Viaduc des Fades | |
Pays | France |
Caractéristiques | |
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Construction | |
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Le viaduc des Fades est un viaduc ferroviaire français lancé au-dessus de la Sioule, entre les communes de Sauret-Besserve (canton de Saint-Gervais-d'Auvergne), au nord, et des Ancizes-Comps (canton de Manzat), au sud, dans le département du Puy-de-Dôme. Il livre passage à la ligne de chemin de fer de Volvic à Lapeyrouse, tronçon de la liaison S.N.C.F. Clermont-Ferrand - Montluçon, via Saint-Éloy-les-Mines.
Cette ligne dénommée, à l'origine, " de Saint-Éloy à Pauniat " a été déclarée d'utilité publique le 22 juillet 1881. Le 20 mars 1893, elle était concédée à la Compagnie du Paris-Orléans (P.O.). Entre 1893 et 1896, une projet de viaduc pour traverser la profonde vallée de la Sioule est étudié successivement par les ingénieurs des Ponts et Chaussées Dupin et Guillaume, sous la direction des ingénieurs en chefs Daigremont puis Draux.
À partir du 1er novembre 1896, l'ingénieur Félix Virard reprend l'étude du projet, sous la direction de l'ingénieur en chef Abel Draux. Le 26 avril 1901, le projet de l'ingénieur Virard reçoit l'approbation ministérielle. Le 25 juillet suivant, la Société Française de Constructions Mécaniques (Anciens Établissements Cail), dont les usines étaient à Denain (Nord), est déclarée adjudicataire des travaux.
Le projet retenu consistait en un viaduc semi-métallique composé de trois travées en acier à poutres droites et à treillis triple, reposant sur deux piles géantes en moellons de granit. Il était prévu un tablier unique, mais la survenue d'un glissement de terrain lors de la construction de la culée de rive gauche (côté nord) nécessita le remplacement des deux arches en maçonnerie de ladite culée par une travée métallique secondaire plus légère.
Les travaux furent entrepris le 28 octobre 1901. Bâties à chaux et à sable, les piles sont l'oeuvre de la prestigieuse "corporation" des maçons itinérants de la Creuse. Elles offrent la particularité d'être évidées, ce qui a permis leur édification sans le concours d'échafaudages, les ouvriers ayant pu être acheminés à pied d'oeuvre par l'intérieur, grâce à un monte-charge.
Le montage du tablier s'est effectué au moyen de deux "cages" volantes, une au départ de chaque rive. Épousant extérieurement le profil de l'ouvrage terminé, ces "cages" (on dirait plutôt aujourd'hui des équipages mobiles) renfermaient tous les outils nécessaires au bardage, à la pose et au rivetage des différentes pièces de l'ossature du tablier. Les travées latérales de 116 mètres ont été montées, pour la première moitié, sur échafaudage et, pour la seconde, en porte-à-faux. La travée centrale de 144 mètres a été entièrement mise en place en encorbellement, les deux moitiés du tablier progressant au-dessus du vide à partir de chaque pile. La jonction finale (ou clavage) s'est opérée le 18 mai 1909. Le 11 septembre, le viaduc était totalement achevé.
Du 14 au 16 septembre 1909, l'ouvrage d'art subit avec succès les épreuves de résistance, au moyen d'un train chargé de ballast dont le poids en configuration complète dépassait les 1075 tonnes. Inauguré le 10 octobre 1909, sous la présidence de René Viviani, ministre du Travail, le viaduc des Fades était mis en service dix jours plus tard.
Vallée de la Sioule (affluent de l’Allier) ; communes des Ancizes-Comps (canton de Manzat) et de Sauret-Besserve (canton de Saint-Gervais-d'Auvergne) ; pays des Combrailles ; arrondissement de Riom ; département du Puy-de-Dôme ; région Auvergne (France).
Viaduc ferroviaire [ligne S.N.C.F. Volvic-Lapeyrouse (Liaison Clermont-Ferrand – Montluçon)].
Compagnie du Paris-Orléans (P.O.) (concession : Loi du 20 mars 1893).
Réseau ferré de France.
Félix Virard (1852-1910), alors conducteur principal faisant fonctions d'ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées.
28 octobre 1901 – 11 septembre 1909.
Ponts et Chaussées (Quatrième lot d’infrastructure de la ligne dite " de Saint-Éloy à Pauniat ") ; Abel Draux, ingénieur en chef à Angoulême ; Félix Virard, ingénieur ordinaire à Limoges ; Joseph Barrère, chef de section, Henri Dupré et Bonneau, sous-chefs de section aux Ancizes-Comps.
Société Française de Constructions Mécaniques (Anciens Établissements Cail) à Denain (Nord). Émile Robert, ingénieur des Arts et Métiers, directeur des travaux.
3 671 866 francs, 75 de l’époque (y compris les dépenses sur la somme à valoir).
10 octobre 1909.
20 octobre 1909.
Inscrit sur l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques (arrêté du 28 décembre 1984). Base Mérimée : 00092403.
7 mai 1999.
Le viaduc des Fades était, au moment de son inauguration le 10 octobre 1909, le plus haut pont du monde, toutes catégories confondues ! Il prend encore rang actuellement à la deuxième place sur la liste des plus hauts viaducs ferroviaires mondiaux, derrière le viaduc de Mala-Rijeka au Monténégro.
Ce qui fait du viaduc des Fades un ouvrage d'art exceptionnel, ce sont ses deux piles monumentales en moellons d'appareil. Culminant à plus de 92 mètres, elles restent les plus hautes piles de pont en maçonnerie traditionnelle jamais construites.
Alors que d'autres viaducs jouent sur l'élégance des courbes, celui des Fades voit triompher la rigueur de la poutre droite. Son gigantesque tablier d'acier constitue un des plus beaux spécimens de ce type.