Un passage à niveau (PN) est un croisement à niveau d'une ligne ferroviaire avec une voie routière ou piétonnière. Le terme " à niveau " signifie que les voies qui se croisent sont à la même hauteur, par opposition aux ponts et tunnels.
On distingue plusieurs types de passage à niveau :
La circulation des convois ferroviaires y est toujours prioritaire sur les usagers de la route ; de fait, l'inertie d'un train est telle qu'il lui faut plusieurs centaines de mètres pour s'arrêter. Pour réduire les risques de collision, on cherche de plus en plus à éliminer les passages à niveau soit en les remplaçant par des passages dénivelés, soit en les supprimant purement et simplement.
Le risque potentiel que représente un passage à niveau est fonction de l'intensité de la circulation sur la voie ferroviaire et sur la voie routière. Une évaluation de ce risque est faite en calculant le " moment de circulation " qui est le produit du nombre de trains par le nombre de véhicules routiers empruntant en moyenne par jour le passage à niveau. On ne tolère pas de passage à niveau sur les axes de communication à forte densité et à vitesse élevée : lignes à grande vitesse (en France, les passage à niveau ne sont pas tolérés sur les lignes où les trains circulent à 160 km/h et plus), autoroutes. Le plus grand nombre de passage à niveau subsistants se trouvent à l'intersection de lignes et de routes à faible circulation, lignes secondaires, voirie communale.
En général, compte tenu du rapport de masses entre un convoi ferroviaire et une véhicule routier, le risque est essentiellement du côté routier. Cependant, des conséquences graves pour les circulations ferroviaires peuvent advenir en cas de collision avec un poids lourd surtout si celui-ci est chargé de matières dangereuses ou inflammables.
En France, il existe 19 133 PN au 1er janvier 2005 (contre 33 500 en 1938 et 25 000 en 1980), dont 2 % sur des routes nationales, 28 % sur des routes départementales et 70 % sur des voies communales. Environ 15 300 sont des PN non gardés, dont 11 200 sont équipés de signalisation automatique lumineuse et 4 100 de simple croix de saint André. Les passages à niveau automatisés sont équipés d'un feu rouge clignotant, qui impose l'arrêt absolu, doublé d'une sonnerie, et préannoncé par un signal triangulaire montrant une barrière pour les passages à niveau équipés de barrières et une locomotive qui fume pour les passages à niveau sans barrières. En 2007 le seuil qui justifie l'installation d'un équipement lumineux automatique est d'au moins 100 passages de véhicules par jour.
On comptait en France, en 2004, 126 collisions à des passages à niveaux ayant provoqué 38 décès (197 en 2003 pour 61 décès, 179 en 2002 pour 40 décès). Ces accidents sont souvent la conséquence d'imprudences, comme le passage en chicane des demi-barrières, en infraction avec le code de la route.
Pour réduire encore ces chiffres, deux actions sont en cours :
La suppression des passages à niveau est une œuvre de longue haleine à cause de son coût, entre 3 et 4,5 millions d'euros en moyenne, des délais d'étude et de réalisation relativement longs (environ 5 ans), enfin la topographie des lieux ne se prête pas toujours aisément à l'opération.
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![]() Inde : PN manuel dans l'État du Bengale occidental |
![]() Japon : PN automatique dans la préfecture de Hy?go |
Vidéo : PN vu d'un train en pleine ville (Beijing, Chine) (3,1 Mo)