L’irrigation est l'opération consistant à apporter artificiellement de l’eau à des végétaux cultivés pour en augmenter la production, et permettre leur développement normal en cas de déficit d'eau induit par un déficit pluviométrique, un drainage excessif ou une baisse de nappe, en particulier dans les zones arides.
L’irrigation peut aussi avoir d’autres applications :
Généralement on parle d'" arrosage " pour les petites surfaces (jardinage) réservant le terme d'" irrigation " pour les surfaces plus importantes (agriculture de plein champ, horticulture), mais il n’y a pas de norme en la matière.
Selon le glossaire international d’hydrologie, l’irrigation c’est un apport artificiel d’eau sur des terres à des fins agricoles.
On peut distinguer plusieurs techniques d’irrigation :
Les besoins en eau des plantes dépendent de plusieurs facteurs, intrinsèques ou extrinsèques à la culture : nature des plantes cultivées (espèce, variété), stade de végétation, nature et état d’humidité du sol, données climatiques (précipitations, insolation, vent...).
Il convient de tenir compte des réserves en eau du sol, de l’évaporation au niveau du sol, de la transpiration des plantes, de l’évapotranspiration qui cumule les deux phénomènes.
On peut distinguer deux catégories de matériels ou d’installations nécessaire à l’irrigation :
Dans la première catégorie, on trouvera : forage, pompes, réseaux d’irrigations, canaux, norias...
Dans la seconde : asperseurs, canons d’arrosage, arroseurs automoteurs, goutteurs...
Dans les régions arides, on utilise un système d'irrigation à pivot central pour irriguer les cultures.
Dans le monde, 277 millions d’hectares sont irrigués (année 2002, source FAO) sur 1,4 milliard d’hectares de terres arables au total. Ils fournissent environ 1/3 de la production alimentaire mondiale.
Trois pays (Inde, Chine, États-Unis) représentent 50 % des surfaces irriguées totales. 80 % de la nourriture produite au Pakistan provient de terres irriguées, 70 % pour la Chine, mais moins de 2 % pour le Ghana, le Mozambique ou le Malawi.
En France l'agriculture, comme dans le reste du monde, est la première activité consommatrice d’eau (plus de 50 % des volumes consommés et jusqu'à 80 % en été). En 2000, 2,63 millions d'hectares de terres agricoles ont été irrigués contre 0,8 million en 1970 (soit + 229 % en 30 ans). 5,7 % de la surface agricole utilisée (SAU) sont irrigués (maïs en particulier). Les régions irriguant le plus sont l'Aquitaine, la vallée du Rhône, la Beauce, les Pays de la Loire et le Poitou-Charentes. Le taux d’équipement d'irrigation semble se stabiliser à 2,7 millions d’ha équipés, avec des variations annuelles expliquées par la météorologie. Les spécialisations régionales agricoles aboutissent à ce que 3 régions (Aquitaine, Centre et Midi-Pyrénées) concentrent 50 % des surfaces irriguées. En 2003 seules 2/3 des exploitations disposaient d’un compteur d’eau volumétrique (mais ce n'étaient que 50 la moitié en 2000). Une partie de l'irrigation n'est pas déclarée.Le Monde du 9 août 2005
La nécessité de préserver les ressources en eau amène de plus en plus à une réglementation et à la taxation des prélèvements.
Une irrigation inadaptée ou mal conçue peut être source de diffusion de pathogènes (Pseudomonas par ex), de polluants (irrigation avec eaux mal épurées) dans les culture, ou en zones arides, d'un phénomène de salinisation.
L'irrigation peut aussi affecter les écosystèmes, le paysage ou l'agriculture en amont ou en aval, à cause des volumes d'eau détournés des cours d'eau. On cite souvent l’exemple de la mer d'Aral polluée et en partie vidée à cause de l'irrigation du coton en amont.