Un torseur est un outil mathématique utilisé principalement en mécanique du solide indéformable, pour décrire les mouvements des solides et les actions mécaniques qu'il subit de la part d'un environnement extérieur.
Un torseur est un champ de vecteurs équiprojectif, champ dont les vecteurs
où le vecteur
La résultante est donc un vecteur caractéristique du champ qui permet, à partir du moment en un point particulier, de retrouver les autres moments. De ce fait, les torseurs forment parmi les champs de vecteurs un sous-espace de dimension 6 (dans le cas de l'espace physique de dimension 3).
On écrit alors :
ou, en projetant la résultante et le moment sur une base orthonormée
où X, Y, Z sont les coordonnées de la résultante et L, M, N les coordonnées du moment. L'ensemble de ces coordonnées est appelé coordonnées pluckeriennes, du mathématicien allemand Julius Plücker.
Le torseur des forces de pression est égal et opposé au torseur des forces de gravité dans le fluide considéré.
Soit un torseur de résultante
Cette relation s'appelle propriété d'équiprojectivité du champ. On montre que cette propriété est caractérisque des champs de torseurs. Autrement dit, si un champ de vecteurs est équiprojectif, alors il s'agit du champ des moments d'un torseur. C'est d'ailleurs la façon la plus fondamentale de définir un torseur.
L'équiprojectivité du champ des vitesses d'un solide indéformable est la propriété fondamentale décrivant le comportement cinématique de ces corps.
Cette relation est appelé aussi loi de transfert des moments puisque on obtient le moment du torseur dans le point P on utilisant celui de O tant que O et P appartient au même solide indéformable.
Considérons un torseur de résultante
Pour le torseur cinématique d'un solide (dont les moments sont les vitesses des points du solide), la résultante est le vecteur instantané de rotation. Le mouvement du solide est en général la superposition d'un mouvement de rotation et d'un mouvement de translation parallèlement à l'axe de rotation instantané (vissage). Les points du solide en translation sont précisément les points de l'axe central du torseur cinématique.
La résultante du torseur cinétique est constitué de l'impulsion, appelé aussi quantité de mouvement, du système. Son moment est le moment cinétique.
En mécanique du solide, le Principe Fondamental de la Dynamique (PFD) est généralisé pour décrire le mouvement de tous les points d'un solide (ou d'un ensemble de solides), à travers le concept des couples qui peuvent agir sur un solide mais n'ont pas de contrepartie en mécanique du point. Le PFD s'énonce ainsi :
Dans le cas particulier du point matériel (en assimilant le solide à sa masse rapportée en son centre d'inertie), le PFD se réduit à l'égalité des résultantes de ces torseurs, soit le Principe Fondamental de la Dynamique de Translation.
Soit une barre en équilibre, en appui sur l'un de ses points, soit O, et sollicitée par deux forces
D'après les lois de Newton, il faut pour que la barre soit en équilibre que la somme des forces et la somme des moments soient nulles. Donc,
(torseur nul), ce qui équivaut à:
et à (puisque
De façon équivalente, au point A1,
Soit G un groupe. Un G-torseur (traduction littérale de l'anglais G-torsor) désigne un ensemble sur lequel G agit de façon transitive (une seule orbite) et sans fixer aucun point. Cela équivaut à "oublier lequel des éléments de G est l'unité". Un G-torseur et le groupe G associé sont donc le même ensemble, mais muni de structures différentes.
L'espace affine en est un exemple pour le groupe des translations spatiales: additionner deux points n'a aucun sens, leur différence par contre est un élément du groupe additif des translations, c'est-à-dire un vecteur. De même, les notes de la gamme dodécaphonique (avec identification des octaves) forment un G-torseur pour le groupe additif Z_12 des entiers mod. 12, les jours de la semaine pour le groupe Z_7, etc. La droite réelle et le groupe additif des réels sont un autre exemple: l'énergie d'un système physique n'est définie que modulo une constante arbitraire, mais les variations d'énergie sont des éléments du groupe R.