Le moulin à vent est une installation destinée à produire de l'énergie mécanique à partir du vent. Devenu obsolète avec la généralisation de l'électricité, il est l'ancêtre de l'éolienne. Il fut utilisé le plus souvent pour moudre les céréales, assécher les polders ou produire de l'huile.
Les ailes, le plus souvent au nombre de quatre, sont généralement faites d'une armature en bois supportant une toile tendue. Elles peuvent être symétriques, ou asymétriques quand les lattes qui supportent la toile sont fixées du côté gauche de l'axe de l'aile. Les formes et les matériaux utilisés sont très variables d'une région à l'autre.
La transmission du mouvement à l'axe vertical des meules se fait par un engrenage constitué du " rouet ", roue solidaire de l'axe des ailes munie de dents en bois dur, ailes qui engrènent sur la " lanterne " à fuseaux solidaire de l'axe vertical.
L'orientation du moulin se faisait en actionnant le timon, dit aussi la queue du moulin, à l'aide d'un cabestan.
Les moulins, comme l'indique leur nom, ont d'abord servi à moudre les céréales et autres grains. Ils ont servi aussi à pomper l'eau, soit pour assécher les zones marécageuses et les polders, soit pour assurer l'irrigation. On les a utilisés pour produire de l'huile, pour le foulage des textiles, ou pour actionner des scieries.
Le moulin à vent est apparu en Orient, en Égypte ancienne et en Iran (il est utilisé en Perse pour l'irrigation dès l'an 600). Les moulins iraniens n'étaient pas du même type que les moulins européens. Ils étaient constitués d'une éolienne à axe vertical, –technique offrant de meilleurs rendements que les éoliennes à axe horizontal–, confinée à l'intérieur du moulin[1]. Des orifices dans les parois du moulin permettent à l'air de s'engouffrer pour actionner l'éolienne.
Signalé très tôt en Grande-Bretagne (Abbaye de Croyland en 870), le moulin à vent s'est généralisé en Europe vers le XIIe siècle, d'abord sur les côtes maritimes des pays du Nord : Grande-Bretagne, Pays-Bas, puis dans les pays de la bordure atlantique : Portugal, France, de la mer du Nord et de la mer Baltique : Belgique, Allemagne, Danemark, et dans les îles, y compris en Méditerranée. On les trouve sur des éminences, soit isolés, soit groupés en série, ainsi que dans des lieux éloignés des cours d'eau. La première attestation de moulin à vent en France, en 1170, figure dans une charte de la ville d'Arles.
Les Pays-Bas sont probablement le pays qui a compté le plus grand nombre de moulins à vent. Éléments caractéristiques du paysage, ils sont représentés notamment dans la peinture flamande[2]. Les moulins à vent de Kinderdijk ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
La généralisation de l'électricité dans les campagnes, et l'apparition de la minoterie industrielle, ont entraîné un rapide déclin des moulins à vent au cours du XXe siècle. Ils ont en outre été défavorisés par la dureté du métier de meunier et par les périodes de chômage imposées souvent par l'absence de vent.
L'apparition de la roue éolienne à pales nombreuses, inventée aux États-Unis, les a rendus complètement obsolètes.
Le roman Don Quichotte de Cervantes met en vedette des moulins à vent, puisque le personnage principal, devenu fou, les prend pour des géants.
Les moulins étaient aussi des postes de surveillance avec leurs messages codés. Ils servaient également à annoncer un évènement familial ou un conflit militaire :
![]() 'de Fortuin' ('la Fortune'), Hattem, Pays-Bas |
|||
![]() Fanø, Denmark |
![]() Campo de Criptana Espagne |