du carburant, aux environs de mach 1,2, début du transfert vers l'avant.
Pendant les pleins carburant, la séquence de chargement du carburant permettait de ne pas "poser" l'avion sur la roulette de queue. Une table des quantités réservoir à remplir par réservoir permettait de connaître la répartition.
Sur cet avion, le carburant était utilisé pour le refroidissement de l'air de conditionnement de la cabine. Une surconsommation pouvait obliger à revenir en subsonique plus tôt que prévu afin de conserver une température acceptable en cabine.
La particularité de conditionnement d'air sur Concorde était d'assurer une climatisation de la cabine permettant d'avoir une température compatible avec le confort des passagers.
4 groupes de conditionnement d'air sont utilisés, mais une surveillance accrue de la température par l'Officier Mécanicien Navigant est nécessaire pour éviter une augmentation de la température cabine non compatible avec le confort des passagers
Circuit pilotes : une bouteille oxygène gazeux alimente cinq masques à oxygène au poste de pilotage
Circuit passagers : Trois bouteilles installées en soute arrière alimentent les masques pour cent passagers et six personnels commerciaux.
Des bouteilles portatives sont installées à bord afin de permettre aux personnels commerciaux de circuler en cabine avec un masque O2 si besoin.
Comme les autres avions de même époque (747, A300, DC10) Concorde est équipé de deux centrales aérodynamiques et d'un circuit de secours. Les centrales, situées dans l'entrée du cockpit, captent leurs informations par :
Les informations sont distribuées par des tuyauteries souples et rigides situées sous le planchers cabine et poste de pilotage sauf pour la température (informations électriques).
On retrouve les instruments classiques mais doubles, puisque servant en mode électrique (normal) et secours (pneumatique) sur chaque planche de bord
Les informations reçues par ces instruments sont des informations calculées par les centrales aérodynamiques ayant pour origine les pressions prises par les pitots et les prises statiques.
Des sondes incidences (2) et sondes de dérapages (2) complètent le dispositif aérodynamique. Deux sondes de dégivrage sont également installées.
Le circuit de secours est entièrement pneumatique, des sondes aux indicateurs. Le pitot est constitué par la pointe de perche de nez et la prise statique est placée sur la partie externe de cette perche de nez.
Deux recopies machmètres installés à l'avant des cabines avant et arrière permettent aux passagers de suivre l'évolution du mach en croisière.
Toutes les sondes sont dégivrées en subsonique.
Un test embarqué commandé par deux interrupteurs situés en arrière du pylône permet de simuler les vitesses et altitudes au sol.
Trois centrales à inertie permettaient d'obtenir les informations de cap et horizon de manière indépendante de systèmes terrestres.
Ces centrales , situé en soute électronique , sous le cockpit avec accès par une porte indépendante,étaient couplées à chacune une batterie de petite capacité pour permettre d'assurer l'alimention des centrale en cas de pertes de réseau électrique .
Afin de lire et d'utiliser un cap magnétique, les centrales étaient couplées à un coupleur compas . Ce coupleur compas permettait de corriger le cap géographique donné par les centrales à inertie pour obtenir un cap magnétique .
Deux vannes de flux situées sur le toit de l'avion permettait de récupérer les informations magnétiques
Ces informations peuvent être lues sur les instruments de bord de chaque côté. Mais les informations de cap et attitudes distribuées sur chaque planche sont d'origine différente pour faciliter la détection de pannes ou d'erreurs d'indications.
Le temps d'alignement et chauffe des centrales à inertie était d'environ 18 mn .
Ces centrales étaient utilisées pour effectuer de la navigation par waypoints. Ces points de repère étaient insérés un par un par les équipages.
Couplé au pilote automatique, l'avion peut rejoindre son point de destination automatiquement sans autre surveillance que la vérification du passage du way-point.
Les informations des centrales étaient utilisés pour :
Des systèmes d'aide à la navigation par radio étaient installés sur Concorde
Le concorde est équipé de deux pilotes automatiques/ directeur de vol, permettant de faciliter la conduite du vol aux pilotes pendant le vol.
Le panneau de commande situé, comme les autres avions sur le panneau situé au-dessus des indications moteurs permet d'engager les différents modes PA/DV.
Le concorde est certifié atterrissage tout temps dit CAT 3 A, hauteur de décision 25 pieds.
Les calculateurs PA, sont situés dans les meubles avioniques situé de chaque côté du couloir d'entrée du cockpit.
Un test embarqué permet la détection et le dépannage des PA.
La liaison PA/Commade de vol s'effectue par les relay-jack situés sous le plancher du poste de pilotage.
À l'avant des manettes de poussée, un panneau avec des boutons de commande permet de faire évoluer en PA dit manuel.
De plus, en PA, des bielles d'effort permettent de piloter l'avion en mode PA dit "pilotage transparent" à partir des manches sur simple effort du pilote. Les signaux d'effort transmis par les bielles sont traités par les calculateurs PA avant d'être envoyés sur les commandes de vol
Le Concorde est équipé des systèmes traditionnels de communications radio :
Les émetteurs récepteurs VHF étaient situés dans l'armoire électronique situé dans l'entrée du poste de pilotage, les antennes situées, une sur sur le toit, l'autre sous le fuselage. Cette dernière avait pour particularité d'être double (VHF et VOR).
Aucun avion n'a été équipé de système téléphone satellite et ACARS (telex).
À la mise en service, la détection incendie moteur était réalisée avec des détecteurs dits de "flamme". Des cellules disposées dans les nacelles moteurs, trois doubles par moteur, étaient chargées de détecter les flammes et la fumée. Trop sensibles et non fiables, d'une maintenance difficile (accès très difficile) ces détecteurs ont été remplacés ensuite par des détecteurs classiques de l'époque dit "capacitifs".
La détection incendie et fumée soutes était des plus classique. Deux types de détecteurs : ambiance et prélèvement :
Il n'y avait pas de ventilation des soutes, donc le transport d'animaux vivants en soute était exclu.
Comme sur tous les autres avions, deux enregistreurs de paramètres équipaient le Concorde :
Cette boîte noire faite de couleurs rouge fluo est équipée d'une balise sous-marine émettrice. Le temps d'enregistrement disponible est de 30 heures. Cet enregistreur est résistant à l'eau et au feu
Celui-ci situé en partie avionique du galley arrière permettait l'enregistrement des conversations cockpit dès la prévol de l'équipage. juqu'à la fin du vol .Il est équipé également d'une balise émettrice sous-marine.
L'altitude de vol étant élevée, un détecteur de rayonnement cosmique était installé à bord. Un indicateur permettait à l'équipage de contrôler en permanence le niveau de rayons cosmiques.
L'entretien du Concorde avec les contraintes exigées, sécurité des vols, ponctualité, régularité vol en supersonique, pouvait être assimilé à l'entretien d'une Formule 1 donc gourmand en heures de main-d'œuvre et en pièces.
À titre de comparaison , la maintenance d'un Concorde était de 18 à 20 heures par heure de vol alors que celle d'un avion classique d'aujourd'hui est en moyenne de 2 heures.
D'autre part, le nombre de vols réduit entraînait des stationnements prolongés au sol. L'arrivée du Concorde entraînait une petite révolution en maintenance puisque les circuits étaient commandés en électrique et en hydraulique, avec pour certains des test embarqués pour faciliter le dépannage. Il a fallu repenser les métiers des mécaniciens et électriciens pour entretenir les Concorde : l'électronique faisait son entrée dans tous les circuits en commande et en surveillance.
Comme les autres avions, le programme d'entretien était déposé par la compagnie aérienne. Mais les deux compagnies avait deux philosophies différentes en matière d'entretien particulièrement dans l'utilisation et l'occupation des mécaniciens.
Le choix de British Airways fut de créer un département entretien spécialement réservé au Concorde.
Dès les début de l'exploitation de Concorde, le choix fut également de créé un département Concorde, mais la fréquence des vols, la sous-utilisation des mécaniciens et les couts de maintenance entrainèrent la création d'un département avion européens. Dans un premier temps en 1979 avec l'A300, en 1984 avec l'A310, puis en 1989 l'A320. À partir de 1990, la maintenance des concorde fut partagé avec seulement les A300 et A310. En 2001, après le crash, un département Concorde seul fut recréé jusqu'en 2003, fin d'exploitation.
Cette organisation a permis d'occuper les mécaniciens en permanence, mais aussi de maintenir les compétences dans les technologies nouvelles.
Dans les escales régulières, comme JFK, une équipe dédiée était en permanence sur place. À partir de 1995, la maintenance à JFK fut sous-traité à une entreprise créée par d'anciens mécaniciens Air France, Mach 2.
Dans les autres escales, deux mécaniciens étaient envoyés sur place pour assurer les pleins et la maintenance.
Pour les tours du Monde, un technicien superviseur était en permanence à bord en vol, en plus de l'OMN, et deux mécaniciens envoyés sur place assuraient la maintenance dans chaque escale. Un lot de bord permettait d'assurer un dépannage de qualité permettant la poursuite du vol.
Les premiers vols commerciaux ont commencé le 21 janvier 1976 sur les trajets Londres-Bahreïn et Paris-Rio de Janeiro via Dakar et Paris-Caracas via les Açores.
Le congrès des États-Unis avait interdit l'atterrissage des Concorde sur le territoire des États-Unis à cause des manifestations de la population au sujet du " boom " supersonique. Ceci gêna les compagnies qui voulaient faire des trajets transatlantiques.
Lorsque l'interdiction fut levée en février de la même année pour les vols supersoniques au-dessus des eaux territoriales, New York a immédiatement interdit le survol local au Concorde. Avec le peu de choix qu'elles avaient en destinations, Air France et British Airways ont commencé les transatlantiques avec Washington, DC le 24 mai. Finalement, en 1977, les nuisances sonores que les New-Yorkais devaient subir ont laissé place aux avantages de Concorde, et la liaison Paris et Londres vers l'aéroport new-yorkais John-F.-Kennedy commença le 22 novembre 1977.
Jusqu'en 1983, les destinations pour Air France était : Rio de Janeiro, Caracas, Dakar, Washington, Dallas-Fort.Worth et New York.
A partir de 1983, la compagnie réduisit ses vols à la seule destination de New York.
Le temps de vol moyen sur l'un ou l'autre itinéraire était environ de trois heures et demies. Jusqu'en 2003, Air France et British Airways ont continué à avoir des liaisons quotidiennes avec New York. En plus, Concorde a volé vers la Barbade pendant la saison de vacances d'hiver et, de temps en temps, aux destinations de Rovaniemi ou de la Finlande. Le 1er novembre 1986, un Concorde fit le tour du monde en trente et une heures et cinquante et une minutes.
Pendant une période brève en 1977, puis de 1979 à 1980, British Airways et Singapore Airlines partagèrent un Concorde pour les vols entre Bahreïn et l'aéroport international de Changi. L'appareil immatriculé " G-BOAD " fut peint aux couleurs de la compagnie singapourienne sur le flanc gauche et aux couleurs de la compagnie britannique du côté droit. Le trajet fut stoppé après les trois premiers mois parce que le gouvernement malaisien se plaignait des nuisances sonores : le trajet fut réutilisé lorsqu'une nouvelle ligne qui ne passait pas dans l'espace aérien malaisien fut ouverte. Cependant, l'Inde refusa que le Concorde atteignît la vitesse supersonique dans son espace aérien, ainsi l'itinéraire fut par la suite déclaré inutilisable.
De 1979 à 1980, Braniff International loua deux Concorde, l'un appartenait à British Airways et l'autre à Air France. Ils furent utilisés pour faire des vols réguliers entre l'aéroport Fort Worth de Dallas à l'aéroport international Dulles Washington DC. Pour des raisons de légalité, les avions utilisés par Braniff étaient enregistrés dans les deux États (Texas, New York mais aussi dans les deux États d'origine (France, Royaume-Uni : cela fit que Braniff mit des autocollants avec les enregistrements états-uniens au-dessus des enregistrements européens. Sur les vols DFW-JFK, le Concorde a eu des équipages de vol de Braniff, bien que la maintenance fût assurée par les Français et les Britanniques. Cependant, les vols n'étaient pas profitables pour Braniff car ils étaient habituellement réservés à moins de 25%, ce qui força Braniff à stopper ses vols avec Concorde. De plus, sur ces vols, les capacités supersoniques de Concorde ne pouvaient être utilisées toujours à cause du fameux "bang supersonique" qui ne pouvait avoir lieu qu'au-dessus de déserts ou de l'océan.
Les compagnies Air France et British Airways ont, à partir de 1983, après l'arrêt des vols commerciaux autres que vers JFK, tenté de rentabiliser les avions (maintenance, équipage).
Les équipes commerciales ont développés des vols à la demande pour les entreprises, mais aussi pour les agences de voyages des tours du monde et des vols liés à des évènements médiatiques ou autres. Par exemple des vols ont été effectués pour la Coupe du Monde, les Jeux Olympiques (transport de la flamme en 1992 pour les jeux d'Albertville (France), Grands Prix, Carnaval de Rio, complément de croisière en paquebot, inauguration de l'aéroport de Kansai. Jusqu'en Juin 1989, promotion dans les meetings d'aviation.
Ces tours du monde duraient environ un mois (New-York, Dallas, Las Vegas, Honolulu, Papeete, Christchurch, Sydney, Guam, Pekin, Hong-Kong, New Delhi, Bombay, Nairobi, Le Caire, Paris, New-York)
Les passagers des tours du monde étaient principalement des passagers américains .
Les principales agences ont été KUONI, INTRAV Missouri et TMR Marseille France.
Certaines années, chez Air France, jusqu’à 6 tours du monde ont été effectués.
En 1995, plusieurs évènements politiques et contentieux diplomatiques déroutèrent deux tours du monde. L'un de ces évènements fut une vague d'attentats en France et l'autre, la reprise des essais nucléaires français en Polynésie. Les escales de remplacement furent Nouméa avec un transfert des passagers par vols subsoniques vers Christchurch et Sydney ainsi que Londres au lieu de Paris.
Une pause a été faite en 1991 pendant la première Guerre du Golfe.
En Septembre 1995, la Chine donna l'autorisation d'atterrir à Pékin pour British Airways et Air France. Mais le bruit au décollage amena les chinois à interdire Pékin au Concorde. Les escales en Chine se faisaient à Tianjin à 140 km au sud de Pékin, en bord de mer.
À partir de 1981 jusqu'en 1995, après un voyage du Président de la République Française en Chine avec un avion subsonique, tous les voyages présidentiels lointains ont été effectués en Concorde. Celui-ci était aménagé en bureau et chambres à coucher dans la cabine avant, la cabine arrière étant réservée aux invités. Une photocopieuse était installée en cabine arrière.
De même, un système de cryptage des communications dites "sensibles" était installé avec un téléphone vers le bureau du Président. Un pilote spécialiste radio était embarqué pour s'occuper des communications présidentielles.
La visite du site de Kourou laissa un souvenir désastreux au Président de la République de l'époque : après deux demi-tours sol pour des problèmes de train avant, il dut changer de machine. De plus, à Kourou, la fusée dut être détruite pour mauvaise trajectoire.
D'autre présidents ou rois affrétèrent le Concorde pour leurs déplacements soit par les vols réguliers vers New-York (assemblée générale de l'ONU) ou des transport vers l'Afrique (Président MOBUTU (Zaïre), Président Houphouet-Boigny (Côte d'Ivoire).
Lors des voyages du Pape, la règle est que le pays recevant le Pape organise le voyage de départ vers sa prochaine destination.
Lors du passage du pape Jean-Paul II sur l'île de la Réunion le 2 mai 1989, un Concorde Air France (F-BTSC) fut affrété pour le transporter entre Saint-Denis de la Réunion et Lusaka (via Gillot).
Le Concorde, désigné comme étant un des avions de ligne les plus sûrs, ne laissait pas présager un accident. Avant l'accident de Gonesse, il n'avait jamais eu d'avaries graves, cependant un incident similaire s'était produit à Washington en 1979. Mais le 25 juillet 2000, le F-BTSC du Vol 4590 Air France, charter à destination de New York, avec des passagers de nationalité allemande, décolle de l'aéroport Charles de Gaulle puis s'écrase deux minutes après le décollage sur un hôtel à la Patte d'Oie de Gonesse, provoquant la mort de 113 personnes : 100 passagers, 9 membres d'équipage et 4 personnes au sol.[2]
L'accident fut à l'origine de nouvelles modifications sur le Concorde. Les contrôles électriques furent améliorés, protection anti-perforation en kevlar des réservoirs de carburant (au nombre de 13 sur Concorde), montage de pneus plus résistants, fournis par Michelin qui développa les pneus " NZG ", qui d'ailleurs pèsent 20 Kg de moins ceux précédemment utilisés. Néanmoins le nombre de places à bord fut restreint d'une dizaine, rendant l'exploitation encore moins rentable. Les deux itinéraires furent rouverts le 7 novembre 2001.
D'après les conclusions de l'enquête du Bureau d'Enquêtes et d'Analyses (BEA), Concorde reste pour la postérité un des avions les plus sûrs. En effet, aucun exemplaire de cet appareil ne s'est écrasé pour des raisons internes à l'avion. L'accident du 25 juillet 2000 est dû à une cause extérieure (une lame métallique laissée sur la piste par l'avion précédent: un DC-10 de la Continental Airlines). L'enquête judiciaire a également mis en cause le talon d'Achille du Concorde : à Washington et Dakar, en 1979, l'appareil a connu deux problèmes semblables à celui de Gonesse, c'est-à-dire des éclatements de pneu avec perforation de l'aile de l'avion et du réservoir. À Gonesse la fuite de carburant a été plus importante et suffisante pour entraîner l'incendie d'un moteur, puis de l'autre situé juste à côté. Cinq autres incidents ont eu lieu dans les années 1980 et 1990.
Le 10 avril 2003 British Airways et Air France ont simultanément annoncé le retrait de leurs Concorde pour l'année suivante. Les raisons invoquées étaient la baisse du nombre de passagers depuis l'accident de Gonesse le 25 juillet 2000 et le coût élevé de maintenance.
Dans le même temps Sir Richard Branson offrait la somme d'une livre sterling pour acheter un appareil à British Airways qui aurait servi dans la Virgin Atlantic, mais cette offre fut refusée. Il a, plus tard, écrit dans The Economist (du 23 octobre 2003) que l'offre finale était de cinq millions de livres sterling et qu'il voulait utiliser le Concorde pendant encore de nombreuses années. Cette offre était probablement destinée à faire de la publicité pour Virgin, Airbus ayant de toutes façons refusé de continuer à livrer des pièces de rechange pour Concorde.
Les derniers vols commerciaux de Concorde avec Air France décollèrent de l'aéroport JFK de New York (dernier vol régulier New-York vers Paris) et de Roissy (dernière boucle supersonique) et atterrirent à Paris le 31 mai 2003. Le dernier Concorde à atterrir en service commercial devait être le Sierra Delta en provenance de New-York, mais un problème sur le moteur n°4 retarda de 45 minutes le décollage du Fox Bravo, chargé d'effectuer la dernière boucle supersonique au dessus de l'Atlantique, et le FB atterrit donc finalement le dernier vers 18h30 alors que Sierra Delta se posa à 17h45 (les arrivées étaient initialement prévues à une minute d'intervalle). Les camions de pompiers ont arrosé l'avion comme de coutume sur la piste de l'aéroport John F. Kennedy alors que, à Paris, 15 000 personnes attendaient les deux derniers Concorde.
La fin de l'aventure Concorde avec Air France fut marquée, pour le Sierra Delta, par un vol au-dessus du golfe de Gascogne à vitesse supersonique. De retour de sa boucle au dessus de l'Atlantique, le Fox Bravo survola Orly, l'aérodrome de Lognes, puis passa à la verticale de Roissy avant de s'y poser. De nombreux véhicules (véhicules de piste, voitures de gendarmerie et de pompiers) escortèrent les deux derniers Concorde après leurs atterrissages respectifs. Les deux avions firent une longue promenade sur les taxiways de Roissy, s'arrêtant entre autres devant le siège d'Air France et devant les milliers de personnes venues assister aux deux derniers atterrissages de Concorde en service commercial. Une Américaine offrit ce vol à son chien.
Une enchère a par ailleurs eu lieu chez Christie's à Paris le 15 novembre 2003. 1 300 personnes étaient présentes pour acheter des objets et des photos des moments importants de la vie du Concorde. Parmi ces objets, certains ont vu leur valeur multipliée par dix (voire plus) par rapport à celle prévue.
Le dernier Concorde de British Airways décolla de la Barbade le 30 août 2003.
La dernière semaine de vols de démonstration du Concorde se fit au-dessus de Birmingham le 20 octobre, à Belfast le 21, Manchester le 22, Cardiff le 23, et Édimbourg le 24. Chaque jour, l'avion partait de la ville de Heathrow et allait jusqu'aux villes concernées en volant à basse altitude en vol subsonique. Il y eut environ 650 personnes ayant gagné à un concours et 350 personnes invitées qui volèrent dans ce Concorde.
Élisabeth II consentit à éclairer le château de Windsor pour la soirée du 23 octobre 2003, pour le passage de Concorde au-dessus du château après un décollage de Londres. Ce fut, pour le Concorde, un honneur suprême, car seuls quelques avions des principaux chefs d'État ont droit à ce privilège.
British Airways retira officiellement l'avion le jour suivant, le 24 octobre. Cette sortie définitive se fit avec l'un des Concorde qui quitta New York avec une fanfare similaire à celle que connut son homologue d'Air France, tandis que, simultanément, deux autres avions paradaient, l'un au-dessus du golfe de Gascogne pour Air France, et l'autre au-dessus d'Édimbourg pour British Airways. Les trois avions avaient la permission spéciale de voler à basse altitude. Les deux Concorde (qui faisaient des tours) ont atterri respectivement à 16 h 01 et 16 h 03 à l'heure britannique et celui venant de New York à 16 h 05. Chacun des trois avions a alors passé 45 minutes en roulant au sol autour de l'aéroport avant de débarquer les derniers passagers civils d'un vol supersonique. Le pilote du vol New York/Londres fut Mike Bannister, qui fut aussi le pilote du premier vol commercial d'un Concorde aux couleurs de British Airways, qui eut lieu en 1976.
Les passagers du dernier vol transatlantique :
Il y eut par la suite une vente aux enchères des pièces d'un Concorde de British Airways qui se déroula le 1er décembre 2003 au centre d'exposition d'Olympia dans le quartier Kensington de Londres. Les articles vendus étaient hétéroclites et comprenaient un compteur de mach, le cône du nez, le siège du pilote de Concorde, des fauteuils de passagers et même des couverts, des cendriers et des couvertures utilisés à bord de l'appareil. Environ 1 129 000 euros ont été récoltés, dont 752 720 furent donné à l'association 'Get Kids Going!' qui donne aux enfants handicapés et aux jeunes l'occasion de faire du sport.
Seuls vingt Concorde furent construits, six pour le développement et quatorze pour les vols commerciaux.
Il y a ainsi eu :
Tous sauf deux ont été préservés, ce qui représente 90 % des appareils produits qui n'ont, pour l'instant, pas été détruits. Cela est très rare en aéronautique.
Sept avions commerciaux furent à l'effigie d'Air France :
Sept avions commerciaux furent à l'effigie de British Airways:
Numéro | Immatriculation | Premier vol | Dernier vol | Heures de vol | Localisation |
---|---|---|---|---|---|
001 | F-WTSS | 2 mars 1969 | 19 octobre 1973 | 812 | Musée de l'air et de l'espace, Le Bourget, France |
002 | G-BSST | 9 avril 1969 | 4 mars 1976 | 836 | Fleet Air Arm Museum, Yeovilton, Angleterre |
101 | G-AXDN | 17 décembre 1971 | 20 août 1977 | 632 | Imperial War Museum, Duxford, Angleterre |
102 | F-WTSA | 10 janvier 1973 | 20 mai 1976 | 656 | Musée Delta, Aéroport d'Orly, France |
201 | F-WTSB | 6 décembre 1973 | 19 avril 1985 | 909 | Usine Airbus, Toulouse, France |
202 | G-BBDG | 13 décembre 1974 | 24 décembre 1981 | 1282 | Brooklands Museum, Weybridge, Angleterre |
203 | F-BTSC | 31 janvier 1975 | 25 juillet 2000 | 11989 | Détruit au décollage (Vol 4590 Air France) à Gonesse, près de Paris, France |
204 | G-BOAC | 27 février 1975 | 31 octobre 2003 | 22260 | Aéroport de Manchester, Viewing Park, Angleterre |
205 | F-BVFA | 27 octobre 1976 | 12 juin 2003 | 17824 | Centre Steven F. Udvar-Hazy, musée national d'aéronautique, Chantilly, Etats-Unis |
206 | G-BOAA | 5 novembre 1975 | 12 août 2000 | 22768 | Musée d'aéronautique, East Lothian, Ecosse |
207 | F-BVFB | 6 mars 1976 | 24 juin 2003 | 14771 | Musée technologique, Allemagne |
208 | G-BOAB | 18 mai 1976 | 15 août 2000 | 22296 | Aéroport Heathrow, Londres, Angleterre |
209 | F-BVFC | 9 juillet 1976 | 27 juin 2003 | 14332 | Usine Airbus, Toulouse, France |
210 | G-BOAD | 25 août 1976 | 10 novembre 2003 | 23397 | Intrepid Sea-Air-Space Museum, New York, Etats-Unis |
211 | F-BVFD | 10 février 1977 | 27 mai 1982 | 5814 | Accident |
212 | G-BOAE | 17 mars 1977 | 17 novembre 2003 | 23376 | Aéroport international Grantley Adams, Barbados |
213 | F-BTSD | 26 juin 1978 | 14 juin 2003 | 12974 | Musée de l'air et de l'espace, Le Bourget, France |
214 | G-BOAG | 21 avril 1978 | 5 novembre 2003 | 16239 | Musée d'aéronautique, Seattle, Etats-Unis |
215 | F-BVFF | 26 décembre 1978 | 11 juin 2000 | 12421 | Aéroport Roissy-Charles de Gaulle, Paris, France |
216 | G-BOAF | 20 avril 1979 | 26 novembre 2003 | 18257 | Aérodrome Fistol, Bristol, Angleterre |
Cet avion reste un symbole fort de technologie ultra moderne malgré ses 34 ans, et nombreux sont ceux qui aiment ses formes sculpturales. Il est de plus un symbole de fierté nationale pour beaucoup de gens au Royaume-Uni et en France - bien qu'en France ce soit parce que c'est un avion français, et qu'au Royaume-Uni ce soit parce que c'est un avion britannique.
La vitesse et les horaires de Concorde (départ à 11h00 de l'aéroport Paris-Charles de Gaulle arrivée à 08H45 à New-York Kennedy Airport) ont facilité certaines négociations diplomatiques. Dans des moments critiques pour la paix dans le monde (Yougoslavie et guerre du Golfe), les diplomates et bien sûr Mr Kofi Annan, ex-secrétaire Général de l'ONU ont utilisé le Concorde dans les deux sens.
De plus, le passage des chefs d'état et diplomates à Paris pour prendre le Concorde était l'occasion d'une visite au locataire de l'Elysée avant de s'envoler vers leur destination finale.
En 1991, François Mitterand a utilisé le Concorde pour se rendre en Arabie Saoudite quelques jours avant la Guerre du Golfe afin de rencontrer le Roi et de soutenir les troupes françaises stationnées dans le Royaume Alaouite.
La réaction des gens contre la perspective d'importantes nuisances sonores dues aux vols a aussi représenté un changement social important. Avant les premiers essais en vol du Concorde, les nouveautés de l'industrie civile aéronautique étaient largement acceptées par les gouvernements démocratiques et leurs électeurs. Les protestations populaires (particulièrement sur la côte est des États-Unis) contre le bruit du Concorde ont marqué un point de rupture politique. Par la suite, les scientifiques et ingénieurs de domaines variés ont commencé à prendre en compte plus sérieusement les impacts environnementaux et sociaux de leurs innovations.
De ce point de vue, le grand bond en avant technique incarné par le Concorde a aussi été un bond en avant pour la sensibilisation du public (et des médias) aux conflits entre la technologie et les écosystèmes naturels qui sont toujours d'actualité. Beaucoup d'avions actuels produisent moins de particules polluantes et de nuisances sonores, et cela est peut être une partie de l'héritage de Concorde. L'usage de murs anti-bruit le long des lignes de TGV n'aurait peut être pas été si développé sans les protestations des années 1970 au sujet de la pollution sonore des avions.
Un billet sur une ligne régulière Concorde était un privilège pour les plus aisés. Cependant, certains vols charter circulaires (les fameuses boucles supersoniques) ou aller simple (avec retour en voiture, train ou bateau) étaient organisés et étaient accessibles à des passionnés moins fortunés.
Le concorde est aussi apparu lors d'événements royaux au Royaume-Uni, volant parfois en formation avec la patrouille des Red Arrows. Il a aussi participé à de nombreux salons aéronautiques, et a été accompagné par la Patrouille de France.
Un timbre a été édité en France à son effigie, l'exemplaire en photo étant F-BTSC.
L'arrêt du Concorde marque un tournant dans l'histoire de l'humanité: pour la première fois, le temps de parcours s'allonge. Il faut désormais plus de 7 heures pour joindre New-York quand Concorde n'en mettait que 3 et demies. Cette situation pourrait d'ailleurs durer, voire s'éterniser, les constructeurs actuels rechignant devant l'effort financier nécessaire à la construction d'un successeur à Concorde, ou même du Sonic Cruiser.
Année | Par | Temps | Vitesse moyenne | Altitude |
---|---|---|---|---|
1927 | Charles Lindbergh | 33h30 | 188 km/h | |
1946 | Douglas DC-4 | 23h45 | 350 km/h | 2 500/5 000 m |
1957 | L-1649 Starliner | 14h40 | 530 km/h | 4 500/6 000 m |
1959 | Boeing 707 | 08h00 | 900 km/h | 600/13 000 m |
1976 | Concorde | 03h45 | 2 200km/h | 18 000 m |
2003 | Airbus A340/Boeing 777 | 07h45 | 900 km/h | 13 000 m |
Les constructeurs et les exploitants sont plus intéressés par le rendement économique des avions (consommation, charge marchande, rayon d'action) que par la vitesse pure. Plusieurs exemples :
En novembre 2003, la compagnie EADS qui codétient Airbus (avec BAE Systems) annonça qu'elle travaillait avec des compagnies aériennes japonaises pour développer un avion plus grand et plus rapide que Concorde [3].
Toujours au stade de l'étude, le supersonique franco-japonais qui devrait succéder au Concorde devrait transporter 250 personnes à Mach 1,8 et 23 000 mètres d'altitude, sur 13 000 kilomètres[4].