Europe - Définition

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L’Europe est considérée comme un continent ou une partie de l’Eurasie (péninsule occidentale), voire de l’Eurafrasie, selon le point de vue. Elle est parfois qualifiée de " Vieux Continent " (ou d’" Ancien Monde "), par opposition au " Nouveau Monde " (Amériques).

Photographie satellitale de l'Europe
Photographie satellitale de l'Europe

Étymologie

Dans la mythologie grecque, Europe, fille d’Agénor (Ε?ρ?πη en grec, Eur?p?) est une princesse phénicienne qui fut enlevée par Zeus métamorphosé en taureau blanc, et emmenée sur l’île de Crète où elle donna naissance à Minos. Dans les œuvres d’Homère, Ε?ρ?πη est une reine mythologique de Crète et non un terme géographique. Plus tard, le mot signifiait la Grèce continentale et depuis l'année -500 sa signification comprend toutes les terres au nord.

carte de la Thrace antique, indiquant la province d’Europe (cliquer pour agrandir)
carte de la Thrace antique, indiquant la province d’Europe (cliquer pour agrandir)

Au Ier siècle av. J.-C., Varron[1] évoque une bipartition du monde au niveau du Bosphore, les parties situées au nord-ouest du détroit constituant l’Europe, celles situées au sud-est, l’Asie.

Au IVe siècle ap. J.-C., le mot Europe désigne l’une des six provinces du diocèse de Thrace, et son territoire correspond approximativement à celui de la Thrace orientale turque actuelle.

L’analyse la plus répandue de ce mot le considère comme une composition des mots grecs eurýs (ε?ρ?ς, " large ") et ?ps (, " visage "), mais il s’agit sans doute d’une étymologie incertaine. D’autres linguistes pensent qu’il vient du mot sémitique ereb, qui signifie " coucher du soleil " (donc occident). Dans une perspective asiatique ou moyen-orientale, le soleil se couche effectivement en Europe, la terre à l’ouest. Et la princesse phénicienne (donc sémitique) de Tyr a bien été enlevée par Zeus vers le couchant.

Selon John Hale, le mot Europe existait déjà avant le XVIe siècle pour désigner un continent distinct de l’Afrique et de l’Asie, mais il n’était connu que des lettrés. L’utilisation du mot par les habitants de l’Europe ne s'est généralisée qu’à partir du XVIe siècle, c’est-à-dire lorsque la Renaissance était déjà bien engagée.

Géographie de l’Europe

Carte de l'Europe géographique présentant les reliefs
Carte de l'Europe géographique présentant les reliefs

Les limites terrestres de l'Europe sont parfois floues. Celle-ci serait, dans la vision européenne traditionnelle, séparée de l'Asie à l'est par le massif de l'Oural, le fleuve Oural, la mer Caspienne et le massif du Caucase. Les détroits du Bosphore et de Gibraltar séparent l'Europe respectivement de l'Asie et de l'Afrique. Le continent est bordé à l'ouest par l'océan Atlantique et au nord par l'Arctique. La mer Méditerranée délimite le continent au sud. Sont considérées européennes l'Islande (située géologiquement sur la séparation Europe-Amérique), et les principales îles de la Méditerranée - le cas de Chypre est le plus sujet à caution, au moins sur le plan géographique. Jusqu'ici la délimitation est claire, mais elle se complique avec les cas de la Russie et la Turquie, qui ont une bonne partie de leur territoire en Asie. Selon une vision répandue, le contour de l'Europe peut s'affiner et s'imaginer à partir des États membres du Conseil de l'Europe.

Quelques îles de l'Atlantique (Madère, Canaries, Açores) que la géographie ne rattache pas à ce continent sont considérées comme européennes par l'origine de leur peuplement et de leur culture. C'est aussi le cas du Groenland, qui appartient au Danemark. On n'oubliera pas enfin que certains pays d'Europe occidentale ont conservé quelques colonies lointaines dont les habitants se retrouvent de fait européens, par exemple pour la France les départements et territoires d'outre-mer.

L'Europe a une superficie d'un peu plus de 10 millions de kilomètres carrés, précisément 10 392 855 km². Cela représente un tiers de l'Afrique ou un quart de l'Asie ou de l'Amérique.

On peut distinguer cinq grandes régions géographiques : Europe de l'Ouest, Europe centrale, Europe du Sud, Europe de l'Est et Europe du Nord. L'organisation de l'espace montre un cœur économique, la " banane bleue " ou mégalopole européenne, qui comprend notamment l'Europe rhénane) ainsi que les périphéries européennes.

Il faut noter que les frontières orientales de l'Europe sont avant tout politiques : la limite de l'Oural est due aux cartographes du tsar Pierre Ier le Grand au XVIIIe siècle. De même, la frontière fut déplacée des hautes crêtes du Caucase vers la Caspienne au début du XIXe siècle pour justifier l'annexion de la Géorgie et de l'Arménie dans l'empire russe. D'un point de vue plus scientifique, si l'on se réfère à la tectonique des plaques, l'Europe et la partie continentale de l'Asie ne sont qu'un seul et même continent, dénommé Eurasie. Aussi, quelques géographes éminents, tels que Alexander von Humboldt, considéraient-ils l'Europe comme une simple presqu'île de l'Asie.

Voir également les formations géologiques d'Europe.

Climat

L'Europe est caractérisée par un grand nombre de pénétrations de bras de mer entre des péninsules, qui contribuent ainsi à tempérer le climat du continent, par ailleurs réchauffé sur sa façade occidentale par le Gulf Stream.

La majeure partie du continent est située sous des latitudes tempérées et connaît donc quatre saisons bien marquées. Les régions côtières de la façade atlantique connaissent un climat océanique, adouci par le Gulf Stream, tandis que la grande plaine du nord-est est caractérisée par un climat continental. On peut aussi distinguer le climat montagnard des régions d'altitude (Alpes, Pyrénées, Alpes scandinaves) ainsi que le climat méditerranéen particulièrement clément du contour de la Méditerranée.

Histoire de l’Europe

Préhistoire

Des fouilles réalisées ces dernières années en Géorgie puis en Bulgarie permettent de dire que le genre Homo existe en Europe depuis environ 1,5 million d'années. Il est en effet probable que ses représentants aient peuplé l'Europe depuis le Caucase en suivant la voie danubienne.

On appelle anténéandertaliens les populations qui ont vécu en Europe il y a 800 000 à 400 000 ans. Ils sont notamment représentés par l'homme de Tautavel (- 450 000 ans), le " Français le plus ancien ".

Les premières traces de peuplement néandertalien en Europe remontent à 300 000 ans. Cette espèce humaine, très spécialisée, semble n'avoir existé qu'en Europe et au Proche-Orient. Elle a disparu il y a près de 30 000 ans.

L'homme moderne (dont les premières traces africaines remontent à 120 000 ans) apparaît en Europe il y a 40 000 ans, représenté notamment par l'homme de Cro-Magnon.

Antiquité

C'est aux Grecs qu'on doit le mot Europe, attesté pour la première fois au VIe siècle av. J.-C. Il semble qu'il ait d'abord désigné pour eux la région continentale située au nord du golfe de Corinthe, puis les terres qu'ils découvraient peu à peu au nord du bassin méditerranéen.

Sur les rives de la Méditerranée, après l'essor de la Grèce, vient celui de la civilisation romaine. Plus au nord se développent des civilisations protohistoriques : Celtes, Germains, etc.

La constitution de l'Empire romain, puis le développement du christianisme, permettent une première ébauche d'unité européenne dont le centre politique et économique est la Méditerranée.

La lente désagrégation de cet empire et son incapacité à résister face aux incursions répétées des peuples germaniques entraînent sa dislocation puis l'effondrement de sa moitié occidentale. Divers peuples germaniques accaparent alors le pouvoir dans de nouvelles entités territoriales aux frontières mouvantes, préludes à la création des actuels États européens de l'ouest.

À l'est, l'empire romain d'Orient, ayant pour capitale Constantinople, subsiste et mue en un empire chrétien d'Orient où les habitants persistent à se considérer " Romains ".

Moyen Âge

Charlemagne est considéré comme le " père de l'Europe ". C'est en effet avec lui que le mot Europe prend une signification politique. On l'appelle de son vivant Pater Europae, et on trouve aussi l'expression Europa vel regnum Caroli (l'Europe, ou le royaume de Charles). L'Europe de Charlemagne, c'est d'abord une Europe franque, dans laquelle Rome ne joue plus le rôle majeur : s'il est sacré empereur d'Occident à Rome, c'est Aix-la-Chapelle qu'il choisit comme capitale de son empire. C'est aussi une Europe chrétienne : Charles se considère comme couronné par Dieu, et le fait que son couronnement à Rome ait eu lieu un 25 décembre a valeur de symbole. C'est enfin une Europe occidentale, les projets d'union avec l'empire d'Orient envisagés vers l'an 800 ayant échoué.

Le Moyen Âge est, presque partout en Europe, l'époque de la féodalité d'où émergeront, sous l'impulsion de rois énergiques et ambitieux, les ébauches des premiers États modernes, souvent antagonistes comme la France et l'Angleterre.

L'empire d'Occident se désagrège rapidement après la mort de Charlemagne, puis disparaît au début du Xe siècle. En 962, Otton Ier crée le Saint Empire romain germanique, mais celui-ci ne peut s'étendre, contrecarré par la montée des nationalismes (France, Angleterre), par ses luttes avec la papauté, puis par le développement de l'empire ottoman lors de l'époque moderne.

L'empire byzantin, chrétien mais de culture essentiellement grecque, connaît d'importantes fluctuations de sa force et par conséquent de l'emprise de son territoire. Celui-ci s'étendra à son apogée sur une grande partie du rivage méditerranéen, d'abord sous Justinien Ier, puis sous les empereurs macédoniens, du IXe au XIe siècle.

La montée en puissance des Musulmans, puis le Grand Schisme (1054) entre le catholicisme et l'orthodoxie - suivi d'une croisade dirigée en 1202 à son encontre - affaiblissent l'empire d'Orient. Il est dépecé morceaux par morceaux par l'empire ottoman avant de disparaître lors de la chute de Constantinople en 1453.

En fait, c'est le terme de Chrétienté qui, durant quelques siècles, unira culturellement la plupart des Européens catholiques alors que le mot Europe disparaît des propos et des esprits. Les croisades sont l'une des rares concrétisations politique et militaire de ce sentiment d'appartenance.

Époque moderne

À l'époque où l'Empire Byzantin s'effondre, la Reconquista touche à sa fin. 1492 est l'année de l'Espagne, avec la reconquête du dernier royaume maure (Grenade) en péninsule ibérique et le premier voyage de Christophe Colomb, sous l'égide des Rois catholiques qui va ouvrir la voie à l'établissement des hégémonies européennes.

Le rêve d'un grand empire européen renaît au XVIe siècle, avec l'affrontement entre François Ier et Charles Quint, qui tous deux se disputent le trône du Saint-Empire. Grâce à l'appui des banquiers Fugger, Charles Quint l'emporte, se retrouvant à la tête d'un domaine très vaste, mais aussi très morcelé. Les diverses guerres menées contre la France ne donnent aucun résultat et, durant deux siècles, le découpage de l'Europe va évoluer au gré des alliances matrimoniales et des guerres entre États. C'est cependant face à la menace de l'Empire ottoman que l'idée d'une union des États d'Europe apparaît : " Nous tenons de Gadès à l’Isler, une zone qui s’étend entre les deux mers et qui est la très courageuse et la très puissante Europe. Là, si nous nous unissions, nous ne serions pas seulement égaux à la Turquie, mais supérieurs à toute l’Asie " (Luis Vives). 

Plus grave, le ciment du christianisme catholique, qui donnait un semblant d'union à cette Europe, éclate en morceaux avec la Réforme (ou plutôt les Réformes), dont l'impact politique est considérable, entraînant notamment la formation des Provinces-Unies et de la Confédération helvétique. Les guerres de religion, la guerre de Trente Ans, les guerres de Louis XIV rythment les XVIe et XVIIe siècles. Les traités de Westphalie (1648) redessinent durablement la carte politique de l'Europe et l'équilibre des forces en présence.

L'Époque moderne est donc finalement marquée par un renforcement des nationalismes en tout genres. C'est aussi l'époque où l'Europe s'étend très loin de ses frontières naturelles par la constitution des premiers empires coloniaux sur le continent américain, puis en Inde.

Époque contemporaine

La Révolution française inaugure un bouleversement politique très important : les idées démocratiques apparaissent sur le devant de la scène et les campagnes de Napoléon Ier puis le Congrès de Vienne vont remodeler profondément la carte de l'Europe et les mentalités.

À la fin d'un long processus, le XIXe siècle voit se réaliser l'unité de l'Italie et de l'Allemagne, ainsi que la constitution de plusieurs nouveaux pays dans les Balkans, issus du démembrement de l'Empire ottoman, appelé alors l'homme malade de l'Europe.

C'est aussi l'apparition de nouveaux mouvements politiques prônant plus d'égalité (socialismes), voire le démantèlement du pouvoir des États (anarchismes). Ces idées se diffuseront par la suite, et avec plus ou moins de retard, largement hors des frontières de l'Europe.

La domination politique et économique de l'Europe sur le reste du monde s'est affirmée après qu'elle a bouleversé son économie lors des révolutions industrielles, développant sa productivité et amorçant une forte explosion démographique. Leur avance technologique, et notamment militaire, permit aux pays européens, en concurrence les uns contre les autres, d'étendre leur emprise sur les autres continents. Cette colonisation connut son apogée au début du XXe siècle (cet apogée s'achève en 1914), avant que les deux guerres mondiales ne bouleversent l'ordre établi. La Seconde Guerre mondiale laisse l'Europe exsangue (voir l'article Europe sous domination nazie). Alors que la suprématie des pays européens occidentaux disparaît au profit de deux nouvelles super-puissances (les États-Unis et l'Union soviétique), des rébellions se développent dans les colonies, aboutissant à l'indépendance de nombreux pays, notamment au cours du troisième quart du XXe siècle.

Parallèlement, alors que l'excédent démographique de l'Europe était tel qu'elle constituait un réservoir d'émigration massive tout au long du XIXe siècle et au début du XXe siècle, les pays du continent furent confrontés à une stabilisation, voire une régression démographique à partir de la Première Guerre mondiale. Cela, combiné au développement continu de l'économie, dont principalement l'industrie de production et de transformation, provoqua un appel de main d'œuvre qui transforma l'Europe en une terre d'immigration, notamment au cours des Trente glorieuses.

Population & Civilisation

Population

  • Population européenne en 1150 : 50 000 000
  • Population européenne en 1300 : 73 000 000
  • Population européenne en 1400 : 45 000 000
  • Population européenne en 1750 : 140 000 000
  • Population européenne en 1800 : 187 000 000
  • Population européenne en 1850 : 266 000 000
  • Population européenne en 1900 : 420 000 000
  • Population européenne en 1995 : 728 000 000
  • Population européenne en 2005 : 732 380 859 (soit environ + 4 380 850 en 10 ans)

Le conseil de l’Europe soulignait en 2005 que depuis quelques décennies l’UE doit sa croissance démographique (pour tout ou partie) à l'immigration qui dans les années 2000 est devenue le premier, puis le seul facteur d’augmentation de la population totale de l’UE. Ainsi deux millions de personnes sont venues s'installer en Europe en 2004 alors que l'accroissement naturel était négatif de 63 000 personnes. L’Europe est au début du XXIe siècle la 3ème zone de peuplement derrière la Chine et l'Inde, avec des densités de populations parmi les plus élevées au monde dans certaines zones des Pays-Bas, de la Belgique du Royaume Uni, de l’Allemagne ou de la France, d’autant que l’exode rural s’est renforcé ainsi que l’attractivité des littoraux avec des populations de plus en plus urbaines.

Histoire démographique récente

Malgré les dizaines de millions de morts des deux guerres mondiales, l’Europe a connu une période d’explosion démographique aux XIXe et XXe siècles, qui s’est accompagnée d’une forte pression sur l’environnement et les ressources non renouvelables (cf. empreinte écologique, empreinte énergétique, pression urbanistique, pollutions, etc.). Depuis quelques décennies, la population européenne tend à se stabiliser, suite à une forte diminution de la natalité, qui reste toutefois encore largement compensée par la natalité de certains pays, par le recul de l’âge auquel les femmes font leurs premiers enfants, et surtout par une immigration régulière.

Prospective

En terme de prospective, une moindre natalité, associée à l'allongement de la durée de vie se traduit par un net vieillissement. Ce sont 25 à 33% de la population qui pourraient avoir plus de 65 ans en 2050, contre 14,7% en 2000 selon un rapport du Conseil de l'Europe (2005) qui postule une diminution de 13 à 22% de la population d'ici à 2050 par rapport aux chiffres de 1995 (sans apport notable par l’immigration ou sans remontée de l’indice de fécondité et/ou sans les apports de la Turquie, des pays du Caucase et de Chypre, et sans tenir compte d’une baisse supplémentaire qui pourrait être due par exemple à une pandémie mondiale.

Les études prospectives pour 2050 varient d’une population diminuant de seulement 3% (dans l'hypothèse d'un ICF remontant à 2,34), à -22% voire -50% dans le pire des cas. Ces chiffres doivent tous être utilisés avec prudence, la prospective démographique ayant toujours été prise en défaut et pouvant elle-même influer en retour sur les comportements individuels et collectifs et sur les politiques de soutien à la natalité ou à l’immigration.

Disparités géographiques

La croissance démographique s’est globalement poursuivie pour les 27 États membres de l'UE, mais dans les années 2000 à 2005 la population décroît déjà en Russie, Ukraine et Roumanie (-247 000 personnes au total pour ces pays en 2004). Ce déclin démographique semble plus important et plus rapide dans les ex-pays de l’Est, dans quelques pays où la pauvreté et le renforcement des inégalités ont suivi l’effondrement du communisme, et aussi dans les régions touchées par la catastrophe de Tchernobyl (la Biélorussie qui a reçu 70% environ des retombées d'iode et de césium radioactifs et connaît depuis 20 ans le plus fort taux d’avortement et le taux d’abandon d’enfants y est élevé). En Europe de l’Est, la population pourrait diminuer de 30% de 2005 à 2050, selon les prospectivistes les plus " pessimistes " si un flux migratoire significatif ne compense pas cette diminution. Par ailleurs, il n'est pas envisageable de pousser la population à habiter à nouveau les zones contaminées ni à y travailler. L’immigration, sauf changement de politiques des États ne suffira pas à contrebalancer le recul démographique, car il faudrait selon le conseil de l’Europe " 1,8 million d'immigrants par an " d'ici à 2050 pour maintenir d'ici là sa population à son niveau de 1995, " 3,6 millions d'immigrants par an " pour maintenir à son niveau la population en âge de travailler, et même " 25,2 millions d'immigrés par an " pour maintenir le rapport entre les actifs et les retraités.

Conséquences

Une telle diminution de la population est presque un fait nouveau (qui n’a dans le passé été associé qu’aux épidémies, de peste noire en particulier ou aux grandes guerres). Hormis pour la question des retraites qui nécessite des solutions innovantes et solidaires pour quelques décennies, le retour à une moindre population n’est pourtant pas en soi un fait négatif ni pessimiste. D’un certain point de vue, il semble d’ailleurs voulu par la population elle-même qui ne suit pas les exhortations des États, ni ne se laisse influencer par les prophéties catastrophistes des démographes. La tendance à la stabilisation ou une certaine diminution de la population des pays est un fait. On peut y voir des aspects très positifs pour le moyen et long terme, au-delà du passage difficile du financement des retraites de la " génération sacrifiée " du baby-boom. Les économistes tenant d’une décroissance soutenable et conviviale, voire du développement durable ou soutenable peuvent même y voir une condition nécessaire de la poursuite du développement humain et du développement de l’Europe dont les ressources, comme celle de la planète sont finies et pour certaines déjà utilisées largement au-delà de leur seuil de renouvellement. D’autant qu’une montée des océans prévisible limitera encore le territoire disponible pour les activités humaines.
Au cours des quelques années à venir, la population européenne continuera à augmenter légèrement "… avant de décroître et poser des " problèmes de financement des retraites " annonçait en 2005 Charlotte Höhn, présidente du Comité européen sur la population.

Langues

Sur un territoire réduit, l'Europe bénéficie d’une grande richesse ethnoculturelle et de langues ; Les cultures nordique, anglo-saxonnes, slaves, et méditerranéennes sont traduites par la diversité des langues parlées : 120 langues et dialectes ayant des racines indo-européenne ; latines et grecques au sud, germaniques au nord et au nord-ouest ; slaves à l'est et en Europe centrale.

  • 35 langues officielles ne sont pas sans poser quelques problèmes de traduction et de communication aux administrations européennes. Ce patrimoine linguistique de grande valeur pour la littérature, la poésie et le cinéma, etc., est enrichi de 225 langues secondaires non officielles. Ce chiffre peut paraître élevé, mais il ne représente que 3% du total des langues vivantes encore parlées sur la planète.
  • Avec plus de 720 ou 980 millions d'habitants selon que l’on considère l’Europe politique ou géographique, l'Europe reste selon les linguistes (dont le Summer Institute of Linguistics du Texas) une zone de forte homogénéité linguistique avec en moyenne une langue pour 4,3 millions d'habitants. (http://www.ethnologue.com//)
  • Administrativement, l’anglais, le russe, le français, l’allemand et l’espagnol dominent. Et dans ce groupe l’Anglais progresse le plus comme langue d’échange, mais l’Europe est linguistiquement beaucoup plus riche puisque les 50 États européens (tous souverains, hormis Gibraltar) de la grande Europe géographique regroupent 35 langues officielles, enrichies selon les linguistes de 222 langues vernaculaires.
  • Une langue unique n’est officiellement parlée que dans 3 petits États : l’Islande (où l’on parle islandais), le Liechtenstein (où l'on parle allemand), et la République de Saint-Marin (où l'on parle italien). L'État de la Cité du Vatican (plus petit État européen) est un cas à part : l’italien y est la langue véhiculaire, le latin (réputé langue morte) y est la langue juridique, le français y est la langue diplomatique (le Vatican se fait enregistrer comme État francophone auprès des organisations internationales), et l'allemand est la langue en usage dans l'armée (la Garde suisse). Les autres États comptent tous plusieurs langues vernaculaires, tant dialectes que langues à part (plus ou moins reconnues et souvent non enseignées) et jusqu’à plus de 10 pour l'Allemagne (21 langues), l'Azerbaïdjan (13), la Bulgarie (11), l'Espagne (14), la France (25), l'Italie (33), la Roumanie (14), le Royaume-Uni (12). La vaste Russie regroupe à elle seule 56 langues sur son territoire.
  • En Europe de l’Ouest (France, l’Espagne, Royaume-Uni, Italie, etc.) les langues vernaculaires sont souvent régionales et très minoritaires, parfois au bord de l’extinction, mais certaines (Breton, basque, flamand sont plus reconnues, et enseignées en France, plutôt à l’Université, mais parfois dès l’enfance : école Diwan en Bretagne). En Espagne, c’est le cas du basque, du catalan et du galicien. Pour le Royaume-Uni, c’est le gallois, l’écossais et l’irlandais. Le français est reconnu en Italie dans le Val d’Aoste, comme le sont le féroïen aux îles Féroé, ou le frison aux Pays-Bas, etc.
  • Certaines langues régionales, sans statut officiel (bien que doublant parfois les noms de communes ou de rues) persistent et sont parfois protégées et enseignées, souvent avec le soutien de collectivités locales ou régionales (breton, corse, occitan en France, sarde en Italie, lapon en Scandinavie.
  • Aux langues originaires des pays d’accueil s’ajoutent les langues maternelles des populations circulantes (Rroms), migrantes ou réfugiées, et tout particulièrement l'arabe, le berbère, le turc, l'hindi, etc. … et l’Espéranto/Ido … Sans parler des mélanges qui naissent dans les banlieues du continent ou des territoires dits " d’outre-mer " (créole) ou dans certaines communautés (verlan), y compris virtuelles sur l'internet.

Religions

Trois ensembles de religions dominent :

  • L'Europe du nord protestante (Royaume-Uni, Scandinavie, Pays-Bas, Allemagne du Nord…)
  • L'Europe de l'est orthodoxe (Grèce, Russie, Ukraine, Roumanie, Serbie…)
  • L'Europe du nord, du sud, de l'ouest et du centre catholique (Portugal, Espagne, Suisse, Italie, France, Belgique, Allemagne du sud, Pologne, Autriche, Croatie, Slovénie…)

Les catholiques sont majoritaires dans 23 pays, les orthodoxes dans 10 pays, les protestants dans 9 pays, les musulmans 2 pays (Bosnie-Herzégovine, Albanie), et également en Turquie si l'on considère cette dernière comme faisant partie de l'Europe.

Il existe des minorités religieuses à l'intérieur de ces grands ensembles :

  • les juifs sont présents en Europe depuis l'Empire romain, ils ont été persécutés depuis le Moyen Âge et pendant la Seconde Guerre mondiale (voir shoah) avec en France, des groupes issus de l'immigration du Maghreb (depuis 1962 surtout) et du Moyen Orient au XIXe siècle.
  • les musulmans sont fortement présents dans les Balkans, autrefois sous l'ancien Empire ottoman (Albanie, Bosnie, Kosovo, Macédoine) et, des suites de l'immigration, en France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, Pays-Bas, Belgique…
  • les religions extrêmes orientales, connaissant un succès grandissant, par goût de l'exotisme ou par les communautés asiatiques immigrées en Europe.
  • l'athéisme est minoritaire. Anciennement en Albanie, la religion était prohibée : selon l'ouvrage de J. Baudérot (dir.), Religion et laïcité dans l'Europe des 12, 1994, page 259 : un quart de la population de l'Union européenne serait " non religieuse " et 5% des Européens seraient des athées convaincus. Une enquête menée dans 21 pays sur 21 000 personnes et publiée en décembre 2004 annonce que 25% des Européens de l'ouest se disent athées contre 12% dans les pays d'Europe centrale et orientale. Toujours selon cette enquête publiée dans le Wall Street Journal version européenne, 4% des Roumains et 8% des Grecs se disent athées. Au contraire, 49% des Tchèques et 41% des Néerlandais sont athées. Selon une récente enquête du Centre public de recherches sociologiques (Le Monde, juillet 2005), 82,4% des Espagnols se disent catholiques et 47,7% d'entre eux pratiquants.
  • la laïcité reste une spécificité franco-turque, mais la séparation des Églises et des États est établie dans presque tous les pays. Cependant, au sein de l'Union européenne, divers pays ont des systèmes confessionnels, c'est-à-dire que l'État reconnaît une religion officielle ou dominante : entre autres, le Royaume-Uni (Église anglicane en Angleterre et presbytérienne en Écosse) ; le Danemark et la Finlande (protestantisme luthérien) ; l'Irlande, la Belgique, l'Espagne, Monaco, l'Italie, Saint-Marin, (catholicisme) ; la Suisse (variable selon les cantons) et la Grèce (orthodoxie grecque). Dans ces cas, il n'y a pas égalité de traitement entre les religions mais des prérogatives (souvent d'ordre financier, parfois juste d'ordre honorifique) sont accordées à l'une d'entre elles. Des débats préparatoires à la constitution européenne ont évoqué la possibilité d'inscrire les racines chrétiennes dans le texte, mais cela fut rejeté.

Pendant longtemps, le continent a été ravagé par l'intolérance religieuse et les guerres de religion (France, Guerre de Trente Ans, pogroms).

Politique

Les pays en Europe
Les pays en Europe

Les pays qui ont tout ou partie de leur territoire en Europe (selon les limites géographiques définies plus haut) sont au nombre de 50 :

Albanie, Allemagne, Andorre, Arménie, Autriche, Azerbaïdjan, Biélorussie, Belgique, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Géorgie, Grèce, Hongrie, Irlande, Islande, Italie, Kazakhstan, Lettonie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, ancienne République yougoslave de Macédoine, Malte, Moldavie, Monaco, Monténégro, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Russie, Saint-Marin, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse, Turquie, Ukraine, Vatican.

L’unité européenne, rêve et réalité

L'Europe n'a jamais connu d'unité politique totale. Certaines périodes d'une durée variable ont cependant été marquées par la domination d'une vaste partie du continent par un pouvoir unique, qui s'est en général imposé par la force. Ce fut ainsi le cas de l'empire romain, de l'empire carolingien, de l'empire napoléonien, et du IIIe Reich. Certaines familles royales ont également, par le biais de relations dynastiques, gouverné un grand nombre de pays européens, au premier rang desquelles la famille des Habsbourg.

Victor Hugo a souvent rêvé qu'un jour existeraient les États-Unis d'Europe, faisant pendant aux États-Unis d'Amérique. Son discours prononcé le 21 août 1849, à l'occasion de l'ouverture du Congrès de la Paix à Paris, est resté célèbre (lien). Il y évoque une Europe enfin pacifiée, unie dans un même gouvernement. La suite de l'Histoire lui donne tort, avec la guerre de 1870 et les deux guerres mondiales. Puis arrive la guerre froide, qui divise l'Europe en deux blocs antagonistes. Malgré tout, le général de Gaulle conserve l'espoir, parlant à plusieurs reprises d'une vaste Europe allant de l'Atlantique à l'Oural. La chute du mur de Berlin et l'effondrement du bloc soviétique pourraient un jour lui donner raison.

En effet, depuis la deuxième moitié du XXe siècle, un mouvement d'union politique est en construction, avec pour particularité sa mise en place pacifique et démocratique. La forme actuelle de ce nouveau pouvoir qu'est l'Union européenne n'est cependant pas encore arrêtée et laisse aujourd'hui une grande liberté politique aux pays membres, de plus en plus nombreux. L'Union européenne comprend maintenant 27 États membres, dont 13 qui font partie de la zone euro.

Pour l'actuel gouvernement des États-Unis, la " vieille Europe " comprend les pays de l'ouest du continent, et la " nouvelle Europe " les pays du centre et des anciens Pays de l'Est, anciennement " Bloc de l'Est ".

L’Europe est le continent comptant le plus de monarchies.

À l'exception notable du Liechtenstein, et celle, plus anecdotique, de la Cité du Vatican, les monarchies européennes sont démocratiques, les rois et reines n'ont soit qu'un rôle symbolique (monarchie britannique), soit qu'un rôle politique non déterminant (monarchie belge) ; c'est le premier ministre et son gouvernement, issus d'une majorité parlementaire, qui sont investis du véritable pouvoir politique.

Organisations européennes

  • Conseil de l'Europe et Cour européenne des droits de l'homme
  • CCRE-CEMR Conseil des Communes et Régions d'Europe
  • AELE : Association européenne de libre-échange
  • ALECE : Accord de libre-échange centre européen
  • CE : Communauté européenne qui remplace la CEE depuis 1993
  • CEE : Communauté économique européenne
  • EEE : Espace économique européen
  • UE : Union européenne : zone euro, Cour de justice européenne, Banque centrale européenne, Convention de Schengen

Économie

Environnement

L'Europe regroupe plusieurs zones biogéographiques une grande variété d'écosystèmes terrestres et marins et qui ont souvent été intensivement exploités, fragmentés et pollués.

L'Europe a été motrice pour de nombreux états-membres en matière de Droit de l'Environnement avec notamment les directives Habitats et Oiseaux, bien que certains états membres (dont la France) les aient tardivement et incomplètement appliquées. Une directive cadre sur l'eau est en cours d'application, des directive sur le sol et la mer sont en projet, et le 1er janvier 2005 est entré en vigueur la nouvelle norme européenne pour limiter la pollution atmosphérique : les agglomérations de plus de 250 000 habitants de l'Union européenne ne doivent pas dépasser certaines valeurs limites : 50 microgrammes (0,05 mg) de particules par mètre cube d'air ambiant doit être le seuil maximum pour 35 jours par an, et la valeur moyenne annuelle ne doit pas aller au-delà de 40 microgrammes. Cependant, les normes anti-pollution déjà en vigueur n'étaient déjà pas respectées : en 2002, 11 pays sur 15 ont dépassé la marge autorisée.
Depuis 1996, le conseil de l'Europe invite les états à construire ensemble un Réseau écologique paneuropéen et ils doivent appliquer, comme toutes les collectivités la directive 2003/4 concernant l'accès du public à l'information en matière d'environnement, la directive INSPIRE (Infrastructure d’information spatiale en Europe). Un futur Réseau européen de données d'observation et de surveillance (EMODNET / European Monitoring Observation. Data Network ) est en construction.
Pour mesurer l'état de l'environnement, les pression et les réponses, l'UE s'est dotée d'une Agence européenne pour l’Environnement (AEE) qui applique maintenant la méthodologie LEAC (Land and Ecosystem Accounting - Comptabilité des écosystèmes et du territoire). Le système Corine Landcover et d'autres permet d'harmoniser les cartes européennes de données environnementales.

Notes

  1. De Lingua Latina, 5, 31.
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