Famille de bateaux ayant appartenu à Éric Tabarly. Pen Duick Signifie en breton " petite tête noire " et c'est le nom qu'on donne aux mésanges à tête noire.
La plus grande coque en polyester
Le premier Pen Duick est un voilier réalisé sur les plans d'un architecte écossais de grande renommée, William Fife III, en 1898. Acquis par le père d'Éric Tabarly, Guy Tabarly, en 1938, sa coque a pourri dans les vasières après la Seconde Guerre mondiale.
Alors que son père souhaite se séparer de la vieille dame, Eric persuade son père de lui revendre, car il y est très attaché.
Mais la coque est en très mauvaise état, et Eric est obligé d'effectuer une première réparation : mouler l'ancienne coque, pour pouvoir, tout en gardant les belles lignes originales, fabriquer une nouvelle coque en plastique. C'était la plus grande coque de ce type à cette époque.
Alors qu'Éric est à l'École navale de Brest, il essaie de naviguer le maximum avec son bateau, et n'hésite pas à mettre les cours de côté…
Le bateau a subi une rénovation à l'ancienne dans les chantiers de Raymond Labbe en 1983, et a fêté son centenaire en mai 1998.
Éric Tabarly s'est toujours opposé à l'inscription de "son" bateau au patrimoine maritime national. C'est à son bord, que dans la nuit du 12 au 13 juin 1998, Éric Tabarly tombe à la mer, lors d'une traversée vers l'Irlande
Il s'agit du bateau avec lequel Éric Tabarly a gagné la Transat anglaise en 1964. Il doit son nom au premier de la série. Sa coque était faite en contreplaqué marine, à bouchains vifs, ce qui était efficace à défaut d'être très élégant. Pour l'anecdote, Éric Tabarly, par manque de moyens et pragmatisme, utilisa une selle de Harley-Davidson en cuir comme siège de table à cartes et la bulle de barre intérieure, inspirée d'une idée de Marcel Bardiaux, est un astrodôme de bombardier...
Ce voilier a subi plusieurs modifications au cours de son existence, dont une transformation du gréement de ketch en goélette à wishbone, et une troncature de la poupe. En 1994, l’École nationale de voile l'a été entièrement restauré dans son état d’origine.
La plus grande coque alu
Bateau de 17 m 45, construit en 1967 au chantier " La Perrière " à Lorient, tout en aluminium (plus grande coque de l'époque ????). Gréé en goélette avec quelques transformations, il a quasiment tout gagné en 1967, au grand dam des Britanniques. Il est reconnaissable à son étrave à guibre.
Premier trimaran de course
Mené par Alain Colas c'est le vainqueur de la Transat anglaise 1972.
Véritable révolution culturelle, ce trimaran gréé en ketch marconi fut le plus rapide de son époque. Certains l'ont d'ailleurs surnommé la " pieuvre d'aluminium ". Non peint, il était souvent décrit comme manquant d'esthétique, ce qui était largement compensé par ses performances.
Mais c'est sur sa fin qu'il devient vraiment célèbre. Acheté par Alain Colas, qui le renomme Manureva et boucle un tour du monde, il disparaît en 1978, lors de la première Route du Rhum, lors d'une forte tempête.
Le premier voilier de course à ballasts
Vainqueur (très largement, avec 11 jours d'avance) de la première transpacifique en 1969 (San Francisco - Tokyo, soit 5700 milles en 39j 15h), ce voilier en aluminium de 10,50m conçu par Bigoin, Duvergie et Éric Tabarly préfigurait les voiliers de course Open, à l'arrière très large, au fond plat et aux vastes ballasts. Pour l'anecdote, les ballasts de 500 litres se remplissaient avec une pompe à main.
Un ketch en aluminium de 22 mètres conçu en 1973 par André Mauric pour la Whitbread (course autour du monde en équipage), dernier de la série, il subit deux démâtages lors de la Whitbread qui l'empêchèrent de montrer son potentiel.
L'aménagement intérieur est caractérisé par la séparation de l'habitat en deux cabines isolées, une pour l'équipe de quart des 'tribordais', une pour l'équipe de quart des 'babordais'. Ainsi, le quart au repos n'est pas dérangé dans son sommeil par les allées et venues des équipiers de quart.
La barre franche de secours, très dure à manœuvrer en raison de la taille du bateau, a été sculptée en une forme suggestive, par Olivier de Kersauson, selon la légende.
Éric a été vainqueur de la Transat en solitaire en 1976, alors que tout le monde le croyait perdu. Il a devancé son ami Alain Colas, qui faisait cette course sur le Club Méditerranée, bateau ayant 4 mâts. La manœuvre en solitaire de ce bateau nécessite un effort considérable (poids des voiles, matériel de l'époque etc.). Il faut quand même souligner que le maniement de ce bateau était prévu pour un équipage de 16 personnes… C'est donc à l'occasion de cette course en solitaire, et pour ce bateau, qu'Éric Tabarly a inventé la "chaussette à spi" maintenant adoptée sur tous les voiliers, sportifs ou non.
Le bateau navigue toujours et est exploité par un club de croisière qui propose de naviguer sur Pen Duick VI et d'autres bateaux de prestige.
![]() Pen-Duick II |
![]() Pen-Duick V |
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