Un inlandsis est une nappe de glace, un glacier continental très étendu, connu aussi sous le nom plus commun de calotte polaire.
Le mot est d'origine danoise et signifie littéralement glace de l'intérieur du pays ou glace de l'arrière pays.
On considère qu'un inlandsis est un glacier dont la superficie dépasse 50 000 km2.
Les inlandsis actuels sont donc au nombre de deux :
Le Vatnajökull en Islande n'est pas considéré comme un inlandsis car il ne mesure " que " 8 100 km2. On parlera de calotte glaciaire pour les glaciers de très grande dimension et ayant certaines des caractéristiques des inlandsis.
La formation des inlandsis repose sur le même principe que celle des glaciers : une accumulation de neige résultant d'une fonte insuffisante provoque un tassement de la neige qui expulse l'air qu'elle renferme et se transforme en glace. Cette glace est suffisamment plastique pour se déformer selon la gravité ou son propre poids. Dans le cas des inlandsis, c'est le propre poids de la glace qui provoque son déplacement par fluage, la pente à l'échelle d'un continent ou d'une grande île étant trop faible pour provoquer un écoulement gravitaire. Un équilibre entre apport de neige, poids de la glace et ablation de neige (sublimation, fonte, production d'icebergs) s'effectue alors et la masse de glace stabilise son épaisseur et son étendue. Un inlandsis se maintient plus par une faible ablation que par un fort apport de neige.
Une coupe en profil d'un inlandsis permet de distinguer plusieurs points récurrents :
Les inlandsis renferment 98 % de l'eau douce de la planète.
Lors de chaque glaciation, les inlandsis actuels étaient plus étendus et certains occupaient des portions entières de continents.
Les principaux inlandsis du pléistocène, aujourd'hui disparus, se situaient :
L’inlandsis groenlandais est un des reliquats dans l'hémisphère nord de la dernière glaciation. L’inlandsis s'est formé au pléistocène moyen et supérieur sur des terrains autrefois tempérés dont la partie centre-Sud était sillonnée de larges fleuves qui se déversaient dans la baie de Disko et dont les traces forment aujourd'hui des canaux sous la glace et des dépressions sous marines. La glace la plus ancienne a 250 000 ans et est maintenue par l'accumulation annuelle de la neige qui compense les pertes par vêlage et fonte au niveau des marges.
Ses dimensions sont impressionnantes : 2 400 kilomètres de long et 1 000 kilomètres de large. Sa surface, relativement plate, est de 1 726 000 km2 et a une altitude moyenne de 2 135 mètres. La glace peut atteindre l'épaisseur de 3 000 mètres au centre de l'inlandsis, ceci représente un volume global de 2 000 000 km3 de glace, soit 10 % de l'eau douce à la surface du globe.
Dans cet intérieur glacé, le Gunnbjörns Fjeld culmine à 3 733 mètres.
L'inlandsis de l'Antarctique a une superficie de 14 000 000 km2, une épaisseur moyenne supérieure à 2 000 mètres et une altitude maximale de 4 000 mètres. Il se présente sous la forme d'un immense plateau de glace et de neige aux rebords abrupts donnant naissance aux barrières de Ross et de Filchner. L'inlandsis de l'Antarctique est coupé en deux par une chaîne de montagnes (les Monts Transantarctiques) séparant l'Antarctique oriental de l'Antarctique occidental.