Un ballon dirigeable est un aéronef plus léger que l'air, également appelé aérostat, manœuvrable dans un plan horizontal. Les dirigeables se distinguent des autres types de ballons, les montgolfières et ballons à gaz libres qui subissent les vents et ne sont donc manœuvrables que verticalement.
Pour se déplacer, les dirigeables utilisent la propulsion par hélices.
Les dirigeables, comme tout ballon, utilisent la loi d'Archimède ou poussée d'Archimède, c'est-à-dire l'utilisation d'une enveloppe souple ou rigide qu'on remplit d'un corps (gaz) dont le poids volumique est tel que la somme des poids du volume occupé par ce corps plus le poids de l'enveloppe plus celui de la charge est inférieur au poids du volume d'air équivalent.
Voir l'article Troubles du voisinage pour l'histoire d'un procès à propos de clôtures proches d'un hangar à dirigeables. Voir aussi le texte entier de l'arrêt Clément-Bayard de la chambre des requêtes de la Cour de cassation française du 3 août 1915, définit la notion d'abus de droit.
Dès les premiers ballons en 1783, l'idée de dirigeable est née, le général Jean-Baptiste Marie Meusnier de La Place conçoit un ballon de forme ellipsoïdale, muni d'un gouvernail, mais à l'époque aucun moteur n'existe.
C'est le 24 septembre 1852, qu'Henri Giffard fait un vol de démonstration entre Paris et Trappes à la vitesse de 7 km/h. Il utilise une petite machine à vapeur pour se propulser.
Le premier circuit fermé date du 9 août 1884, Charles Renard et Arthur Krebs font revenir leur dirigeable La France à leur point de départ, un petit voyage de huit kilomètres. Il est propulsé par un moteur électrique de 8 cv.
Le 3 novembre 1897, David Schwartz à Berlin fait s'élever le premier dirigeable entièrement en métal. Le vol se terminera malheureusement par un écrasement au sol.
Le 2 juillet 1900, c'est en Allemagne, sur le lac de Constance, le premier vol du premier dirigeable rigide Zeppelin, le LZ-1.
Alberto Santos-Dumont réalise l'exploit d'un aller-retour en moins de 30 minutes entre Saint-Cloud et la Tour Eiffel (circuit de 11 km) le 19 octobre 1901, avec son dirigeable n° 6. Un prix de 100 000 francs était offert au premier à le réaliser. Il offrit les trois-quarts de la récompense aux pauvres de Paris. Il avait failli se tuer lors d'une tentative précédente.
Le 12 novembre 1902, le premier dirigeable semi-rigide des frères Lebaudy, conçu par l'ingénieur Henri Julliot, fait le trajet Paris - Moisson, soit 62 km en 1h40.
Le comte Zeppelin va vraiment marquer l'essor du dirigeable. Durant les quatre années de guerre, les dirigeables construits vont devenir de plus en plus gros, allant jusqu'à dépasser les 200 mètres de longueur.
Pendant la guerre, de nombreux Zeppelin (96 en tout) bombardent la ville de Londres et d'autres cibles (231 attaques, 1 189 missions de reconnaissance).
Dans les années 1920 et 1930, Allemands, Américains, Français, Italiens et Anglais se lancent dans la construction d'engins de taille spectaculaire qui servent le prestige national. Ils ont surtout une vocation de transport de passagers au long cours mais les Américains les testent pour des usages militaires dont celui de porte-avions (deux avions arrimés sous l'appareil)
Mais plusieurs catastrophes vont alors marquer l'histoire des dirigeables. Ces catastrophes sont essentiellement dues au fait que le dirigeable est trop sensible aux mauvaises conditions climatiques (vent, pluie, neige, givre, foudre) et que le gaz utilisé, l'hydrogène, est hautement inflammable.
En 1928, le dirigeable Italia, second engin d'Umberto Nobile s'abîme sur la route du pôle, probablement à cause de la glace accumulée sur le ballon et de la surcharge qu'elle a entraînée. Les opérations pour le sauvetage des aérostiers italiens seront tragiques ; Amundsen et Guilbaud y laisseront la vie.
Le 5 octobre 1930, le dirigeable anglais R-101, parti de Londres, s'écrase pendant son voyage inaugural vers Bombay sur les collines de Picardie, à proximité de Beauvais. L'accident a lieu de nuit et par mauvais temps mais la cause réelle de l'accident reste inconnue. 48 personnes trouvent la mort et le Royaume-Uni interdira l'usage de l'hydrogène pour les ballons.
L'Allemagne reste le seul pays avec des dirigeables à usage commercial. Ils sont principalement utilisés pour des traversées de l'Atlantique, mais ces dernières ne se font que d'avril à octobre pour éviter le mauvais temps hivernal et les tempêtes de l'Atlantique nord.
Le 6 mai 1937, lors de la catastrophe du Hindenburg, ce dirigeable allemand, gonflé à l'hydrogène (200 000 m³ de gaz inflammable), prend feu à l'aéroport de Lakehurst, non loin de New York. Cet accident a fait 35 victimes (parmi 97 personnes à bord) et mit fin aux vols de dirigeables commerciaux.
Devenus inutiles pendant la guerre, ils vont être détrônés à la fin de celle-ci par l'aviation qui a connu des progrès techniques décisifs pendant cette période, permettant les premiers vols transatlantiques commerciaux dès les années 1950 puis ensuite l'apparition et la généralisation des avions de ligne à réaction sur de grandes distance.
Des projets de dirigeables commerciaux vont réapparaitre avec la crise pétrolière des années 70 mais sans jamais aboutir. La société Zeppelin renait bien, mais avec quelques modèles limités à un usage de promenade, de publicité visuelle ou de surveillance. Ils ne sont utilisables que par beau temps, ce qui limite beaucoup leurs possibilités.
Une société allemande, Cargo Lifter, pour le transport de marchandise encombrante sur longue distance, est lancée en Allemagne avec le soutien de grands groupes industriels d'outre-Rhin à la fin des années 90 mais sans succès et faute de financement suffisant, elle doit arrêter ses activités dès 2003.
Le dirigeable est un moyen de transport qui a toujours suscité beaucoup d'engouement et d'études mais sans jamais réellement aboutir. Ses détracteurs font remarquer que son seul intérêt est de faire rêver ou, pire, fantasmer. L'histoire leur donne raison puisque c'est sous le régime nazi, qui s'en servait comme un instrument de propagande interne et externe, que le dirigeable connut ses grandes heures, cette masse énorme survolant les villes marquant les esprits. Le développement de ces engins dans les années 20 et 30 répondait plus à une compétition entre nations qu'à des considérations strictement économiques.
Une fois réglé le problème de l'inflammation de l'hydrogène avec l'utilisation de l'hélium (mais gaz non renouvelable et beaucoup plus cher à extraire), le volume en déplacement reste le principal défaut du dirigeable. Il le rend particulièrement sensible aux vicissitudes du climat (vent, pluie, neige, givre, grêlons, foudre), beaucoup plus que les avions modernes.
Son économie ou écologie est aussi remise en cause. La trainée que provoque son immense ballon et la résistance à l'air nécessitent pour son déplacement une consommation importante d'énergie. Il a ainsi été calculé que par passager transporté, l'Hindenburg consommait 10 fois plus de carburant qu'un Boeing 747 actuel.
Les partisans répondent que les progrès technologiques favorisent aussi le dirigeable : nouveaux matériaux pour la structure limitant la déperdition d'hélium, plus grande résistance à la déchirure, textile empêchant l'accumulation de glace ou de neige, facteurs d'accidents dans le passé, meilleur profilage du ballon pour diminuer la résistance à l'air, etc.
Mais ces progrès n'ont pas pu encore démontré que les nouveaux dirigeables sont économiquement rentables, l'avantage reste pour l'instant aux plus lourds que l'air.
Les qualités du dirigeable sont :
Ses défauts sont :
Il utilise plusieurs types d'enveloppe :
Il emploie comme gaz :
Beaucoup de types de moteurs couplés à une hélice ont déjà été essayés sur les dirigeables.
Généralement, on installe un nombre pair de moteurs afin de ne pas subir le couple de giration des hélices et des moteurs.
De nos jours, le moteur électrique a la vedette, plus encore avec les dirigeables à coques rigides, que l'on peut facilement doter de panneaux solaires.