Incinérateur de déchets - Définition

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Première usine allemande d'incinération (Hamburg-Hammerbrook), ici, en 1895
Première usine allemande d'incinération (Hamburg-Hammerbrook), ici, en 1895
Incinérateur de Malmö (Suède)
Incinérateur de Malmö (Suède)
Les usines modernes cherchent à éviter les cheminées et tuyauteries apparentes(Incinérateur de Naka, Japon)
Les usines modernes cherchent à éviter les cheminées et tuyauteries apparentes(Incinérateur de Naka, Japon)
Un design HighTech est souvent recherché pour rassurer les riverains et les opposants à l'incinération (Incinérateur de Naka, Japon)
Un design HighTech est souvent recherché pour rassurer les riverains et les opposants à l'incinération (Incinérateur de Naka, Japon)
L'incinérateur de vienne, qui assure aussi le chauffage d'eau pour un réseau de chaleur, décoré par Hundertwasser
L'incinérateur de vienne, qui assure aussi le chauffage d'eau pour un réseau de chaleur, décoré par Hundertwasser

Un incinérateur est un dispositif visant à détruire des objets par incinération, c'est-à-dire par une combustion aussi complète que possible. Ce mot désigne souvent l'UIOM (l'usine d'incinération des ordures ménagères). Les premières usines d'incinération de déchets urbains et ménagers sont apparues à la fin des années 1800. Le Royaume-Uni a utilisé des navires incinérateurs, avant de les interdire suite à des conventions internationales interdisant le rejets de déchets en mer. Des navires, militaires notamment peuvent disposer d'incinérateurs à bord. Les hôpitaux ou structures vétérinaires importantes possèdent également parfois des incinérateurs adaptés au traitement de déchets médicaux biologiquement dangereux, pas toujours prévus pour traiter les toxiques résultant de la présence de chlore ou de métaux dans ces déchets.

Il se présente généralement comme une sorte de four où la chaleur dégagée par les matériaux en cours de combustion est suffisante pour enflammer les matériaux ajoutés.

En Europe, la France et l'Allemagne ont été les pays qui au XXe siècle ont le plus développé l'incinération.

Principe de fonctionnement d'une usines d'incinération d'ordures ménagères (UIOM)

  • Une fosse de réception permet d'homogénéiser les produits et d'alimenter, éventuellement en continu (si les quantités à traiter sont importantes) l'installation. Dans ce dernier cas les fours fonctionnent 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 tandis que la collecte ne s'effectue que 6 demi-journées par semaine) ; la reprise se fait au moyen d'un grappin.
  • Le four en continu ; Si la nature des déchets le permet, il utilise le seul pouvoir calorifique (PCI) des déchets pour fonctionner; un brûleur à mazout, ou la plupart du temps au gaz de ville, permet le démarrage et occasionnellement un apport calorifique complémentaire pour réduire les imbrûlés ou la formation de composés toxiques (furanes, PCB, goudrons ou diverses formes de dioxines) si la température tombe au-dessous de 850 °C. Il existe des incinérateurs à lit fluidisé, à four rotatif et de nombreuses variantes permettant l'incinération de déchets industriels ou spéciaux (farines animales..).
  • Une chaudière peut récupérer la chaleur et la valoriser, éventuellement sous forme d'énergie électrique et de chauffage (cogénération). Les incinérateurs ayant dans le passé été sources de pollution importantes, ils sont souvent nommés centre de valorisation thermique au lieu d'usine d'incinération.

Traitement des fumées

Dans un UIOM, l'installation comporte généralement des filtres électrostatiques piégeant les particules sensibles à l'électricité statique (métaux lourds mais pas le plomb ou le mercure qui sont sublimés à relativement basse température). Des filtres à manche peuvent aussi être utilisés. Dans les deux cas la fumée fait ensuite l'objet d'un lavage et d'une désacidification via diverses techniques, voie sèche, semi-sèche ou humide ; dans ce dernier cas, une installation de traitement des effluents liquides est alors nécessaire.

  • Les résidus solides (mâchefers) sont déferraillés, stockés et, si leur qualité le permet (présence de métaux lourds respectant certaines normes), broyés pour être réutilisés par les travaux publics éventuellement après une phase de maturation. Dans le cas contraire, ils sont mis en décharge.

Les usines modernes tendent à avoir des installations annexes de traitement des sous-produits d'incinération occupant une part considérable du volume bâti, et leur gestion devient prépondérante sur le pilotage des fours, même si celui-ci est devenu de plus en plus complexe au fil des années.

Les sous-produits de filtrage et lavage des fumées sont des déchets ultimes qui doivent être rendus inertes (vitrification ou enrobage le plus souvent) et stockés dans des décharges de catégorie I (industrielle).

Opposition

Des centaines d’associations dans le monde s'opposent à l’incinération. Elles dénoncent les risques encourus par les populations habitant à proximité des incinérateurs, et notamment les menaces de cancer. Des alternatives existent pourtant, en particulier la réduction des déchets à la source, la méthanisation des déchets organiques, le recyclage et le compostage.

Aux États-Unis, dans les années 1990, 300 projets sur 400 ont été stoppés par une opposition citoyenne.

En France, la législation sur la qualité de l'air ayant évolué, de nombreuses usines d'incinération ont dû être mises aux normes ou fermées depuis les années 1990. Des polémiques subsistent aussi sur l'impact à long terme de l'utilisation de Refioms en fond de couche routière ou pour divers aménagements.

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