Bagdad - Définition

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Plan de Baghdad
Plan de Baghdad

Bagdad (en arabe ?????) est la capitale et la plus grande ville de l'Irak. Elle se situe sur le Tigre au centre est du pays (44,5° E - 33,5° N) et est un carrefour de communications aériennes, routières et ferroviaires pour le pays. C'est aussi la deuxième plus grande ville du sud-ouest de l'Asie après Téhéran et la deuxième plus grande ville du monde arabe après Le Caire.

Étymologie

Le mot " Bagdad " vient du persan et signifie " don de Dieu " (de dâd et Bagh, cf. russe Bog). Ce nom est aussi un ancien mot arabe qui signifie le " château des aigles ".

Il est à l'origine du mot baldaquin, qui désigne d'abord la soie de Bagdad (Baldac ou Baudac au Moyen Âge), puis une tenture de lit. La ville est surnommée également Dar As Salam, la ville ronde et la ville d’Al Mansour[1]. [En 1664, Bagdad est détruite par les Barbares]

Histoire

Califat Abbasside

A partir de 750, la dynastie Abbasside prend le dessus sur les Omeyades et déplace la capitale du califat de Syrie vers l'Irak.[2]Bagdad fut alors fondée au VIIIe siècle en 762 par le calife abbasside al-Mansur et construite en 4 ans par 100 000 ouvriers[3]. Elle fut pendant 5 siècles la capitale du califat, et fleurit par les arts et les lettres. Après la prise du pouvoir par les Abbassides au détriment des Omeyyades de Damas au Moyen- Âge, la ville fut choisie comme capitale du califat, mais eut pour rivales dans cette fonction, d'abord Le Caire (Fatimides), puis Cordoue. Bagdad sera promue capitale de l’islam et en restera jusqu’à la moitié du XIIIe siècle.

La Bagdad des Abbassides est une ville ronde de quatre kilomètres de diamètre avec quatre portes : Bab Echam, Bab Khorassane, Bab Bassora et Bab Al Koufa.[4] Elle est protégée par un fossé de vingt mètres de large et une double enceinte circulaire. Le palais, la mosquée et les casernes se trouvent au centre, tandis que la ville constitue un anneau entre les deux remparts. La ville avait un dôme vert, de 48,36 mètres de haut, construit sur le palais, dominant la ville. Ce dôme qui fit la gloire de Bagdad se serait effondré en 941 à cause de la foudre. La ville ne tarda pas à s'agrandir et donc à perdre sa forme ronde originelle. Au Moyen Âge, les voyageurs européens confondaient Bagdad avec Babylone. À cette époque, elle était formée de deux grandes parties :

  1. La ville ronde d'al-Mansur sur la rive ouest du Tigre
  2. La ville fortifiée par Al-Mustazhir en 1095, à l'est. En 1221, le calife An-Nasir rénova les fortifications auxquelles il flanqua des bastions. Une seule porte est encore conservée : Bab al-Wastani dont la tour mesure 14,5 mètres de haut pour une circonférence de 56 mètres.[5]

Elle devient la plaque tournante du grand commerce :

  • ports du golfe Persique (Ubullah, port de Basra ou Sirâf) vers l'Inde (épices, pierres précieuses), la Chine (soie), le Yémen (parfums) et l'Afrique orientale (bois précieux, ivoire, or) ;
  • route de la soie par l'Asie centrale ;
  • routes terrestres vers les bulgares de la Volga, le monde scandinave (peaux et fourrures), Constantinople, l'Occident chrétien, le Soudan…

Le monde musulman importe également des esclaves (slaves, turcs, africains) et des matières premières (bois de construction, fer) et exporte des matières première (alun) et des produits de l’artisanat (tissus, objets de verre et de métal, entre autres). La ville aurait alors compté jusqu’à un million d’habitants, tandis que l'ancienne "capitale" de la France, Aix-la-Chapelle, n'en comptait que 10 000.

Le déclin de Bagdad s'amorça lorsqu'elle fut ravagée par les Mongols de Houlagou Khan en 1258, après un siège de 20 jours du 20 janvier jusqu'au 10 février. La ville toute entière est désarmée et sa population est massacrée. Ceci marque également fin à la dynastie des Abbassides après l'assassinat de Al-Musta'sim [6]. La ville est également ravagée par Tamerlan en 1410, par les Turcs ottomans (Soliman le Magnifique) en 1534 ; se révolta contre eux en 1623, soutint un long siège, et ne fut prise qu'en 1638, par Murat IV.

Protectorat britannique

Conformément aux accords secrets de Sykes-Picot entre le Britannique sir Mark Sykes et le Français Georges Picot, la France s'attribue la tutelle de la Syrie et la Grande-Bretagne celle de l'Irak. Le 11 mars 1917, un corps expéditionnaire britannique entre à Bagdad, capitale de la Mésopotamie (l'Irak actuel), et en chasse les Turcs ottomans.[7] Par les accords de San Remo signés en 1920, la Grande-Bretagne reçoit mandat de la part de la Société des Nations pour administrer le pays. En 1921, Bagdad est déclaré capitale du nouveau royaume d'Irak, devenu en 1958 une république[8]

Le règne de Saddam

En 1963, un coup d'État permet au Baath de s'emparer du pouvoir.

Guerre sur l'Irak

Renversement de la statue de Saddam Hussein par un char américain
Renversement de la statue de Saddam Hussein par un char américain

Pendant les guerres du Golfe (guerre du Koweït, guerre en Irak) et la période d'embargo, elle a subi plusieurs séries de bombardements dont deux en 1991 et en avril 2003 qui l'ont partiellement détruite. Après 21 jours de bombardements, les forces américaines prennent le contrôle de Bagdad. Ces américains rencontrent une faible résistance aux portes de Bagdad. La statue de Saddam Hussein est renversée par un char américain. La résistance a été très faible. Le jour même, des pillages commencent, notamment au musée archéologique, dans les hôpitaux et les bâtiments administratifs. [9]

À la chute du régime de Saddam Hussein, le quartier populaire Saddam City a été renommé en Sadr City du nom d'un dignitaire chiite.

Progression des événements

  • 2003
    • 20 mars : La coalition menée par les États-Unis envahit l'Irak.
    • 9 avril : Les Américains entrent dans Bagdad.
    • 1er mai : George W. Bush déclare la fin des combats.
  • 2004
    • 3 avril : Début des enlèvements d'étrangers.
    • 28 avril : Diffusion d'images d'Irakiens humiliés par des militaires américains dans la prison d'Abou Ghraib.
    • 28 juin : Le pouvoir est transféré au gouvernement irakien.
  • 2005
    • Janvier : Washington cesse de rechercher des armes de destruction massive, n'en ayant pas trouvé.
    • 15 octobre : La Constitution est adoptée par référendum.
    • 15 décembre : Victoire des Chiites aux législatives.
  • 2006
    • 5 novembre : Saddam Hussein condamné à mort
    • 8 novembre : Démission du secrétaire à la Défense américain Donald Rumsfeld
    • 6 décembre : Des experts préconisent un changement de la politique américaine en Irak
    • 30 décembre : Saddam Hussein est exécuté par pendaison

Rayonnement intellectuel

Bagdad occupa, au cours des premiers siècles suivant sa fondation, une place prépondérante dans la production littéraire, artistique et intellectuelle arabo-musulmane, sous le patronage des hauts dignitaires de la cour abbasside. L’école Mustansiriya, construite par le calife abbasside Al-Mustansir Billah à Bagdad est considérée comme l’une des plus vieilles universités arabo-islamiques où on enseignait les sciences du Coran de la tradition du Prophète, les doctrines islamiques, les sciences de la langue arabe, les mathématiques, les préceptes de l’islam et les différentes disciplines de la médecine.[10] La ville devient rapidement le premier centre culturel du monde, accueillant près d'un million de personnes tandis que Paris en compte à peine cinq mille.[11] Au milieu du IXe siècle est créée la maison de la sagesse où l’on procède à la traduction de grands philosophes grecs et des personnes viennent d’Europe ou d’autres parts du monde pour se spécialiser en médecine, en physique, en astronomie, en météorologie, en mathématiques et dans tous les domaines.

Monuments

  • Collège al-Mustansiriya (XIIIe siècle)
  • Mains de la victoire (XXe siècle)
  • Mosquée Mirjan (XIVe siècle)
  • Palais abbasside (XIIe siècle)

Économie

Bagdad est le centre industriel du pays et son carrefour de communications aériennes, routières et ferroviaires. On y trouve raffineries de pétrole, cultures agricoles, tanneries et autres industries textiles. La ville produit des vêtements, des ustensiles ménagers, des bijoux, des articles de cuir et de feutre et des tapis commercialisés dans les souks (marchés arabes). Ces souks aux allées étroites constitués de petites boutiques et d'étals font partie de l'histoire de la ville et en sont caractéristiques.

Démographie

Du VIIIe siècle au XIIIe siècle Bagdad était la plus grande métropole de son époque .[12]. Autour de l’an 900, la population de Bagdad était estimé à environ 1 million d’habitants[13]. En 2001 La population de l'agglomération de Bagdad est estimé à 4 958 000 habitants [14].

Géographie

En rouge la température et en bleu les précipitations
En rouge la température et en bleu les précipitations

Le climat de Bagdad est l'une des plus chaudes régions du monde pendant l'été surtout quand le vent du Golfe arabo-persique souffle (Bagdad 45°C en juillet). En hiver la pluviosité est de 136 mm [15] et le thermomètre oscille en moyenne entre 6 et 18°C en hiver et entre 4 et 16°C en janvier. Il y a une douzaine de jours de gel par an à Bagdad avec des températures parfois assez basses (minimum de -6.1°C). [16]

Problème de l'eau

Bagdad est situé géographiquement sur le Tigre qui est sa première source d'eau. Considérée sous l'aspect géopolitique et hydrologique, la Mésopotamie regroupe deux pays, l'Iraq et la Syrie. La caractéristique du bassin mésopotamien réside en l'origine non arabe de ses eaux fluviales qui prennent leur source dans les montagnes turques et iraniennes. La situation géographique de l'Iraq lui donne une position d'ultra vulnérabilité puisqu'il est encerclé par des pays (Turquie, Syrie, Iran) capables de lui couper son approvisionnement en eau. C'est ainsi que la question de l'eau est dans la politique extérieure de Bagdad au cœur de tensions incessantes.[17] Après la guerre sur l'Iraq le problème de l'eau s'est aggravé. Dans certains quartiers l’eau courante n’est pas disponible plus de deux heures par jour. Avec le soutien d’ECHO, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) distribue chaque jour de l’eau potable à 30 localités autour de Bagdad, pourvoyant ainsi aux besoins vitaux de 40 000 personnes. Après des années de négligence, le réseau d’eau a également souffert de dommages plus récents dus aux vibrations causées par les bombes et le passage des tanks. Des estimations récentes des Nations unies montrent que près de 50 % de l’eau de Bagdad est perdue pour cause de fuites. La distribution d’eau, les sanitaires, l’électricité et les services de santé dans le centre et le sud de l’Iraq ont été particulièrement frappés par les pillages et les mises à sac lors des semaines chaotiques qui ont suivi la chute de l’ancien gouvernement. Avec le soutien d’ECHO, les équipes d’ingénieurs irakiens du CICR effectuent aujourd’hui un travail de maintenance sur les deux stations de pompage et remplacent les câbles électriques le long des 36 hectares qui longent la rive du Tigre.[18]

Violence

Après la chute du régime du Saddam et l'entrée de l'armée américaine dans la ville, Bagdad connait une montée de violence et la multiplication du nombre des attentats-suicides et les attentats à la voiture piégée.

Sport

Bagdad est le siège des plus grands clubs irakiens, Al Qowa Al Jawia, Al Zawra, Al Shorta, Al Talaba. La ville abrite également le stade du Shaab (stade du peuple) inauguré en 1966 plus grand stade d'Irak avec une capacité de 45000 personnes.

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